vendredi 10 juillet 2015

A propos de la Burqua...à l'ère de l’ignorance

L'ami Hervé  camier - homme de religion -de conscience et  militant contre toute forme de mutilation physique subie par les femmes m' a transmis  cette  judicieuse réflexion à l'ère de  l’obscurantisme qui règne sur la planète.


Si tous les journaux pouvaient insérer cet article dans leur canard, il n'y aurait plus de Burqa en 
France (et ailleurs )non plus... mais oseront-ils...
"Il serait bon de rappeler ceci aux porteuses de Burqa actuelles, peut-être qu'elles se vêtiraient autrement. La Burqa vient du Culte d'Astarté dans la Mésopotamie antique.
Pour honorer la déesse de l'Amour Physique, toutes les femmes sans exception devaient se prostituer une fois l'an dans les bois sacrés qui entouraient les temples de la déesse. Pour ne pas être reconnues, les femmes de la haute société prirent l'habitude de se voiler totalement.
Et n'oubliez pas ceci: Mustapha Kemal, alias Atatürk, 1er président de la Turquie, de 1923 à 1938, avait trouvé la bonne astuce pour clouer le bec aux intégristes de l'époque. Il avait mis un terme au port de la burqa, en faisant une loi toute simple, avec effet immédiat, toutes les femmes turques ont le droit de se vêtir comme elles le désirent. Toutefois, toutes les prostituées doivent porter la burqa. Dès le lendemain, on ne voyait plus de burqa en Turquie.  Et c'est toujours en vigueur...!!!"


COURAGE. MAIS AUSSI LUCIDITÉ: les printemps arabes, les conciles et synodes romains et diocésains, sans espace central pour les Femmes (FEMMES/mâles) ne mènent à rien.
  
  

 Hervé :la madone et l'enfant

samedi 4 juillet 2015

SATPREM et moi…

      SATPREM et moi…
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Il serait  déroutant  de se lancer  dans le Bouddhisme  sans avoir parcouru préalablement  quelques ouvrages dont l’incontournable  « Siddhârta » d’Herman Hesse, des fragments de  traductions du sanskrit de la Bagavadgita   ou de  textes védiques.
         On en sort écrasé  à la fois par une culture spiritualiste non violente et une propension  à une douce violence dominatrice. La condition humaine y est tellement fragilisée qu’elle s’englue dans la contradiction inextricable du soi et de l’autre.Sans issue.Et que de non-dits..!
         Dans cette culture, tout semble casté –hiérarchisé .Seuls des gourous –mentors- sont habilités –en principe -à guider les disciples dans l’ascension ou la descente vers  une conscience supra mentale, qualifiée aussi  de "divine".
        Bien que ces gourous ne prétendent pas transmettre une nouvelle  religion, leur objectif serait de faire office de passerelle en vue de réconcilier l’individu avec soi même. Leur intermédiation   prive -  momentanément- le  disciple  de toute forme d’autonomie .C’est paradoxalement antagonique  avec le but recherché, à savoir le voyage – par étapes –à l’intérieur du moi pour –ensuite - le transcender .Dans la sérénité de l'apprentissage...
» L’homme  n’étant qu’un être de transition «, me  confie Satprem lors d’une première  rencontre en avril 1977 dans un faubourg de Pondichéry. Socrate avait déjà  indiqué la voie dans la  demeure de l’Etre .
     Et pourtant rien ne  dissuade la foultitude à en abandonner la recherche …
      Ce parisien d’origine bretonne   -après avoir roulé sa bosse – a  atterri dans ce bled  des Tamouls, au sud de l’Inde.
---Transition vers où ? et en est t-il de même pour l’humanité ; demandais-je.
            Mon interlocuteur se lance  dans un discours ininterrompu  mais  limpide. J’en retiens  une parabole et un plan. La parabole : celle du serpent qui se bouffe la queue ( la tshina masta). Pour lui, le matérialisme conduirait l’humanité à son auto -destruction, par une exploitation excessive et désordonnée de l’énergie vitale et celle de l'environnement.Faudrait -il plaider pour une écologie séminale?Un modèle hippy où l'on se sert sans tout emporter..
          Pour s’en sortir individuellement ,il y a lieu de recourir  ,ajoute -t-il au plan –ascensionnel  à quatre  étages : végétatif- mental- sur-mental et supra mental.
         A chaque étage correspond un cursus  où l’on  apprend à dominer désirs et besoins par une  série de mantras et de yogas. Il importe  d’oublier l’étape précédente en entamant la suivante et ainsi de suite –
       Dans l'intervalle,vous êtes  nu(e)s sous l’emprise du gourou , curieusement de sexe mâle .Pour le bouddhisme la femme n’est qu’un gué que l’homme libéré doit-un jour- enjamber  après qu’il eut débusqué l'intimité de  solitude   du « mental cellulaire «  …
           Poursuivant sur sa lancée, Satprem qui signifie en sanskrit «  le fou de l’amour » m’a expliqué qu’il signifiait également « être suprême » ,sous entendant que l’homme, étant son propre devenir pourrait se transformer en un être unique et... divin.Autonome pour affronter sa destinée.Soit.
           Etant perméable au dialogue ,je n’ai pas manqué de lui rappeler  que dans les religions monothéistes  cette  démarche  s’apparente  à une forme d’apostasie .Certains adeptes du soufisme musulman  -par exemple-ont payé  le tribut en y laissant leur peau.
    --Par bêtise de l’ignorance, a-t-il rétorqué en enchaînant sur les souffrances endurées par l’humanité, à cause des interprétations  littérales et subjectives des religions.
  -- Et des guerres (politico-ideologiques) aussi…
   --Oui –admet -il sèchement comme pour éviter d’entrer dans le détail des guerres dont la deuxième mondiale qui a fait plus de 23 millions de victimes et celle du Viêtnam avec autres  cinq millions d'âmes, à jamais bousillées..
      Portant les stigmates de la  2 ème guerre dont il fut physiquement témoin ; Satprem  ne semble pas focaliser  alors sur le tragi –dramatique  de l’actualité  internationale. Son projet  est autant modeste que subjectif. Sauve qui peut et advienne que pourra ! Le commencement préfigure la fin et celle-ci subodore  un début…
       En conversant d’une voix douce,  alors qu’il  venait d’être chassé  de l’Ashram d’Auroville ,ce lucide gourou n’a ni haine ni animosité à l’égard de ces irresponsables » imbéciles ». Tel un prophète, il a appris à pardonner.Seuls les humains n'oublient pas les blessures invisibles.
Son corps frêle  enveloppé dans une tunique blanche immaculée est  illuminé par un regard cristallin.Il rappelle le visage d’un chérubin d’une fresque à la chapelle Sixtine…Sa chambrette  au confort minimal -avec un lit à même le sol -est bien entretenue par sa fidèle  compagne  depuis 1954, Sujata Nahar, une grande dame  originaire  de Calcutta. Intelligente, discrète anglophone et au sourire énigmatique. Le but de son compagnon : terminer la rédaction de la trilogie : une synthèse  du savoir acquis auprès   du philosophe et poète Sri Aurobindo (1872-1950) et de sa protectrice  Mère (Mira Elfassa) décédée en 1973.
     Satprem  était plus  absorbé  par « le matérialisme  divin » que par le gain matérialiste dans un contexte où le village d’Auroville sorti du désert  s’est transformé en un projet  économique  et  culturel rentable. Un enjeu qui attise maintes rivalités.
Il était riche dans la pauvreté,( oxymore ) tant il est vrai que dans son mental richesse et pauvreté se situent  à un autre niveau. Tel   Saint François d’Assises. La charité tout comme l’aumône sont destinées  à l’alter égo -dans le besoin. Les tenanciers des synagogues -églises –mosquées et autres temples en font pourtant  un juteux fonds de commerce …
      Lors du deuxième voyage en 1978, Satprem était confiné dans un exil( forcé). Il était  intouchable .J’ai pu tout de  même  visité  l’Ashram  et ses annexes ( matrimandir- le samadi ..), y déposer  une poignée de sable de mon bled  (Tozeur- Sud ouest de Tunisie) et fait le plein de noix de coco .
Je regrette- toutefois- ne n’avoir pu prolonger  notre conversation sur  le «  mental cellulaire », cette voie royale  du supra-mental. 
    L’orchidée de compagnie -une Marie plutôt maculée-   m’a entraîné – le séjour durant - dans le mental physique et la visite de  sites archéologiques. 
    Miracle: la boule de beurre de Krishna  n'a pas écrasé la mienne..La gaieté que procurent  les soirées dansantes à Mahabalipuram et les temples du rivage de Canchipuram ne font certainement pas oublier l'empathie à l'égard de la misère des bidonvilles de Chennai.
Le soir des  millions  de crabes de la menaçante plage  de l’océan indien veillent   sur nos étreintes...Même la pleine lune en était  jalouse..J’avais alors 25 ans et la fougue du samsara...
       Satprem – de son vrai nom Bernard   Enginger -quitte ce monde pour le sien en avril 2007. Sujata  prend le même chemin  en Mai de la même année. 
Qu'ils reposent en paix!