Sous la tente nomade
Me sentant à l'abri
Du ciel se déverse un crachin
Des perles s'incrustent sur rade
A l'horizon frontière de l'inoui
Un tintement se fit musique
Des diurnes de Mozart s'amplifient
Sans couverture et tout mouillé
Enivré par la douce rythmique
Au lever sur l'esplanade déserte
Le verre d'apéro était à demi-plein
L'autre moitié emplie d'oubli
Après l'oubli -amnésie
Pourquoi fallait-il que survint ce détail
Maudit!
Le train du monde était bondé de toi d'elle
Et d'autres bien connu(e)s
Vous êtes si belle,mais il a déjà démarré
Sous ses rails s'écrase un passé
Le futur à jamais perdu
Du présent,une fleur fanée
Mais toujours belle,douce beauté
Tu as aimé (e) Sapho,j'ai préféré Aphrodite
Tu m'as piqué
Justine ;j'ai opté pour Jalousie
Me suis réfugié dans ce troglodyte
Tu t'en prends à Parousie
Ombre de l'ombre où brille lumière
Sous le ciel nuageux
Manteaux blancs-cierges de la nuit
Couvrent un sourire abstrait
Aux dents fluides rappelant un fruit
Doux -amour au marché de l'ennui
Amer au toucher,limpide au regret..
Sur tes cimes brûle flamme
Ardeur entachée du péché(?)
Une rose en cœur d'âme
L' étreinte avide d'éternité
Des roses pas plus belles que celle du sable
Encre bigarrée à l'image de ta fable
Clarté plus sombre que la nuit
Drap du désir en attente du fruit
Lorsque le ciel couvre la terre
Le reste relève de l'infini (e)
Au goût sel,une larme purifie
N'en déplaise au Sieur Chamfort résumant l'Amour en un vulgaire "contact de deux épidermes"(...).Il semble qu'il ait omis que poésie et alcool sont les amuse-bouches de l'amour dit charnel...
Qui prétend l'ubiquité
De l'être d'ici - nulle part
Ombre de la lumière au désir agité
A la pénombre tanière
Sinon une cellule d'ailleurs
Que de chemins parcourus vers ce précis
À portée du regard , l'amour mirage
Qu'arrosent larmes de l'oubli
Où vogue mémoire rivage
Du futur jumeau du passé ...
Lorsque la lumière assombrit l'ombre
Subsistent que traces factices d'oubli
Un goût furtif de la pénombre
Un fruit mûr,au final pourri
On a beau chercher l'absolu
Un relatif ramène au vécu
Du sourire triste ,l'ennui
Plombé par le silence de la nuit
Un jour se lève sur rêve éveillé
Le même aux prises de la réalité...
Amour-estime meuble une vie
Hélas,la distance ne fait raccourci
Mêmes les singes finissent , après apprentissage ,à maîtriser les gammes.Et ce n'est pas à un vieux primate qu'on re-
Autant je hais toute haine
Je t'aime
La passion assouvit-elle la peine
Du sommeil endormi ?
Dilemme
Des points cardinaux de ton infini
Tangue frégate de la mémoire
Feignant un semblant d'oubli
Que dope silence- bruit
Suffit-il qu'un rayon rallume la flamme
Redonnant vie au souffle de l'âme
Où gît la légèreté de l'ennui...
Toujours fidèle à une amie
Dont le nom ne figure sur aucun annuaire
Telle une étoile au firmament perdu
Retraitée non pensionnée d'un sanctuaire
Dont j'ai perdu la clé
Dans ce manoir,une douce mémoire
A l'ombre suave de ce châtaignier
Sève sur sève à la source renouvelée
Roucoule colombe ivre de boire
Silence
L'enfant roi piétine en jeune premier
Un jardin d'Éden ,eunuque virginité
Feuilles odorantes et stries en reflets
Prince
Sitôt s'estompe la magie des secrets
Énigme sourire exprimé sans dire
Souffrance du manque assouvi
Radieux éclat, braise du désir
Refuge du tempo de l'oubli
Que reste-t-il de l'éphémère étreinte
Et des soupirs réprimés
Sinon une saveur feinte
De regrets périmés
Le soleil ne se lève que pour se coucher
Tels versants secs qu'irrigue la pluie
De prunelles fatiguées de pleurer
Un passé présent pourchasse l' ennui
Naquit sous le signe d'une étoile
Boussole tournée vers toi(t)infinie
Horizon sans filtre ni écran
Sous cape du silence intégral
Cybele au regard pénétrant
Traverse les dédales de l'indéfinie
Des branches cellulaires ,une capillarité
De la rosée matinale,effluve de beauté
Comme nulle autre pareille sa vie
Mère,l'avenant de survie
Imperturbable silence de la nuit
Tes yeux illuminent le chemin
De la source de l'ennui tarissable
Entre ciel et terre loge l'infini
Un espace -horizon à mesure ineffable
Un berger s'inquiète du sec avare
Implore la divinité de l'eau bénie
Sans laquelle le sol se prive de son destin
L'âme exilée se croirait perdue
Dans l'abîme terrifique de la mare
Une main invisible s'invite au festin
Rime faible..
Tel ce un chant d'oiseau
L'amour ne s'écrit qu'en vécu
Sans itératif thème
Fait chavirer tout bateau
Au flux hasard du survécu
O, consolation de tant d'instants
Souvenez-vous du bleu carpe-diem
Sans lendemains ni printemps?
Nul(le) n'a flemme d'admettre vaincu
Réveil diable,rime faible
Un jeu de l'éternel retour
D'une mise en scène tragi-comique
A chaque levée du jour
Sa nouvelle risée fatidique
Le songe s'estompe aux lueurs d'une bougie
Cire immaculée
Dégouline fluide d'une même fratrie
De sang assoiffée
Que glorifie la risible bêtise
Gouaille d'une espèce dégénérée
Drapée du voile de l'infra- humanité
Retour à l'éternel jeu(pseudo)..
Le jour se détache d'oripeaux
D'une nuit de vagues endormies
Que remue ressac sur îlots
Sirènes amantes d'insomnies
L'air se fait éther de l'haleine de vie
Souffle sur les dunes d'une géographie
De ton Atlantis claire enfouie
Sous les décombres d'une fin infinie
Écho d'écho avec la perte de l'ouïe
Le jour se lève,ta présence fut
La permanence prend le dessus!
Bavette barrière- postillons
De sourires édentés et autres éclatants
Soudain, les regards se font pénétrants
Furtifs, discrets, espiègles et profonds
Invite aux frustrations morbi-pudiques
D'une génération assoiffée de fions
Addict à l'interface virtuelle écran
Médiocres Anaides du présent
Covid?,une borne sur chemin dévié
Du dégoût apathique généralisé
Des moues-fraises sans printemps
Le ciel se drape d'un manteau hachuré
Que brise le triste rayon oubli
Une mouette survole l'horizon tracé
Où git la solitude de l'infini
Tout semble proche et lointain
Sur le sable perlé de la destinée
Craquement de l'éternel refrain
Comment et pourquoi être soi
Sous les décombres du futile moi?
Le bleu de tes prunelles éblouit
Le cadre de l'espace si étroit
D'une blessure inouïe
Au silence cigale d'une nuit d'été
Le bateau lâche ses amarres
Vers ton horizon infini
Sur les traces du voyageur égaré
Au rendez-vous du temps perdu
Fasse que ta lumière éclipse la pénombre
De la lune à la roche dure
Adoucit par l'ultime baiser
Au goût sel de ta Méditerranée
A présent motus et pas bouche cousue
Solidarité avec tous ceux qui souffrent
Pour délits qu'ils n'ont pas commis
Jetés dans la mare d'une médiocre infamie
Au ciel plane un oiseau migrateur
Philosophe le jour,clodo la nuit
Comme dans la fable côtoie flatteur
Oisif et tapageur craignant le bruit
Une ville s'étire en baillant
Jouant l'éternelle parodie
Une course sans boussole ni montre
A l'article de rendez-vous ratés
Des regards se croisent sans s'observer
Actes bâclés d'une existence comédie
Surfant sur idéaux projetés
Virtuel hasard ou hypothétique rencontre
Rien de tels n'a de chance de se concrétiser
Hier ou demain,l'unique psalmodie
Souvenant,il reviens sur les ruines
Vieilles bâtisses où croupissent fatigue
De cagneux et autres genuines
Obsolètes au dernier casting
Sur l'Arda*,l'eau semblait claire
Que pourrait-elle charrier dessous?
Triste-joyeux ciel cessa de pleurer
Au seuil du temple,l'épreuve de vérité
Un sillon départage malaire
Princesse dépossédée de sa fierté
Mémoire éclatée,faut-il en recoller les bouts?
Être,nostalgie du versant divin
L'amour absolu de virginité
Que profane forfait du voisin
A l'appel sacré de maternité
Sans consentement,contrainte
Ainsi,soupire ta destinée ainsi..
*Fleuve Balkan
J'ai oublié,non je feins d'oublier
Ce baiser trempé de larmes en sur titre
Sur un registre que je ne saurais gommer
Dans le désordre du voyage inachevé
Qui mène nulle part sinon à l'aphronitre
De ton parfum exquis
A l'instant ,je me rappelle
De l'esquisse faite et refaite
Du pourpre de tes lèvres
J'ai dessiné ma chapelle
A cet hypothétique prophète
Que d'aucuns nomment Messie
Que serait une cité sans pont ?
Sinon circuits fermés
Et bipèdes tournant en rond
A la lisière de passages obstrués
Il brode la trame des différences
Et tout ce qui pèse sur le coeur-esprit
Une crasse millénaire d'ignorances
Au nom du mythe et le diable en alibi
Qu'en eût-il de Dieu sans ce pont alibi?
Des bipolaires
Ne sachant à quel prophète se fier
Invoquent Mohamed et moquent Jésus
Des forfaitaires
Israélites ne savent à quel Moïse s'adresser
Amalgame apocryphe d'une culture impie
Se restaurant de résidus et du biberon pipi
Mais où bifurque ce pays?
Immuable soleil ayant lune pour reflet
Incapable de coiffer un point sur i
Multitude ringarde s'abreuve d'inepties
Des idéaux,en fait bouffée
Sur les yeux féminins se lit la vérité
De faux virils pour dive se prostituent
Le jour devient plus sombre que la nuit
Des vautours sont disposés à l'affût
La nôtre, cette terre à leur l'insu
Un pays où soleil ne se couche jamais
" Chemins de traverse" : le titre auquel a opté Moncef Chebbi, inaugurant un premier jet de ses mémoires.
Politicien engagé et écrivain- poète ,l'auteur du recueil ("Un jour peut-être'') interpelle "l'indulgence" des lecteurs sans esquiver le"jugement" de l'Histoire. Kaléidoscope d'étapes marquantes dans la vie (plutôt poly) du narrateur,l'ouvrage évolue en dévolution ...Les péripéties du passé s'entrechoquent avec le factuel du présent, sans pour autant tourner le regard des perspectives du futur.
C'est qu'il a été toujours ainsi pour ceux et celles qui osent emprunter la voie de la doxa politique.En y mettant le nez,ils n'ont pas droit à l'erreur ,tant le risque semble plus probable que le succès.Vocation ingrate ,s'il en est.L'ego n'est pas loin.Freud non plus("Dans tout homme sommeille un Roi."(dixit).
Si l'on se réfère à l'assertion de Montesquieu selon laquelle
"Le Pouvoir ne se partage pas"(redixit),tous les coups -en matière politique- deviennent intrinsèquement " éthiques"!
UN CHAPELET D'ÉPREUVES
1968:Première épreuve : Arrestation pour appartenance à une organisation non autorisée,en occurrence le Baath, de tendance pan-arabe.Un choix de coeur que d'esprit (page 29). Prison et calvaires.
Le même sort était à l'époque réservé aux groupes gauchisants des"Perspectivistes" et des"Communistes".
1969: Grâce à l'intervention de son père,il passe avec succès le concours du baccalauréat francais .Ce coup de pouce lui permit, écrit-il de "rééquilibrer mes sentiments à l'égard de la France."Il s'inscrit non sans tracasserie à la section "Histoire "de la faculté du 9 Avril.
1970: Sur fond de conjoncture troublée au double plan national (Procès en cascade) et international (guerre du Vietnam) reprise de l'activisme au sein de l'Uget ( Union générale des étudiants de Tunisie)...La lutte contre l'impérialisme le rapproche du Marxisme-léninisme.
Son opposition à la tournure prise par le Congrès de l'Uget à Korba le contraint à la clandestinité et à la saga fuite vers l'Algérie.
Pris sous la protection de Brahim Tobal, opposant notoire au régime Bourguibien,il y poursuit ses études universitaires en mettant sur pied le CCLT
(Comité de lutte pour les libertés démocratiques en Tunisie).Ce comité a fait flop en raison des divergences de ses membres atteints de "bilanite"((sic).
Le séjour exil en Algérie l'a familiarisé avec l'univers souterrain des renseignements ,puis à effectuer des navettes entre Syrie,Irak,Liban.. et surtout à observer les sordides rivalités entre factions de l'Olp(organisation de libération de la Palestine).
Muni d' une identité Algérienne,il rejoint Paris en 1973 ,brûlant d'envie ,souligne -t-il de rejoindre le groupe "El Amel Tounsi"..En 1977,il en sort déçu .Tout comme il sera blanchi d'une accusation de meurtre d'un libraire Libanais alors qu'à Paris et dans d'autres capitales des intellectuels palestiniens étaient mystérieusement abattus.
Avec une fibre nationaliste-marxiste ,la lutte armée prenait alors consistance en connivence avec des factions Palestiniennes impitoyables.Des contingents de jeunes Tunisiens apprenaient à Beyrouth le maniement des armes à feu et les techniques de la guérilla.
Quand survint en janvier 1980 la lâche agression contre Gafsa manigancée par Tripoli et exécutée par sous-traitants Tunisiens, le mémorialiste fait le déplacement à Tripoli et finit par s'en désolidariser ,malgré les alléchantes sollicitations des renseignements libyens..
ULTIME EPREUVE
Suite au changement "salutaire" du 7 novembre1987, retour au bercail .Il s'attelle à la constitution laborieuse de l'UDU ( Union démocratique unioniste)..Le lecteur est à nouveau introduit dans l'univers de la mesquinerie politicante.Toujours la même malédiction du syndrome egotique.. Enfin,récit d'un passage inattendu à la Chambre des Conseillers.
"Ces chemins de traverse " sont parsemés de noms de militants et des personnages de tout bord... Certains ne sont plus de ce monde ,d'autres encore en vie.A ceux-ci revient le devoir (?) d'affirmer ou d'infirmer les faits relatés.
Habib OFAKHRI
"Chemins de traverse" de Moncef Chebbi
255 pages/Editions Arabesques 2022
" Chemins de traverse" : le titre auquel a opté Moncef Chebbi, inaugurant un premier jet de ses mémoires.
Politicien engagé et écrivain- poète ,l'auteur du recueil ("Un jour peut-être'') interpelle "l'indulgence" des lecteurs sans esquiver le"jugement" de l'Histoire. Kaléidoscope d'étapes marquantes dans la vie (plutôt poly) du narrateur,l'ouvrage évolue en dévolution ...Les péripéties du passé s'entrechoquent avec le factuel du présent, sans pour autant tourner le regard des perspectives du futur.
C'est qu'il a été toujours ainsi pour ceux et celles qui osent emprunter la voie de la doxa politique.En y mettant le nez,ils n'ont pas droit à l'erreur ,tant le risque semble plus probable que le succès.Vocation ingrate ,s'il en est.L'ego n'est pas loin.Freud non plus("Dans tout homme sommeille un Roi."(dixit).
Si l'on se réfère à l'assertion de Montesquieu selon laquelle
"Le Pouvoir ne se partage pas"(redixit),tous les coups -en matière politique- deviennent intrinsèquement " éthiques"!
UN CHAPELET D'ÉPREUVES
1968:Première épreuve : Arrestation pour appartenance à une organisation non autorisée,en occurrence le Baath, de tendance pan-arabe.Un choix de coeur que d'esprit (page 29). Prison et calvaires.
Le même sort était à l'époque réservé aux groupes gauchisants des"Perspectivistes" et des"Communistes".
1969: Grâce à l'intervention de son père,il passe avec succès le concours du baccalauréat francais .Ce coup de pouce lui permit, écrit-il de "rééquilibrer mes sentiments à l'égard de la France."Il s'inscrit non sans tracasserie à la section "Histoire "de la faculté du 9 Avril.
1970: Sur fond de conjoncture troublée au double plan national (Procès en cascade) et international (guerre du Vietnam) reprise de l'activisme au sein de l'Uget ( Union générale des étudiants de Tunisie)...La lutte contre l'impérialisme le rapproche du Marxisme-léninisme.
Son opposition à la tournure prise par le Congrès de l'Uget à Korba le contraint à la clandestinité et à la saga fuite vers l'Algérie.
Pris sous la protection de Brahim Tobal, opposant notoire au régime Bourguibien,il y poursuit ses études universitaires en mettant sur pied le CCLT
(Comité de lutte pour les libertés démocratiques en Tunisie).Ce comité a fait flop en raison des divergences de ses membres atteints de "bilanite"((sic).
Le séjour exil en Algérie l'a familiarisé avec l'univers souterrain des renseignements ,puis à effectuer des navettes entre Syrie,Irak,Liban.. et surtout à observer les sordides rivalités entre factions de l'Olp(organisation de libération de la Palestine).
Muni d' une identité Algérienne,il rejoint Paris en 1973 ,brûlant d'envie ,souligne -t-il de rejoindre le groupe "El Amel Tounsi"..En 1977,il en sort déçu .Tout comme il sera blanchi d'une accusation de meurtre d'un libraire Libanais alors qu'à Paris et dans d'autres capitales des intellectuels palestiniens étaient mystérieusement abattus.
Avec une fibre nationaliste-marxiste ,la lutte armée prenait alors consistance en connivence avec des factions Palestiniennes impitoyables.Des contingents de jeunes Tunisiens apprenaient à Beyrouth le maniement des armes à feu et les techniques de la guérilla.
Quand survint en janvier 1980 la lâche agression contre Gafsa manigancée par Tripoli et exécutée par sous-traitants Tunisiens, le mémorialiste fait le déplacement à Tripoli et finit par s'en désolidariser ,malgré les alléchantes sollicitations des renseignements libyens..
ULTIME EPREUVE
Suite au changement "salutaire" du 7 novembre1987, retour au bercail .Il s'attelle à la constitution laborieuse de l'UDU ( Union démocratique unioniste)..Le lecteur est à nouveau introduit dans l'univers de la mesquinerie politicante.Toujours la même malédiction du syndrome egotique.. Enfin,récit d'un passage inattendu à la Chambre des Conseillers.
"Ces chemins de traverse " sont parsemés de noms de militants et des personnages de tout bord... Certains ne sont plus de ce monde ,d'autres encore en vie.A ceux-ci revient le devoir (?) d'affirmer ou d'infirmer les faits relatés.
Habib OFAKHRI
"Chemins de traverse" de Moncef Chebbi
255 pages/Editions Arabesques 2022
Que se passe-t-il d'inédit pour être si pressé
A monter l'escalier quatre à quatre
Sans motif apparent, l'esprit égaré
Une voix se fit caresse
D'un passé enroulé tresse
Scènes du tragi-comique théâtre
Que nous avions joué à deux
Toi princesse et moi guignol
Instants spectacle pour se moquer d'eux
A la descente point d'escalier
Un éclat de rire tenait de palier
Sur mon épaule tu t'es accoudée
Envol du voyage au bout du monde
Sans obstacle construit sur la fronde
D'un obscur astre ,bercé de mille feux
En solitude, un fait suite à deux
Il n'y a de voyage que passion
Qu'offre nature par êtres vivants
Insecte,mollusque,lianes vertèbres
De souffrance drapés
Que reste-t-il des carcasses dégénérées?
Étreinte mortelle de sang dégouline
Ruines du passé présent
Requiem de l'anxiété
Thème écorché
Du baiser- lait et ton horizon
De ta source,l'on s'abreuve sans soif
Élixir intarissable de vie
Transparent miroir de douces nuits
Toi,confidente de violence contenue
Quand Zeus se prête en substitut
De l'étreinte, à l'appel de Pythie
Les Dieux se prosternent à tes pieds
Par admiration de tes attributs
Charme charnel et beauté infinie
Désert limpide vers Egée troublée
Même Ulysse craint cette Méditerranée
Labile aquatique
Mère cantique
De tous les génies
D'Aristote à l'architecte de l'harmonie
Phidias, prélude à Dalaras symphonie
Au Pirée, Mikis faisait ses adieux
Hélas,Hellas mon père n'a pas migré
Vers les seins fermes de ton ciel étoilé
Dans tes prunes,un océan de tristesse
Du passé sans présent ni avenir
Cocktail d'amnésie du devenir
Rebelle au constat de la bassesse
Tu pleures en souriant par dépit
Sur les planches de l'idio-logie
De tout ce qui a été dit et écrit
Sur la justice et la liberté
Les matins désertés par le silence
De la mer asséchée
Au désert muet
Des dances fécondes en trance
Prélude à ta tristesse renouvelée
Entre nous
Entre toi et moi une distance
Courte ou longue comment la combler
De l'infiniment grand au défini petit
Entre nous
Ce clin d'oeil suffit à nous rapprocher
Avatar de l'imprévisible devenir
La vie
Celle de l'ineffable souvenir
L'amie
Chaque Aurore ,elle se faisait belle
A la chute rideau , n'y a pas plus cruelle
Aux plis de son ombre,une lumière
Sublime appel vers l'absurde inconnu
Lorsque de la non vie émerge la vie
L'ami se souviendra alors de l'amie
Ton nom suggère image
Illusion de l'amitié éphémère
Du rouge sur lèvres fanées
Un sang indelible du martyr ami
Fils de cabotin *charretier
Une mère aveugle de désespoir meurtrie
Une justice anthropophage, indigne oubli
Qui sait ton âme a retrouvé le havre
Où des colombes recoulent
Au cours serpent de l'oued Aguili**
Des sirènes s'y retrouvent pour se purifier
Des forfaits assassins du pouvoir absolu
Sans stèle ,repose pauvre môme
Un jour, peut-être tu deviens fantôme
A la gloire de ta maman chérie
Hélas,de tristesse elle t'a rejoint
Sous le sable de Tozeur ,matrice infinie!
*Hommage à la mémoire du jeune charretier
"Ould Cabatina" froidement abattu par balle le 26 Janvier 1978.
**Nom d'un ruisseau
Que serait le ciel sans soleil
Et du soleil sans vision?
Sourire maté sur bouche édentée
Des nuages orphelins
Une laideur enveloppe de beauté
Ressac sans mémoire
Des marcheurs silencieux
Guidés d'absurdes destins
Vers rivages inconnus
Tachetés de sable, finalité de vie
Conter les jours au décompte des nuits
Meurtrissures du ressac continu
Que reste-t-il des lambeaux de la mue?
Une blessure ouverte aux désirs fortuits
Des feuilles mortes
Signes de vie
Bruits confidence
Des mots en transe
Un jeu de massacre
Des rires d'enfants
Ponctuant tour de manège
Qu'actionne la main visible
De l'absurde destinée
Le penchant aux spiritueux n'a d'équivalent que celui qu'éprouve un pieux face à la prière .
Tous les deux savent que l'alcool les induits dans l'éphémère extase d'un univers métamorphosé..Il semble que le premier y plonge et s'assume dans le concret, tandis que le deuxième se projette dans le temps fantasmagorique...
A l'appel de la prière,chacun retrouve sa direction.Le premier au bar ,le second vers la mosquée.L'ambiance y est diamétralement opposée : visages décontractés contre visages fermés.
Les bruits deviennent silence.L'humour banni .On ne badine pas avec le Seigneur qui a pourtant promis à ses troupes des fleuves de spiritueux et autres Danaïdes à la jeunesse indestructible.
Au bar,les choses sont plutôt naturelles:
On paie ce que l'on a ingurgité.A la Mosquée tout est gratis et l'on sort la main sur la poche .
Au bar,on bavarde.A la mosquée,on récite.
Une façon de tuer le temps avant qu'il nous emporte...
Un ami m'a raconté qu'au bar nul n'est avare.Et quand on trinque,on ne compte pas même si des fois on vous fait triquer..
En réglant sa note de 20 dinars( 6 dollars) pour les quatre bières qu'il s'était envoyées derrière la cravate,l'ami fut étonné que le barman lui rendit une pièce d'un centime .
---Pourquoi me rendez-vous cette pièce..Ce n'est pas dans votre habitude? demande-t-il.
---C'est votre dû,le gouvernement a diminué de 0,001 % la taxe à la consommation,rétorque le barman.
---Merci au gouvernement, gardez la comme pour boire.
---Ah non,n'avez ---vous pas remarqué l'écriteau à l'entrée :" 20 dinars pour boire"!
---Votre écriteau prête à équivoque.J'ai bien trinqué pour la somme indiquée et nous voilà quitte...Par contre,serai-curieux de savoir votre jour de repos?
---Pourquoi?
---Je vous invite à prendre un pot et ..plus.
Le jour convenu ,ils se retrouvent au zinc du même bar.
Addition pour deux: 20×2 =40 dinars .L'inviteur refuse de régler, exigeant que son invité lui file d'abord 40 dinars.
---Mais je suis votre invité!
----Certes,mais n'avez-pas remarqué l'ecritau placardé à l'entrée et comment vais-je régler le double pour-boire?
Pour éviter tout scandale ,le barman invité file désespéré les 40 dinars.
Note réglée, aux frais du prince lequel apprend à ses dépens que l'équivoque joue souvent un mauvais tour à l'arnaque.!
