mardi 10 novembre 2015

Sahara occidental : CONFLIT CHERCHE SOLUTION

SAHARA OCCIDENTAL- MAGHREB-

      Un ancien secrétaire  d’état   américain, Henry Kissinger a soutenu que la diplomatie était -aussi et souvent- affaire de sémantique. Sous ce prisme,  les diplomates tiennent  le même discours  de principe sur la paix, la sécurité, la démocratie, etc..  sans conférer  aux mots la même signification.
Par appréhension  des retombées. Sur ce point, ces protagonistes semblent avoir  bien digéré la leçon du linguiste Noam Chomsky, aussi longtemps que chacun défend  l'idée qu'il a derrière la tète  et -pour les pays- leurs  intérêts .
      C’est pour cela, poursuit -par induction- Kissinger, certains conflits  émaillant  les relations internationales gagneraient à être  plutôt  gérés, dans le temps que résolus, dans l’espace.
     La question du Sahara occidental  fait –justement- partie  de ces conflits qui cherchent désespérément la solution. Depuis plus de quarante ans.
Faisant l’objet de l’intérêt  de la communauté internationale depuis 1966, cette question  intéresse au plus haut degré, le Maroc  et le Polisario, les deux parties  disputant  le statut final à accorder  à ce territoire, anciennement occupé par l’Espagne qui s’en était retirée en 1975.
         Consécutivement, en février  1976,la république arabe sahraouie  démocratique  (RASD)fut auto- proclamée. Elle annonce la couleur. 
»Nous sommes déterminés  à poursuivre  la lutte  jusqu’à la victoire, quels que soient les sacrifices « , déclare son premier gouvernement. .
         Encouragée  par la Mauritanie qui renonce  en 1979 à toute revendication  territoriale sur le Sahara, l’assemblée  générale de l’ONU adopte  la résolution (3145) relative au principe  de l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui. Les résolutions antérieures et postérieures du conseil de sécurité  abondaient  dans le sens  de la recherche  d’un «  règlement politique juste et durable « à ce  conflit  assimilé  à un problème de décolonisation.( 4éme commission).
          Et lorsqu'en en 1981,Rabat  accepte le principe de l’autodétermination, une fenêtre d’espoir était entrouverte et  vite refermée après  que le Maroc eut manœuvré (marche dite verte  ), sans succès pour inclure sa liste additionnelle d’électeurs potentiels. La manœuvre  était claire : basculer le résultat du scrutin en sa faveur.
L’ONU a  préconisé que ce référendum  s’opère  selon les chiffres d’un recensement  espagnol datant de 1974.

       Dés lors,  s’en suivent la construction  -fait accompli- par le Maroc d’un mur de séparation( 1987), la conclusion d’un cessez le feu entre les deux belligérants et la mise en place en 1991 de la Minurso (mission des nations unies  pour le référendum  au sahara occidental. La mission est prorogée  depuis et périodiquement par le conseil de sécurité de l’ONU.

Toutefois, le peuple sahraoui vit divisé depuis 1976.Une partie  sous occupation  ( version polisario ), une autre  dans les camps de réfugiés à Tindouf (à l’Ouest algérien). Une partie vit dans «  les provinces du sud du royaume  «  et l’autre » séquestrée »  (version marocaine.) De l’usage des mots.
En juin  2007, le Maroc  et le Polisario ont mené, face à face, et sous auspices de l’ONU quatre rounds de négociations  à Manhassat, dans la banlieue new –yorkaise.
 Objectif :  négocier « une solution juste et globale « . Les négociateurs s’étaient quittés sans résultat substantiel. Le Maroc s’en tient à sa position qu’elle qualifie de «  réaliste ».Il envisage d’accorder une large autonomie sous sa souveraineté  au peuple sahraoui, tandis que le Polisario  demande l’application des résolutions  pertinentes de l’ONU  sur l’autodétermination par le biais  référendaire. Constat. Ni les initiatives des ex – secrétaires généraux de l’ONU, ni le plan James Baker ( du nom d’un autre ancien secrétaire  d’état Us  ) ni les négociations  précédentes de Manhassat  et suivantes ne sont parvenues à sortir ce conflit des sables mouvants où il demeure embourbé.
Il ne restait alors à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU  que de dépêcher, dans la région, son  ancien- nouvel envoyé personnel, Christopher  Ross ; dans le but de relancer les négociations  entre les deux parties  et  l’espoir de parvenir  à «  une solution juste et durable «  au conflit  perdurant .
     M.Ross, maîtrisant  la langue arabe n’est pas étranger à la région pour y avoir exercé sa profession de diplomate.  Il s’est rendu à Rabat, Tindouf et Alger.Rabat lui interdit désormais  tout accès  à  Layoune.
       A Tindouf où vivaient  165 .000  réfugiés sahraouis,100.000 selon une autre estimation  et 40.000 selon le  Maroc,  l’émissaire onusien  a eu «  toujours »des discussions «  franches et profondes «  avec Mohamed Adelaziz, le président de la RASD .
     »Francs et fructueux » furent aussi, les entretiens avec Abdelaziz Bouteflika , le président algérien.Même tonalité du coté marocain.
   Cependant,la  visite dans la région s’était  prolongée  par  des déplacements  à Madrid, Paris et Washington, dans la quête de la  «  contribution »  de ces capitales pour l’accomplissement de sa mission.Les trois capitales occidentales sont acquises – avec des nuances diplomatiques- à la thèse marocaine.
       Il reste à  craindre que cette dernière   risque de ne pas aboutir comme celles qui l’ont précédée, si M.Ross n’est  pas  porteur de solutions  alternatives et concrètes  au conflit (autonomie transitoire,  projet de fédération ou de confédération, découpage territorial…) . Sinon, retour à la case départ ?
Dans  sa  première déclaration, le gouvernement sahraoui a ajouté, comme par prémonition  que «  Cette région (Le Maghreb) ne connaîtra ni la paix ni stabilité  tant que durera l’agression et tant que notre peuple n’aura pas parachevé  la libération de son territoire national. » .On y est depuis des lustres .
     De quoi brouiller  davantage  les cartes des  peuples   du Maghreb. Perdants, ceux –ci  s’accommodent paradoxalement  de leur unité géo- culturelle et à la désunion politique de leur Etat respectif. A chacun son champ lexical, dirait   Kissinger.Et rebelote du ballet  diplomatique. Les  générations de réfugiés sahraouis peuvent –ils encore attendre …Jusqu'à quand? Le conseil de sécurité
fait valser tout ce beau monde en renouvelant,périodiquement le mandat de sa Minurso .Advienne que pourra....




lundi 26 octobre 2015

Peter STRAUSS et moi

     L’été  1972  j’ai eu le plaisir  de rencontrer en chair et en os Peter Strauss.
C'était à Nefta-faubourg de Tozeur ,à une  époque où les  vedettes du show biz et du cinéma internationaux  venaient se ressourcer  au sud tunisien et se relaxer à l’abri des curieux et autres paparazzis.
         L’hôtel  « Sahara palace »  –un 5 étoiles  à la porte du désert -offrait alors  le raffinement des commodités  marié à l’authenticité de l’environnement.  
         Un bel  jeune homme que quelques printemps nous séparent  arrive  de l’aeroport de Tunis après avoir fait plus de cinq cent kms de route. Sa renommée d’acteur dans le film « Soldat bleu » l’a précédée. Il était alors grand de taille  et  longue chevelure  .Il portait  un jean’s et une chemise à damier .Allure jeune premier.
      Le lendemain,  je devais l’accompagner  pour visiter les dunes de sable de la contrée et attendre le zénith et gamberger avec les mirages sur le flanc -est du chott El jerid.
          IL était seul .Taciturne durant les premières minutes.Soudain,  il laisse exploser son émerveillement  face  aux  paysages et le silence qu’inspire la plénitude du désert .
       Quand il évoque le cinéma -alors qu’il en était  à ses débuts ,il évoque un long métrage sur le Vietnam  et  Candice Berger .Le nom de cette actrice et sa photo ne me sont pas étrangers .Je me rappelle Mr .Fulton- notre premier prof d’anglais  «  Peace corps » au collège de Tozeur   .
          En classe   the english teacher répetait en leçon  et les élèves  avec que Candice « is  the most beautiful  woman  in the usa  « et qu 'Ursula Andress  has «  the most beautiful  eyes « .Photos  à l’appui!
           Pour avoir côtoyé la première Peter était affirmatif ,
pour la seconde il m’a  semblé quelque peu dubitatif. A chacun sa préférence …
           En  somme la demi journée passée ensemble m’a permis de pratiquer mes bribes d’anglais et susciter la curiosité  du 7 ème art  puisqu’encore  lycéen à Gabès – sud -est - j’ai adhéré au mouvement des cinéastes amateurs. Puis étudiant à Tunis j’ai animé durant une saison  le Ciné club de la maison de culture" Ibn Khaldoun "..
          Les discussions post -projection étaient vives   compte tenu  de la qualité des invités et la diversité du public ... La rétribution forfaitaire de 5 dinars ( environ  11 dollars à l’époque)  perçue   était suffisante pour qu’on se paie avec des ami(e)s un festin  hebdomadaire  arrosé  au sympathique restaurant  de la rue Yougoslavie tenu par  son patron Ange- le maltais.(rip).
    Le film « Soldat bleu « n’a pas  été programmé par la distribution en Tunisie .Je l’ai vu  plus tard  dans une salle parisienne  place de l’Odéon. J’étais bouleversé par le sujet :la performance de Peter et  admiratif de  la fraîcheur de Candice dont la  beauté crevait l’écran.
Lucky Strauss !
h.o

vendredi 10 juillet 2015

A propos de la Burqua...à l'ère de l’ignorance

L'ami Hervé  camier - homme de religion -de conscience et  militant contre toute forme de mutilation physique subie par les femmes m' a transmis  cette  judicieuse réflexion à l'ère de  l’obscurantisme qui règne sur la planète.


Si tous les journaux pouvaient insérer cet article dans leur canard, il n'y aurait plus de Burqa en 
France (et ailleurs )non plus... mais oseront-ils...
"Il serait bon de rappeler ceci aux porteuses de Burqa actuelles, peut-être qu'elles se vêtiraient autrement. La Burqa vient du Culte d'Astarté dans la Mésopotamie antique.
Pour honorer la déesse de l'Amour Physique, toutes les femmes sans exception devaient se prostituer une fois l'an dans les bois sacrés qui entouraient les temples de la déesse. Pour ne pas être reconnues, les femmes de la haute société prirent l'habitude de se voiler totalement.
Et n'oubliez pas ceci: Mustapha Kemal, alias Atatürk, 1er président de la Turquie, de 1923 à 1938, avait trouvé la bonne astuce pour clouer le bec aux intégristes de l'époque. Il avait mis un terme au port de la burqa, en faisant une loi toute simple, avec effet immédiat, toutes les femmes turques ont le droit de se vêtir comme elles le désirent. Toutefois, toutes les prostituées doivent porter la burqa. Dès le lendemain, on ne voyait plus de burqa en Turquie.  Et c'est toujours en vigueur...!!!"


COURAGE. MAIS AUSSI LUCIDITÉ: les printemps arabes, les conciles et synodes romains et diocésains, sans espace central pour les Femmes (FEMMES/mâles) ne mènent à rien.
  
  

 Hervé :la madone et l'enfant

samedi 4 juillet 2015

SATPREM et moi…

      SATPREM et moi…
 Résultat de recherche d'images pour "auroville"
Il serait  déroutant  de se lancer  dans le Bouddhisme  sans avoir parcouru préalablement  quelques ouvrages dont l’incontournable  « Siddhârta » d’Herman Hesse, des fragments de  traductions du sanskrit de la Bagavadgita   ou de  textes védiques.
         On en sort écrasé  à la fois par une culture spiritualiste non violente et une propension  à une douce violence dominatrice. La condition humaine y est tellement fragilisée qu’elle s’englue dans la contradiction inextricable du soi et de l’autre.Sans issue.Et que de non-dits..!
         Dans cette culture, tout semble casté –hiérarchisé .Seuls des gourous –mentors- sont habilités –en principe -à guider les disciples dans l’ascension ou la descente vers  une conscience supra mentale, qualifiée aussi  de "divine".
        Bien que ces gourous ne prétendent pas transmettre une nouvelle  religion, leur objectif serait de faire office de passerelle en vue de réconcilier l’individu avec soi même. Leur intermédiation   prive -  momentanément- le  disciple  de toute forme d’autonomie .C’est paradoxalement antagonique  avec le but recherché, à savoir le voyage – par étapes –à l’intérieur du moi pour –ensuite - le transcender .Dans la sérénité de l'apprentissage...
» L’homme  n’étant qu’un être de transition «, me  confie Satprem lors d’une première  rencontre en avril 1977 dans un faubourg de Pondichéry. Socrate avait déjà  indiqué la voie dans la  demeure de l’Etre .
     Et pourtant rien ne  dissuade la foultitude à en abandonner la recherche …
      Ce parisien d’origine bretonne   -après avoir roulé sa bosse – a  atterri dans ce bled  des Tamouls, au sud de l’Inde.
---Transition vers où ? et en est t-il de même pour l’humanité ; demandais-je.
            Mon interlocuteur se lance  dans un discours ininterrompu  mais  limpide. J’en retiens  une parabole et un plan. La parabole : celle du serpent qui se bouffe la queue ( la tshina masta). Pour lui, le matérialisme conduirait l’humanité à son auto -destruction, par une exploitation excessive et désordonnée de l’énergie vitale et celle de l'environnement.Faudrait -il plaider pour une écologie séminale?Un modèle hippy où l'on se sert sans tout emporter..
          Pour s’en sortir individuellement ,il y a lieu de recourir  ,ajoute -t-il au plan –ascensionnel  à quatre  étages : végétatif- mental- sur-mental et supra mental.
         A chaque étage correspond un cursus  où l’on  apprend à dominer désirs et besoins par une  série de mantras et de yogas. Il importe  d’oublier l’étape précédente en entamant la suivante et ainsi de suite –
       Dans l'intervalle,vous êtes  nu(e)s sous l’emprise du gourou , curieusement de sexe mâle .Pour le bouddhisme la femme n’est qu’un gué que l’homme libéré doit-un jour- enjamber  après qu’il eut débusqué l'intimité de  solitude   du « mental cellulaire «  …
           Poursuivant sur sa lancée, Satprem qui signifie en sanskrit «  le fou de l’amour » m’a expliqué qu’il signifiait également « être suprême » ,sous entendant que l’homme, étant son propre devenir pourrait se transformer en un être unique et... divin.Autonome pour affronter sa destinée.Soit.
           Etant perméable au dialogue ,je n’ai pas manqué de lui rappeler  que dans les religions monothéistes  cette  démarche  s’apparente  à une forme d’apostasie .Certains adeptes du soufisme musulman  -par exemple-ont payé  le tribut en y laissant leur peau.
    --Par bêtise de l’ignorance, a-t-il rétorqué en enchaînant sur les souffrances endurées par l’humanité, à cause des interprétations  littérales et subjectives des religions.
  -- Et des guerres (politico-ideologiques) aussi…
   --Oui –admet -il sèchement comme pour éviter d’entrer dans le détail des guerres dont la deuxième mondiale qui a fait plus de 23 millions de victimes et celle du Viêtnam avec autres  cinq millions d'âmes, à jamais bousillées..
      Portant les stigmates de la  2 ème guerre dont il fut physiquement témoin ; Satprem  ne semble pas focaliser  alors sur le tragi –dramatique  de l’actualité  internationale. Son projet  est autant modeste que subjectif. Sauve qui peut et advienne que pourra ! Le commencement préfigure la fin et celle-ci subodore  un début…
       En conversant d’une voix douce,  alors qu’il  venait d’être chassé  de l’Ashram d’Auroville ,ce lucide gourou n’a ni haine ni animosité à l’égard de ces irresponsables » imbéciles ». Tel un prophète, il a appris à pardonner.Seuls les humains n'oublient pas les blessures invisibles.
Son corps frêle  enveloppé dans une tunique blanche immaculée est  illuminé par un regard cristallin.Il rappelle le visage d’un chérubin d’une fresque à la chapelle Sixtine…Sa chambrette  au confort minimal -avec un lit à même le sol -est bien entretenue par sa fidèle  compagne  depuis 1954, Sujata Nahar, une grande dame  originaire  de Calcutta. Intelligente, discrète anglophone et au sourire énigmatique. Le but de son compagnon : terminer la rédaction de la trilogie : une synthèse  du savoir acquis auprès   du philosophe et poète Sri Aurobindo (1872-1950) et de sa protectrice  Mère (Mira Elfassa) décédée en 1973.
     Satprem  était plus  absorbé  par « le matérialisme  divin » que par le gain matérialiste dans un contexte où le village d’Auroville sorti du désert  s’est transformé en un projet  économique  et  culturel rentable. Un enjeu qui attise maintes rivalités.
Il était riche dans la pauvreté,( oxymore ) tant il est vrai que dans son mental richesse et pauvreté se situent  à un autre niveau. Tel   Saint François d’Assises. La charité tout comme l’aumône sont destinées  à l’alter égo -dans le besoin. Les tenanciers des synagogues -églises –mosquées et autres temples en font pourtant  un juteux fonds de commerce …
      Lors du deuxième voyage en 1978, Satprem était confiné dans un exil( forcé). Il était  intouchable .J’ai pu tout de  même  visité  l’Ashram  et ses annexes ( matrimandir- le samadi ..), y déposer  une poignée de sable de mon bled  (Tozeur- Sud ouest de Tunisie) et fait le plein de noix de coco .
Je regrette- toutefois- ne n’avoir pu prolonger  notre conversation sur  le «  mental cellulaire », cette voie royale  du supra-mental. 
    L’orchidée de compagnie -une Marie plutôt maculée-   m’a entraîné – le séjour durant - dans le mental physique et la visite de  sites archéologiques. 
    Miracle: la boule de beurre de Krishna  n'a pas écrasé la mienne..La gaieté que procurent  les soirées dansantes à Mahabalipuram et les temples du rivage de Canchipuram ne font certainement pas oublier l'empathie à l'égard de la misère des bidonvilles de Chennai.
Le soir des  millions  de crabes de la menaçante plage  de l’océan indien veillent   sur nos étreintes...Même la pleine lune en était  jalouse..J’avais alors 25 ans et la fougue du samsara...
       Satprem – de son vrai nom Bernard   Enginger -quitte ce monde pour le sien en avril 2007. Sujata  prend le même chemin  en Mai de la même année. 
Qu'ils reposent en paix!



samedi 20 juin 2015

PSYCHANALYSE URBAINE DE TUNIS

         Un psychodrame gratis
                                  Tunisiens, souriez ! Vous êtes un peuple heureux .Doublement bien servis  par la nature et la culture. Un climat tempéré et ensoleillé  à longueur d’année .Une culture millénaire pétrie du paganisme iconoclaste et le religieux  spiritualisé.
       Toutefois, lamentez-vous Tunisiens ! Vous êtes un peuple « poly- schizophrénique », parce vous n’arrivez pas à assumer votre puzzle mental et physique  pulvérisé  dans  toutes les directions. Vous vous sentez uniques alors que vous vous comportez en équivoques et lorsque vous  êtes pluriels vous agissez  en égotiques.
      C’est ce qui ressort de la première expérience de » la psychanalyse urbaine de Tunis » et dont la restitution finale s’est déroulée vendredi 19 Juin sur une place de Halfaouine. (Médina).
       Auparavant ,le divan  psychanalytique s’était  déployé   dans trois lieux de la capitale ( les Berges du lac- la Goulette et le quartier Halfaouine) . L’opération  a été conduite avec le concours de l’agence française de psychanalyse urbaine en adoptant  les paramètres du « Questionnaire Chinois » .Lequel serait censé d’ (auto) identifier « les tendances individuelles » en fonction des réponses des interlocuteurs(ices) sollicités  et leur représentation des couleurs et des objets .
       Des « experts » devaient  ensuite soumettre ces réponses aux référents  psychanalytiques. Les conclusions  sont des plus fantaisistes. Elles n’ont fait que renvoyer « ces experts » aux limites de leur savoir et au télescopage  de visions indigentes.... Brassage  cumulatif  de groupes humains  et de cultures anthétiques,Tunis –autant que toute ville du monde- ne pouvait que refléter  sa propre image :  un maillage «  névrotique » du vécu  et  du déçu de ses habitants.Pas de quoi courir sur la membrane...
       La restitution de cette expérience n’a été qu’un piètre psychodrame …dans le prolongement des sit-com  meublant les soirées Ramadanesques du petit et grand écrans. Les Tunisiens-eux continuent- à sourire et à se lamenter – sans perdre  le vital optimisme .Parce qu’elle vient de loin, la Tunisie est déterminée  à aller encore  plus loin.
(c) H.O
                                                                              

dimanche 7 juin 2015

Tunisie/Education: observations sur un système éduatif obsolète

« Les enseignants sont invités à tenir compte des conceptions des élèves avant tout nouvel apprentissage. » .Bien .Telle est-à mon sens- la clé de voûte de la problématique de la didactique. 
                         Sans minimiser le rôle assumé par les enseignants pour inculquer aux apprenants un savoir basique ;force est de constater que notre système d’apprentissage persévère sur la voie du bourrage du crane et une mémorisation désordonnée des matières ;faisant de l’élève une machine d’enregistrement - reproductrice de l’ « indigestion » qu’une entité humaine dotée d’intelligence et de sensibilité .
         Pour plusieurs générations ; l’école tunisienne ne fut qu’un laboratoire d’expérimentation abstraite .Non suivie d’une expérience pratique et réelle qui suscite la curiosité - passion et l’appréciation du beau .Le système n’encourage qu’incidemment l’épanouissement de la personnalité et l’éclosion de talents .
           Après le bac et poursuivant leurs études dans des universités étrangères ; des élèves tunisiens-nantis –de parents pauvres ou boursiers- n’ont pas pourtant de problème d’adaptation et finissent par dérocher en trois quatre ans des diplômes homologués et reconnus à l’international ;alors que d’autres –dans nos murs – y traînent huit ans durant !Et pour cause :la souplesse de l’environnement .
               L’apprentissage ne doit pas être conçu comme une corvée dont la finalité consiste à dérocher un poste d’emploi itératif jusqu’à la retraite .Un diplôme n’a jamais fait l’homme citoyen responsable c ‘est plutôt l’inverse qui devrait se produire en reconnaissant les limites et les aptitude de chacun .
La Tunisie –à ce stade du développement a plus besoin de catégories laborieuses intermédiaires(plombiers chauffagistes- mécaniciens -techniciens ‘paramédicaux professionnels - développeurs tic- etc.…) encadrés par une superstructure universitaire décomplexée qui doit nécessairement sortir de sa « pseudo »chapelle … 
            Une anecdote : 1-un employé tunisien émigré se présente à un job dans une administration française .Il se targue d’une maîtrise en gestion et marketing et derrière lui 15 ans d’expérience .Et que faisiez –vous lui demande –ton . ---la validation des papiers en y apposant un cachet rond. ---Désolé monsieur cette tache s’apprend en une heure de temps -Au suivant. Notre quidam réalisa alors qu’il passa quinze ans de sa vie à exécuter un geste machinal et improductif n’ayant aucun rapport avec son diplôme .Moralité : si le système d’apprentissage primordial ne lui a pas appris auparavant à se remettre en question ; comment voulez-vous qu’il puisse un jour critiquer le même système biaisé. Une observation : 2- Etant parent d’élève ; il m’arrive d’entendre des aberrations sur le comportement gratuitement déplacé et intimidant du corps administratif ou professoral .Je n’insinue pas par là que nos élèves sont des anges polis au dessus de tout soupçon et que les enseignants doivent arriver chaque matin de bonne humeur le nez au vent en chantant. ce n’est pas le propos .La où le bat blesse est que certains d’entre eux évitent souvent la communication ou toute réflexion susceptible d’être développée par un apprenant- inspiré et en adéquation avec son environnement- et que la dite réflexion déborde dans sa forme le cadre du programme pré établi ou la subjectivité de l’enseignant .Les élèves deviennent alors réticents et perdent confiance en eux mêmes .Ils finissent par lâcher : tant pis il me file une corde je la lui mets au cou ! Et pourvu que j’obtienne une bonne note !Tout s’opère à corps défendant .
                    Demain il reproduira le même schéma comportemental transmis par un des espaces de la sociabilité .Médiocre pédagogie ! Pour former des têtes bien faites ; il faut certes des outils didactiques et humains appropriés ; mais encore faut –il avoir les moyens de sa stratégie .Et sans perdre également de vue la dimension ludique de l’apprentissage. 
H.OFAKHRI

samedi 6 juin 2015

Tunisie :BARGOU : La lente revitalisation


 
          L’inauguration  d’une nouvelle unité d’exploitation et de conditionnement d’eau de source naturelle à Jebel Bargou  a fourni  l’opportunité de renouer  le contact avec  des parcelles de la région de Siliana – au nord ouest  tunisien – n’y ayant  pas mis  les pieds  depuis l’an 2000 .
           Subjugué à l’époque par la beauté du site naturel et archéologique je n’ai  pas   focalisé sur les  aspects -pourtant visibles-  de l’extrême dénuement  de la population  locale. J’admets que son sens   altier de la fierté et de la réserve  imposait le  silence respectueux .IL était  indécent alors  de questionner  des gens humbles sur leur condition alors qu’ils portaient des visages  éclatants  de vigueur  et d’optimisme. Une richesse (intérieure) dans la pauvreté (extérieure) .Peut être.
           Mais cette fois la boule  fut submergée par tant d’interrogations en relevant   le frappant paradoxe entre les plaines  ondulantes et pleines  de cultures céréalières ;les richesses hydriques et l’état  piteux  dans lequel se trouve – à titre d’exemple -l’infrastructure dans le continuum  de patelins de Sodka-Dkhila- Ain boussadia-Sidi M’tir- Al Hdadia et Drija … Je présume  que ces dénominations parlent davantage à une carte  d’etat major qu’à la majorité des compatriotes  déconnectés et dont le pays  trans-réel se  glane  désormais  sur l’écran  tactile que sur la glèbe concrète .
          En effet l’unique étroit  et sinueux sentier relève du  parcours du combattant. Les patelins se dépeuplent. La vue d’une présence humaine remplit  soudain l’âme  d’aise et de mélancolie .D’aise car que seraient ces espaces  silencieux et verdoyants sans une telle  présence.. .Et de mélancolie ; tant la beauté du site renvoie à l’asymétrie de la misère ambiante .Ironie du contraste  .Pour faire diversion  l’esprit  actionne l’imagination. Evasion réaliste. Traverser  cette contrée à la végétation  luxuriante   remémore  de lointains souvenirs de la   Toscane-au centre de l’Italie- des régions des Balkans et plus loin les plaines du far ouest des Etats unis.
            Flash back :Deux siècles avant l’enfant  Jésus ;cette région  berbéro- numide marquait   les annales de ses empreintes.  Avec  son  Maitre  Massinissa  le  premier pan -africaniste  auquel on  prête  la célèbre assertion :«  l’Afrique aux Africains « ;en passant par    le roi Syphax  trahi par le pré cité Maitre .Motif : rivalité sentimentale  dont l’enjeu n’était  autre que la belle  Sophonisbe .. . Bouleversement  géostratégique aussi  :Rome  -grâce  à son allié de traître peut ainsi mettre sous sa coupe  la Numidie ; quitte à  livrer  au sort tragique la nièce de Hannibal . Lequel  sera battu  plus tard  à la bataille de Zama par Scipion  (dit l’africain par usurpation) .Mais  le leadership  de Massinissa et sa longévité  seront reconnues par ses vainqueurs. Elles dépasseront les frontières. La Grèce - dont il manie  la langue -lui dresse -à Délos- un mémorial.
        Jugurtha  son petit fils se moque plus tard  de la grandeur factice de la ville éternelle. Avant qu’il ne soit victime d’une autre trahison des siens .Il y  creva  enchaîné. Assoiffé et affamé.
          Cette terre  de Siliana perméable à l’érosion  prend  au coucher du soleil une couleur ocre. Peut  –on  oublier les  corps à corps sanglants dont elle fut le champ pour repousser les envahisseurs …
Balkans et la Toscane dans tout ça !
        Avec la  même topographie  -et moins  que ça - dans ces régions occidentales ont émergé   des installations merveilleuses : téléphériques  -gites - chalets –stations thermales .Içi  -en comparaison -presque rien. « Wallou  »Quelle déception . ! 
             Des cases  de fortune et des coupe rigoles datant d’avant la 2 eme guerre mondiale font office de  maigres vestiges d’installation.  Des troupeaux  se faufilent à travers  la flore odoriférante ; au bonheur des abeilles.
          A   une centaine kilomètres de Tunis -capitale le temps s’arrête .Un âne broute tranquillement  tandis que quelques jeunes de Ain  Boussaidia sont attablés sobrement sur la terrasse  du café Hazem . En face un  bureau  de poste  mal badigeonné. Un écolier -sorti de nulle part- charrie un cartable  bourré ..Seuls les appels à la prière du muezzin de la petite mosquée "halim" ponctuent  le métronome itératif du temps...
           Sous la hauteur pyramidale  écrasante ; des vieillards se  souviennent d’une autre bataille livrée en 1954 contre un  bataillon de l’armée coloniale française .Pourquoi . On l’ignore  -Mais ils ont  néanmoins  contraints  l’envahisseur à battre en retrait…L’honneur est sauf.
     Et le far ouest américain 
c ‘est grâce à des échantillons de semences recueillis dans cette région nord africaine que les States sont devenus un important producteur de sorgho dans le monde. L’autre  blé hivernal ; ils l’obtiendront des plaines  de Russie. Ironie de l’histoire : l’Afrique du nord qui fut des années durant le grenier de l’empire romain est devenue –de nos jours –importatrice  de céréales. Incapable d’assurer la sécurité alimentaire de sa population …
          Bientôt –pas étonnant que la  chine occupe également  le premier rang de  producteur  mondial d’huile d’olive grâce  au million de pieds  d’oliviers  fournis par la Tunisie contre un prêt bonifié ayant servi –dans les années 80- à édifier un  centre culturel dans  un quartier de la nouvelle bourgeoise citadinisée   ne se reconnaissant plus dans ses origines paysannes du Krib- Aroussia ou de Rouhia -pour rester dans la fascinante région de Siliana .
        A Djebal al Guitoun on passe à coté  d’une ancienne   unité de conditionnement d’eau minérale. Porte close .En cessation de paiement depuis 2009 .Elle est placée  dit –on  sous règlement judiciaire.  Pour la nouvelle unité  ultra-moderne de Bargou : Porte ouverte.Un bel exemple de la volonté d’entreprendre.
(c) Habib OFAKHRI

vendredi 29 mai 2015

Du capitalisme à gogo

samedi 23 mai 2015

TUNISIE-USA :RÉALISME ET MOINS DE DIPLOMATIE

     
              En matière de relations internationales –autant que celles inter –individuelles - les intentions ne sont pas  toujours exemptes d’arrières pensées.
             C ‘est à l’aune  de la dimension  diplomatique et du poids économique  que se jauge l’importance  d’un pays même si sous l’angle du droit international public ,il  bénéficie -en tant qu’état -d’un plein statut souverain dans l’arène  de l’ONU (assemblée générale) ;l’arrière cour du conseil de sécurité .
             Ce dernier  façonne la planisphère selon les intérêts de ses cinq membres permanents  lesquels s’arrogent  le droit  régalien du  veto .
            Depuis l’après seconde  guerre mondiale ; l’organisation onusienne fonctionne selon un ordre  préétabli par les vainqueurs auxquels s’est  jointe tardivement la chine.
            Toutefois le statut  sus mentionné  -qui n’est  sur le plan formel  qu’un siège et un drapeau -doit être traduit par une conduite responsable de l’Etat qui l’occupe en  remplissant ses engagements  par une  conduite responsable  de ses affaires au double plan interne qu’externe  en faveur de la «  la paix et la sécurité » sans lesquelles il serait vain d’ergoter  sur  la liberté et le développement .Apparemment -le maître de Damas n’a pas encore assimilé  la leçon …
            Après le démantèlement de l’ union soviétique et la conversion de la chine maoïste au capitalisme ambiant ,la démocratie  et les droits de l’homme se sont transformés en un nouveau cheval de Troie  pour sanctionner  les états voyous  par le biais du  droit  dit « humanitaire d’ingérence «  .Israël  out ."Sa sécurité"  étant au dessus de toute autre considération ! ...Ailleurs- des  interventions  militaires  n’ont pas résolu pour autant les problèmes humains   posés   auparavant en termes politiques.
         Dans plusieurs de ces Etats l’appétit –maladif - du pouvoir  des dirigeants  mafieux font perdre aux peuples des rendez vous  historiques de l’alternance politique ,à travers le suffrage universel .Pacifiquement .
            Grace à un geste  désespéré d’un marchand ambulant dont l’immolation par le feu  a ému la conscience  humaine et dévoilé l’ampleur de  l’injustice politique et économique  que son peuple  subissait depuis des lustres .Le peuple tunisien était  alors déterminé à  l’auto - réappropriation de  sa  dignité sur son  propre sol . La fuite de « l’artisan du changement « Ben ali a  épargné -par ailleurs - au pays le scénario de la guerre civile …Ainsi fleurit à Tunis le 14-01-2011« le printemps arabe « .
Acte un      : processus  du ras le bol et démocratie
Acte  deux : processus de redistribution des rôles et justice transitionnelle
Acte  trois : comment prémunir le double  processus
           Évoluant dans un contexte régional volatil la Tunisie compte sur ses potentialités et l’appui de  ses amis  occidentaux traditionnels pour  l’aider  à passer à gué.
           Or leur  chef de file  n’est autre que  Washington . Dans cette conjoncture la  dernière visite  (20 -2-O5)du chef de l’état aux  States aurait pu s’en tenir à l’aspect  déclaratif -protocolaire de «  visite d’état »  et sans  la signature  de ce mémorandum  dont on ignore la teneur   et contesté par une opinion sous informée -- 
         A commencer par  la compétence de son signataire en la personne -sur le point du départ -d'un conseiller politique du président .Sera –ce  un coup «  de haute  diplomatie »de Beji  caid Essebsi  qui peut à tout moment  s’en laver les mains ,si par hypothèse ( plausible )les Etats unis venaient un jour  à entreprendre une expédition dans la région et demander des «  facilités logistiques » à son nouveau partenaire privilégié  (tunisien ) -hors Otan ! Trop tard.
             Quand bien même  le signataire se reconnait juridiquement «  non qualifié  « ; pourquoi alors tant de précipitation .On aurait du temporiser ; parapher ou  simplement se contenter de la formule rituelle  de «  la déclaration commune ».
        Dés lors ,le peuple tunisien  est en droit à plus de clarification ,sachant que le peuple américain  a été  et   lui sera  ami et solidaire  dans l’épreuve .
             Le président de la république n’ignore pas que même si l’on change le cours de l’histoire on ne change pas la géographie. La Libye  et l’Algérie sont des  voisins stratégiques de notre  pays qui -doit à son tour -s’impliquer et étendre son parapluie pour promouvoir  le dialogue politique  inter- libyen .Rabat , Alger et le Caire le font  . Dans leur intérêt .Tout comme Washington pousserait  ses pions vers  sa « solution «  de la crise libyenne aux enjeux multiples .Dans le cas de figure , il n’y a pas lieu de se barricader derrière «  la neutralité positive « .Soyons réalistes.
         Le cas libyen  n’est pas celui de  la colonisation  marocaine  du Sahara occidental  ou la guerre fratricide au Yémen…Il est à  vol d’oiseau à notre flanc sud est  . Sa gangrène risque de s’étendre à l’ensemble de  la région sub-saharienne . Moins de diplomatie  c ‘est aussi de la   diplomatie.
(c)Habib Ofakhri
         

lundi 18 mai 2015

« Le patient libyen « et la thérapie Tunisienne


               Il  est évident  que  le back ground  de  l’artisan de la Jamahiriya -l’ex dictateur  libyen El gueddafi   s’est  planté au romantisme du jeune Marx préconisant la  double dislocation de l’Etat et  du pouvoir de l’argent sans se soucier  du réalisme de Montesquieu et sa thèse de la séparation corrélativement contrôlée  des  pouvoirs (exécutif -législatif et judiciaire ).
              De formation militaire ;il  moquait  les instruments partisans  de la démocratie et de la  liberté d’expression et partant  toute alternance pacifique  au  pouvoir . Des décennies durant la  population était gavée de slogans anti- constitution- anti parlement et antipartis .
       Après sa chute en  Février 2011 ; la charpente de la Jamahiriya ne tenait qu’à filin  de sable  que rompit le premier vent saharien. Le déluge du feu de l’Otan aidant. Nue ;la Jamahiriya  relève du  virtuel …
    Quatre ans après  et  sous l’emprise de conflits politico -armés internes ; la géostratégie externe ; la Libye  vogue sur un radeau à la recherche d’un havre   pour y jeter les ancrages d’un Etat de droit et d’une société  libre.
      c ‘est dans ce contexte qu’un colloque  s’est déroulé lundi 18-05 au siège du centre de  la ligue arabe à Tunis  sous l’intitulé «  la transition démocratique en Libye : réalité et perspectives « .
       Les vocables de l’intégrité  territoriale du pays ; la liberté ;la dignité et la sécurité sont les leitmotivs de cette rencontre  à laquelle ont participé des membres  de la société civile libyenne ;des droits hommistes et des  protagonistes des affaires .
Mustapha Ben Jaafar ; ex président de l’Assemblée nationale (tunisienne )constituante a suivi attentivement –et sans perchoir -les travaux de ce colloque ; le premier à se tenir publiquement en Tunisie .
              Ezzedine Oukail- président du parti de l’alliance (libyenne)pour la République devait fustiger  le rôle négatif de «  la communauté internationale »  plutôt son « conseil de sécurité « dans le processus de transition démocratique dans son pays .Il soutient  que seuls le rétablissement de la sécurité nationale ; la lutte contre la corruption et le consensus  sont à même  de  remettre les bases d’un état de droit .
               De son coté  Amira Messaoud ; militante et universitaire a plaidé la cause de la femme libyenne appelée- dit elle  à plus de dynamisme  pour imposer la parité en matière politique.
                 Bien que les orateurs libyens dont des  anciens diplomates semblent plus aux faits de la conjoncture et des dessous des cartes dans leur pays ; deux interventions de participants tunisiens ont retenu également  l’intérêt pour  leur pragmatisme  .
     Le premier ; Kamel ben Younès ; journaliste et chercheur en relations internationales est parti de quelques observations  qu’on pourrait résumer ainsi : la question libyenne s’internationalise. Les grandes puissances avaient paniqué  à l’idée qu’ El gueddafi devienne un joueur majeur sur la scène continentale africaine .Suite à sa chute une  guerre de proxys  est déclarée  sans que la communauté internationale (entendre otan-) ne procède à la confiscation de l’arsenal  militaire   qu’il a estimé  à 20 millions pièces .
         Sur le plan interne ; les nouvelles forces  politiques ont failli à leur mission en s’adonnant  au jeu morbide des alliances  (arabo-turque ) .
       Pour Ben Younès ; on peut résoudre la question libyenne en une «  journée ». !comment .Il est  indubitablement urgent  d’engager un dialogue inter-libyen pluriel et sans rancune ; la remise des armes et  l’alignement de toutes factions derrière un Etat et une  armée  uniques .Autrement  a-t-il averti ; la Libye ne sera qu’un «  pion «  sur l’échiquier du nouvel ordre régional….
       Le deuxième ;Alya Allani  universitaire expert de questions stratégiques  a planché   sur la déliquescence  de « l’état « sous les coups de butoir des milices et leur subordination à des   parties étrangères  qu’il n’a pas nommées. Parmi ses préconisations figurent la reprise  sans intermédiaires du dialogue inter libyen et le recours à  des concessions réciproques .L’internationalisation dit-il ne sert pas les intérêts du peuple libyen et ses composantes sociopolitiques appelées à privilégier  « une solution inachevée qu’une non solution ou celle  internationalisée« .  L’orateur s’est frotté  au terrain.
      Le débat a été marqué de sautes d’humeur et de griefs contre la la ligue arabe dont le dernier sommet en mars dernier ( en Egypte )a réaffirmé –pourtant -son attachement à l’intégrité territoriale et au dialogue inter-libyen ( sous auspices de l’émissaire de l’ONU).Même si d’aucuns ont  soutenu   que le peuple libyen avait  plus besoin –en l’étape actuelle –de sécurité ; d’une constitution ; des soins …ils   admettent -toutefois -  que la démocratie politique constitue la voie indiquée  pour l’avenir d’un pays -nanti  de  potentialités humaines et naturelles indéniables.
(c)  Habib OFAKHRI
     

vendredi 8 mai 2015

Bye Freaky..

        Fin mars dernier  atterrit dans nos parages un chaton à la  robe  tachetée blanc –talin .Dans un état piteux .Maigrichon. Il  arrivait à peine à tenir droit son corps fragile  sur de petites pattes crasseuses .La génitrice a du- suppose - l’éjecter de son ventre il y a une  à deux semaines . Son instinct l’a conduit vers notre petite tribu de félins  domestiques.
        visiblement ils ont  salué le nouvel intrus du bon œil .Ils l’ont humecté avant  que  chacun vaque  à ses besoins. Lorsque je l’ai pris entre les mains il ne manifeste aucune résistance  ni  signe d’hostilité .Après avoir nettoyé   ses pattes et le nez à  l’aide d’une serviette imbibée d’eau tiède  il se régala  en tétant goulûment le contenu d’une écuelle remplie de lait frais .L’après midi a été consacrée à  une longue sieste sous la platane ombrageant le jardinet.  Jour après jour il commence  à miauler timidement et  trotter rapidement comme une petite gazelle .Son regard était d’un  cristal brillant .IL se faufile toujours en premier entre les jambes à la distribution de la nourriture et ne répugne pas de manger des petits morceaux  de biscuit  ;contrairement au reste de la vieille garde .Reprenant son énergie il  était si rapide qu’on dirait qu’il volait sans ailes .Sans pouvoir en déterminer le genre je l’appelle Freaky  parce qu’il   était souvent  à mon coté quand que je parcours un ouvrage de jeunesse  de l’américain  Phil brik qui lui aurait filer –sans animosité  - le patronyme  Mighty….
      La présence du joyeux lutin attira  subitement la venue d’autres chats plus âgés  et surtout plus puissants. Bizarre .Je réalise alors que Freaky  était de sexe féminin ; proie facile à des prétendants agressifs .J’observe que ces félins mâles sont peu regardants  du coté âge fragile de la petite bête .Ils ne cessent de la grimper l’écrasant sous leur masse de poids .J’en étais furieux tellement ses cris lancés n’étaient que des sos pour la protéger de ses pressantes brutes.. en rut.
Ma famille a fait en sorte de mettre le pauvre et jeune animal  à l’abri de ses  instincts déchainés  .Mais hier Freaky  a échappé –par une fenêtre entrouverte à notre attention .Elle a passé la soirée dehors et quelle ne fut ma surprise –le matin-en la découvrant  corps jonché au sol  .Une tache  humide  formait un cercle . Je penses qu’elle roupillait ; j’approche pour la toucher .Pas de réaction .Je recule croyant ne pas déranger son sommeil .A la distribution du petit déjeuner toute la tribu est là sans que les miaulements ne la réveillent. Malade ou mourante ..Je n’arrive pas à le croire et m’éloigne quelques mètres du corps allongé .La brise  secouant sa robe me donne illusion  qu’elle respirait encore. D’habitude les chats malades s’enfoncent dans un sommeil réparateur. Trois heures après le corps ne bouge pas .Deux de nos félins étaient assis derrière le corps .Silencieux et leur regard tourné vers moi intrigue. Silence . Se fait –il que le chat n’est pas sensible à la violence physique qu’il subit ou fait subir à son congénère tout en ayant « conscience «  de la gravité du trépas ….A l’instant j’étais convaincu que l’impression de respiration n’était qu’une caresse du vent sur la belle robe du malheureux animal   sauvé de la faim et de la maladie mais pas de l’attaque d’autres chats .. . Je l’ai inhumé dans un trou de sable doré et passé un sceau d’eau sur le cercle humide autour duquel continuait à tournoyer   notre  belle Brunette -une choupette qui lance aussi des cris de détresse chaque fois qu’un malabar de chat lui saute dessus... Adulte saura -t-elle se défendre ....Bye Freaky tu es venu (e)tranquillement et parti (e)aussi tranquillement…
(c)Habib OFAKHRI

mercredi 6 mai 2015

Tunisie-politique et religion

Un débat non tranché .Le serait-il un jour en Tunisie et ailleurs sur le rapport antinomique entre religion et  politique?
Dans l'histoire antique et contemporaine leur association n'a généré qu'un couple  hautement toxique  et non moins explosif.
Une double observation :

1-Bons vivants  méditerranéens, les Tunisiens seraient  enclins  à l’excès   d’optimisme voire de crédulité. Ils veulent  à la fois le beurre et son argent .En d’autres termes ,l’en deçà et l’au-delà .Une place au soleil aujourd’hui et demain –qui sait –un strapontin au paradis...
Ca explique-en partie- que par le passé la contrée  du Maghreb a été   mise –sans trop de difficultés-sous l’emprise des subterfuges étrangers   (des commerçants puniques , à la conquête coloniale jusqu'aux commerçants religieux) .L’ere post indépendance avait  forgé une louable notion d'Etat nation –détournée ensuite de ses objectifs ( liberté-ordre- justice ) dés que les usufruits  du développement eurent émergé . 
    Le concept de l’autonomisation de la personne a été occulté au profit de l’état providence ou du vouloir du prince et de son parti de circonstance. Inutile dans le cas de faire appel à la conscience politique -à la dialectique de classes ou  simplement à l’historicité.
2- Surfant sur la plate-bande de l’ignorance et de l’absence d’incrédulité (sens critique) quand bien même le diable ait tenu tête à son créateur !, les mouvements religieux –toutes tendances confondues se distinguent par leur omerta sectaire .Ils  fleurissent dans tous les milieux .Leur parole n’aboutit - in fine- qu’à l'émergence  d’actes sanglants  .Pis.Une haine ontologique  de tous ceux  qui les contrarient. « Écoutez nous et non pas ce qui se dit sur nous « .Trahis par leur propre discours ,ils s’enferment dans une fuite en avant suicidaire et suicidante .C'est comme ll n’y aurait  de monde que le leur. Il s’avère  que dans ces mouvements ,il n’y a pas une tendance soft - une  hard ou une autre between.Ils veulent Tout au profit des membres de leurs confréries.
      Les  tendances se relaient –selon la conjoncture des rapports de forces  –pour atteindre le même objectif : l’assujettissement de la volonté de l’individu au diktat de la communauté –au nom de dieu –le clément et le miséricordieux ,taillé à  leur prisme totalitaire .Ils n’ont rien appris de la déchéance de l’empire ottoman et encore moins des souffrances endurées et qu’endurent encore les peuples de l’aire arabo-musulmane depuis le shisme suni-shiite pour le leadership de la Oumma ( la communauté).Au nom -justement -de cette choura ( concertation ) qu’ils proposent en tant qu’alternative à la Démocratie, feignant d’oublier que leurs ancêtres furent les premiers  à en faire  peu de cas.
Si « harkat ennahdha » (le mouvement nahdha -islamiste)cautionne –tactiquement- la démocratie ; c’est tout simplement pour lui permettre de placer  son pion sur l’échiquier politique  -in tune -avec l’air du temps  (ça plait à Washington et  au premier amendement de sa constitution  et autres chancelleries ayant rodé leurs sociétés aux droits de l’homme  ) .Preuve malicieuse : si l’on parcourt  le programme électoral des candidats nahdhaouis lors des dernières élections législatives (octobre 2014), on ne relève qu’a aucun moment le vocable démocratie  n’est écrit . Noir sur blanc. Dans leur fourberie,le peuple (mineur) fait partie de la « raiya » (sujets) qui doit être guider au pacage  de la vie terrestre (fut elle fugace) par leur berger (Amen )…
(c)H.O