C'est lui qui a osé déclarer à la presse que "le 7 Novembre,c'est moi", pour se rétracter le lendemain...
Pour la Tunisie, le 7 Novembre 1987 marque la déposition "pour sénilité " du Chef de l'État,Habib Bourguiba par son PM ,Zine Ben Ali,
nommé à ce poste un mois plus tôt..
Du défunt Baccouche,je n'en connaissais que le nom avant que mon métier ne me permette -plus tard-de le rencontrer à maintes reprises.
De nom,dis-je...Suite au procès de la" bande
des collectivistes" en 1970,il est le seul à être acquitté !
Il occupera ensuite divers postes...La première rencontre fut à Alger en 1983.Il y était ambassadeur.Je couvrais alors pour l'agence Tunis afrique presse(Tap),un déplacement de la 1ère dame d'alors Wassila à la caserne Kharouba .Objet: délivrer des dons aux
combattants palestiniens évacués de Beyrouth.
L'homme était discret .
Il a organisé les audiences officielles sans y assister (avec le président Chadli ben Jedid et Nayef Hawatmeh,SG du front démocratique de libération de la Palestine...).Il faut rappeler que notre délégation comprenait deux pointures :Slaheddine Baly,ministre de la défense et Mahmoud Mestiri,secrétaire aux affaires étrangères.
Les autres rencontres professionnelles étaient liées à la couverture de ses activités.
Pour mémoire :une visite officielle à Addis Abeba,(sommet de l'OUA en 1989)avec escale au Caire et à Jeddah.
En Arabie Saoudite,nous avions accompli la Omra(petit pèlerinage) et reçus en audience au" Palais Essalam" par feu le Roi Fahd.
L'ambassadeur Jenifen n'ayant pas encore présenté ses lettres de créance n'a pas assisté à l'audience.
* Surprise*
Au decollage de l'aéroport de Jeddah,le train d'atterrissage du bi-moteur de Tunis Avia à grippé. Branle bas dans la cabine et le cockpit. Nous étions 8 bipèdes en sursis de vie ou ...de mort.Alerte!Deux possibilités :piquer l'aéronef en pleine Mer Rouge ou continuer à tourner jusqu'à épuisement du kérosène ,puis atterrissage sur piste de mousse glissante.
Au 7 même tour (céleste) et à la pensée que j'allais me retrouver dans la gueule d'un requin (guirch?),j'ai intimé -en plaisantant- à l'unique garde du corps armé de "me flinguer".!
Mais ,c'était sans compter sur le savoir faire du génial pilote "Moncef" qui a réussi à actionner" manuellement" le système du dé- grippage hydraulique !
L'Emir de Jeddah a mis à la disposition son jet privé lequel ,en vol d'oiseau atterrit ,enfin de soirée sur le tarmac de l'aéroport d'Addis -Abeba, placée sous couvre feu.
Par lecture tordue du télex des AE,l'ambassadeur a réservé des chambres d'hôtel aux membres de la délégation, excepté votre serviteur.
Face à mon étonnement, il répond:
--"Sur le télex de Tunis,il est écrit Habib OU Fakhri...J'attendais confirmation de quel de ces deux allait venir"?
Diplomate de mon...C...,retorquais-je.
J'ai terminé le reste de la nuit sur la pelouse de la chancellerie ,offrant mon corps aux anophèles tropicaux... Plutôt piqûres de moustiques que le cauchemar de la "gueule du Requin"...De toute façon,l'Institut Pasteur de Tunis nous avait gavés de quinine..
L'audience avec le Président Mengistu H.Mariam s'est déroulée au Palais du Négus.
Verdoyant ,le lieu a l'allure d'une entrée de zoo. Il était fier de nous montrer "l'original" de la charte constitutive de l'Oua ( mai 1963) sur laquelle, le leader Bourguiba,tout sourire y appose sa signature..
Zoo,dis-je...En effet, une grande cage en barreaux de fer est située en face du bâtiment.Aux dires d'un aide en tenue col Mao,certains opposants éthiopiens au(x) régimes auraient fini dans le passé dans la gueule des Lions affamés.Je vérifie.La cage est désormais vide..Ouf!
Je retiens mon souffle en pensant que la politique mène à tout, l'échafaud inclus!.
Au retour à Tunis, après une escale "mémorable'" à Heraklion (Crête),le PM a été remplacé par un autre Sahélien .Qui va la chasse...
Étant également correspondant de l'Associated Press,j'ai eu le plaisir d'échanger des points de vue avec Baccouche,un commis de l'État et subtil politicien qui s'implique sans se mouiller.. (RIP.)
