jeudi 24 mai 2018

Radotage -9 éme poème de Slah Mimoun

     Radotage

Verbe en continu...
Sans écho se répand aux monts sacrés
Par insouciance,que de temps perdu
Lecture:un peu trop
Ecriture:un peu trop
Jeu:trop lassant
Sans repentir ni répit
Une existence de pédant dialogue
Malgré l'éveil du jour monologue
A l'ère  de l'ingratitude
La parole se veut manifeste
Et analyse du discours
Pour quel plaidoyer?
Vide.Milieu hostile.Rectitude
Sans issue barricade de dards
Du bas en haut
Promesses de souhaits vaporeux
Existence ténébreuse -enchaine'e
Figée statue...
Qu'advienne la victoire
Et joie s'accomplit
Valorise les efforts consentis
Deploie les ailes de la liberté
Libre,hymne sempiternel
A l'echec ,le spectre  brûlé
Dans l'autel soit bûche  cendrée
Particules emportées par le cours de l'éternité.
                 TOZEUR,03/05/2008

Traduction approximative de l'Arabe.
(C)H.O


dimanche 20 mai 2018

Spot 2-poeme 8 de Slah Mimoun


Chant-enchantement

Serti de phonèmes tout douceur

Galvanise le corps endormi

Apaise le tumulte de l'esprit

Indigne de vie,terre sans Amour

Calmant lassitude de l'âme rebelle

Expurge la haine des coeurs

Et noie le passage temporel

Au goût  de ton ineffable nectar

      Tozeur,2/07/2009

Traduction approximative de l'Arabe
(C)h.o

samedi 19 mai 2018

Spots 1 de Slah Mimon

     Spots

J'aime t'aimer 

Aux recoins meandreux de l'existence 

Combien d'amours perdues 

Et finir pour en gagner un seul!


Toi fugace papillon,

Voyageur éphémère du temporel 

Témoin de rencontres croisées 

Au temple des oasis parfumées 

Insouciant,butine l'essence fatale 

Mêlée  aux soupirs de la passion

Des joues s'irriguent -ecarlates

Au rechauffement inductif de l'étreinte 

D'une blessure mûre à l'éclatement 

Réalité -reve  ou musique sacrale 

Au baiser furtif dédiée 

Eclairs,soif d'amour éternel. 

       Tozeur ,5/10/2008 
     
Ps.Traduit de l'Arabe par
(C)habib OFAKHRI 


mercredi 16 mai 2018

6 ème poème de Slaheddine Mimoun, (TOZEUR )


                                           FESTIN  JERIDIEN

Au centre du vaste patio, siègent les femmes

Grand-mère, cousine, tante et la voisine Quiétude

Pour la soirée, elles ont préparé de quoi se lécher les babines

La grosse grand-mère toujours drapée de son voile bleu-ciel

Aux vagues du vent, la robe noire de la cousine devient bouffante alvéole

De petite taille, la tante range sa chevelure hennée

L’espiègle cousine égrène les anecdotes  sur la belle mère, rires dans l’air

Toutes accroupies autour de la circulaire table d’antan

Au décor frugal : boule fusée dattière, sauce d’abricot et poivron aigre

Y trône un récipient d’eau rempli

Des losanges de chair grillée, poisson séché, seiche et caille

A chacune son tour de rouler et de s’envoyer un fusée au chanvre indien propulsé

Suivi d’une gorgée de fraîche  en cas de pépin survenu

Des doigts  aux bouches les losanges circulent

Alors que la marmaille chahute réclamant sa part de la boustifaille

Que les chats soutirent de leurs petites mains

Faisant le gué, les poules  picotent des miettes du pain

Echappées, par mégarde de la bouche de Quiétude fillette

La symphonie s’accélère dans la cacophonie

Cadencée par la bouffe,  boisson,  brouhaha et autres cris d’animaux

Le rideau du régal-gala ne tombe qu’à la nuit venue

Rassasiées, les femmes en douceur se séparent

Qui sait d’autres fusées plus charnelles les attend au sommeil

Mercredi prochain. Une autre retrouvaille  du festin jéridien ....


PS : Jerid : (Région des palmiers). Henné (feuille d’une plante servant à la coloration capillaire).
 Poème non daté et offert en manuscrit  en Arabe par le poète  au traducteur.
© Habib OFAKHRI



mercredi 9 mai 2018

L'IN-EXISTENCE : 5 eme poème de Slah MIMOUN


                                          L’IN- EXISTENCE
Un jour, je vaincrai

Au passage du train

Les voiliers prennent le large

L’autruche saute sur son ombre

L’eau saumâtre s’adoucit

Coulent ruisseaux de rouge  sang -innocent

De  la nostalgie s’estompe la symphonie des oiseaux

Sur les champs, les fleurs  s’étiolent

Inaudible le cri du chérubin

Aux lamentations d’une joie mortifère

Souvenir  de  la brise matinale

Le braire et l’aboiement

Le chant du coq ouvrant le bal

Au grand festin de l’apocalypse

Je vaincrai

Terre labourée du nivellement primordial

Éclairée par mines et flammes

Refuge  aux entrailles d’ultimes corbeaux

Elle aura été purifiée des limbes du péché.

Alors ,je vaincrai…

-------------Tozeur,20/10/2006
Traduction approximative de l’Arabe
©habib O.




Tozeur,princesse de l'oubli


                 Prosopopée

           A Tozeur, mes ancêtres venaient  d’Ethiopie.De cette Libye, un des  ces trois continents sans lubies. Des hommes libres  emportés par un  vent méridional   vers la senteur jujubier .Je me  reconnais dans les traits de vos traits burinés.
         Une figurine de l’enfant d'Addis me ramène aux fiers   troglodytes .Ils cultivaient une palmeraie verdoyante et nourricière .De la paix, ils jouissaient. Vivaient de  la chasse et s’enivraient -le coucher  venu- sous sa chandelle lunaire, ils se lovaient.
         A l’avènement des  conquêtes euphémiques des religions,des hordes ont envahi la terre pourchassant  ses hommes et ... ses sauterelles . 
       Les Guitons ( habitants du premier noyau  de la cité ) par le sabre ,des "Arabes" les auraient  islamisés. Ironie. Ils  délivrent  un message. Les hommes libres ont-ils besoin d’un message ,fut-il  sacré !?
        Friable ,la muraille d’El Guitna s’efface mais résiste à la souvenance mémorielle..
      Des années s’écoulent ,ce message  nous l’avons adopté .En contre partie du Paradis promis,nous avons perdu la sereine palmeraie. A présent, ils possèdent la terre .Quant à nous ,on se contente d’un déversement de versets et d’une kyrielle de muezins  à  assommer –cinq fois par jour- de leur appel –par multi- méga phone interposés.Tampons fragilisés...Réconfort: A El Guitna, , quartier à l'enceinte démolie ,aucun minaret  depuis  14 siècles n'a été érigé!
          De leurs minarets de plus en plus nombreux, ils n’annoncent  que les décès  et point de naissance de bébés dans l’étreinte  conçus, ni la célébration des amours réunies…. Dieu, a –t-il besoin de tant de clameurs -décibels pour être entendu. ?      Quant bien même ,le silence du Sahara limpide  et le ciel profond - étoilé sont  là pour l'interpeller et communier...
       Tozeur, princesse nomade,je te dois le  respect. A la mesure de ta dignité.Avec la force de l’âge je te dois également   la vérité. Dans tes prunelles j’ai puisé la quintessence de  la beauté et sur tes versants sablonneux, je m’étais assoupi.
  A présent ,je te plaints. Sans dérobade, suis à plaindre aussi...Entre nous, même le barrage romain ne sert plus de gué.




jeudi 3 mai 2018

Songes de l'éveil : 4 ème poème de Slah Mimoun

Songes de l'éveil

    Voguent au fronton de l'horizon
Des joues pommes  deteintes  de rosée
De la nostalgie d'une mémoire  chatouillante
Aux spectres ivres du vert  rayon
Descresendo de la flûte à l'orée de l'ennui
     Ô  maligne vaisseau de l'existence
Tangue au point de chavirer
Songes -tu encore à  l'apostasie?

    Existence: mirage de rêveries
Déployé  sur l'infini à perdre  la vue
Annales,des pages remplies
Alors que lorgne la finitude
Les plaisirs retrouvent l'ante
Pour que triomphent Amour-Art
Un rajout  de paix dans ce monde risible
Au centre du brouillard cosmique
Résonne plaintive la flûte  désenchantée.

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Traduction approximative de l'Arabe par
H.O (c)_

mardi 1 mai 2018

Tunisie: art plastique

ART PLASTIQUE
NABIL SAMI : L’Unicité du Monde pluriel
    « Pour faire un monde » :  l’intitulé de l’exposition d’art plastique post-moderniste du peintre  Nabil Sami.

        Investissant les blanches cimaises de la Galerie Hédi Turki à Sidi Bou Said (banlieue de Tunis), l’artiste donne  à voir plus d’une quarantaine d’œuvres élaborées au mode  de la technique mixte ,froide et réflexive.
          Au commencement était " le germe "de la fécondation. Puis  survient la gestation. Autant que  les éléments, les sujets prennent racine puis forme-informent dans le détail premier. Le projet se drape  ensuite du doute de l’attente et la certitude interrogative.
          Peu disert sur ses motivations, l’artiste semble établir une symbiose entre dit et non dit. Un pointillé  faussant la piste ,par l’alternance du patent et du latent.L'acharnement et la douceur...


ENFANT DE L’EAU

          La mixture du clair-obscur,du rouge et du noir pigmentés  est supplantée  du bleu serein de la méditation ( Hommage pour Ghandi),les cris  raz le bol ( Dégage),un écho mondial du soulèvement du 14/01…Dans les  autres « séries »,les tons couches et les représentations  humaines s’entrecroisent.
         C’est que pour faire un monde, l’artiste en interpelle plusieurs. Apparente ,la variation  expressive renvoie à l’unicité du mouvement dont la trame se tisse dans la dualité de la frustration-désir,le pouvoir et son contre.
          Esthète observateur des deux rives de la grande bleue,l'artiste scrute horizon... Néanmoins ,il reste  un enfant de l’eau subjugué par la complexité de la personnalité du pays natal et son inspirante  polychromie .
            Entre la bonne plastique et la mauvaise peinture, s’intercalent des touches  de facture "Samiste".

(c) h.o