vendredi 29 mai 2015

Du capitalisme à gogo

samedi 23 mai 2015

TUNISIE-USA :RÉALISME ET MOINS DE DIPLOMATIE

     
              En matière de relations internationales –autant que celles inter –individuelles - les intentions ne sont pas  toujours exemptes d’arrières pensées.
             C ‘est à l’aune  de la dimension  diplomatique et du poids économique  que se jauge l’importance  d’un pays même si sous l’angle du droit international public ,il  bénéficie -en tant qu’état -d’un plein statut souverain dans l’arène  de l’ONU (assemblée générale) ;l’arrière cour du conseil de sécurité .
             Ce dernier  façonne la planisphère selon les intérêts de ses cinq membres permanents  lesquels s’arrogent  le droit  régalien du  veto .
            Depuis l’après seconde  guerre mondiale ; l’organisation onusienne fonctionne selon un ordre  préétabli par les vainqueurs auxquels s’est  jointe tardivement la chine.
            Toutefois le statut  sus mentionné  -qui n’est  sur le plan formel  qu’un siège et un drapeau -doit être traduit par une conduite responsable de l’Etat qui l’occupe en  remplissant ses engagements  par une  conduite responsable  de ses affaires au double plan interne qu’externe  en faveur de la «  la paix et la sécurité » sans lesquelles il serait vain d’ergoter  sur  la liberté et le développement .Apparemment -le maître de Damas n’a pas encore assimilé  la leçon …
            Après le démantèlement de l’ union soviétique et la conversion de la chine maoïste au capitalisme ambiant ,la démocratie  et les droits de l’homme se sont transformés en un nouveau cheval de Troie  pour sanctionner  les états voyous  par le biais du  droit  dit « humanitaire d’ingérence «  .Israël  out ."Sa sécurité"  étant au dessus de toute autre considération ! ...Ailleurs- des  interventions  militaires  n’ont pas résolu pour autant les problèmes humains   posés   auparavant en termes politiques.
         Dans plusieurs de ces Etats l’appétit –maladif - du pouvoir  des dirigeants  mafieux font perdre aux peuples des rendez vous  historiques de l’alternance politique ,à travers le suffrage universel .Pacifiquement .
            Grace à un geste  désespéré d’un marchand ambulant dont l’immolation par le feu  a ému la conscience  humaine et dévoilé l’ampleur de  l’injustice politique et économique  que son peuple  subissait depuis des lustres .Le peuple tunisien était  alors déterminé à  l’auto - réappropriation de  sa  dignité sur son  propre sol . La fuite de « l’artisan du changement « Ben ali a  épargné -par ailleurs - au pays le scénario de la guerre civile …Ainsi fleurit à Tunis le 14-01-2011« le printemps arabe « .
Acte un      : processus  du ras le bol et démocratie
Acte  deux : processus de redistribution des rôles et justice transitionnelle
Acte  trois : comment prémunir le double  processus
           Évoluant dans un contexte régional volatil la Tunisie compte sur ses potentialités et l’appui de  ses amis  occidentaux traditionnels pour  l’aider  à passer à gué.
           Or leur  chef de file  n’est autre que  Washington . Dans cette conjoncture la  dernière visite  (20 -2-O5)du chef de l’état aux  States aurait pu s’en tenir à l’aspect  déclaratif -protocolaire de «  visite d’état »  et sans  la signature  de ce mémorandum  dont on ignore la teneur   et contesté par une opinion sous informée -- 
         A commencer par  la compétence de son signataire en la personne -sur le point du départ -d'un conseiller politique du président .Sera –ce  un coup «  de haute  diplomatie »de Beji  caid Essebsi  qui peut à tout moment  s’en laver les mains ,si par hypothèse ( plausible )les Etats unis venaient un jour  à entreprendre une expédition dans la région et demander des «  facilités logistiques » à son nouveau partenaire privilégié  (tunisien ) -hors Otan ! Trop tard.
             Quand bien même  le signataire se reconnait juridiquement «  non qualifié  « ; pourquoi alors tant de précipitation .On aurait du temporiser ; parapher ou  simplement se contenter de la formule rituelle  de «  la déclaration commune ».
        Dés lors ,le peuple tunisien  est en droit à plus de clarification ,sachant que le peuple américain  a été  et   lui sera  ami et solidaire  dans l’épreuve .
             Le président de la république n’ignore pas que même si l’on change le cours de l’histoire on ne change pas la géographie. La Libye  et l’Algérie sont des  voisins stratégiques de notre  pays qui -doit à son tour -s’impliquer et étendre son parapluie pour promouvoir  le dialogue politique  inter- libyen .Rabat , Alger et le Caire le font  . Dans leur intérêt .Tout comme Washington pousserait  ses pions vers  sa « solution «  de la crise libyenne aux enjeux multiples .Dans le cas de figure , il n’y a pas lieu de se barricader derrière «  la neutralité positive « .Soyons réalistes.
         Le cas libyen  n’est pas celui de  la colonisation  marocaine  du Sahara occidental  ou la guerre fratricide au Yémen…Il est à  vol d’oiseau à notre flanc sud est  . Sa gangrène risque de s’étendre à l’ensemble de  la région sub-saharienne . Moins de diplomatie  c ‘est aussi de la   diplomatie.
(c)Habib Ofakhri
         

lundi 18 mai 2015

« Le patient libyen « et la thérapie Tunisienne


               Il  est évident  que  le back ground  de  l’artisan de la Jamahiriya -l’ex dictateur  libyen El gueddafi   s’est  planté au romantisme du jeune Marx préconisant la  double dislocation de l’Etat et  du pouvoir de l’argent sans se soucier  du réalisme de Montesquieu et sa thèse de la séparation corrélativement contrôlée  des  pouvoirs (exécutif -législatif et judiciaire ).
              De formation militaire ;il  moquait  les instruments partisans  de la démocratie et de la  liberté d’expression et partant  toute alternance pacifique  au  pouvoir . Des décennies durant la  population était gavée de slogans anti- constitution- anti parlement et antipartis .
       Après sa chute en  Février 2011 ; la charpente de la Jamahiriya ne tenait qu’à filin  de sable  que rompit le premier vent saharien. Le déluge du feu de l’Otan aidant. Nue ;la Jamahiriya  relève du  virtuel …
    Quatre ans après  et  sous l’emprise de conflits politico -armés internes ; la géostratégie externe ; la Libye  vogue sur un radeau à la recherche d’un havre   pour y jeter les ancrages d’un Etat de droit et d’une société  libre.
      c ‘est dans ce contexte qu’un colloque  s’est déroulé lundi 18-05 au siège du centre de  la ligue arabe à Tunis  sous l’intitulé «  la transition démocratique en Libye : réalité et perspectives « .
       Les vocables de l’intégrité  territoriale du pays ; la liberté ;la dignité et la sécurité sont les leitmotivs de cette rencontre  à laquelle ont participé des membres  de la société civile libyenne ;des droits hommistes et des  protagonistes des affaires .
Mustapha Ben Jaafar ; ex président de l’Assemblée nationale (tunisienne )constituante a suivi attentivement –et sans perchoir -les travaux de ce colloque ; le premier à se tenir publiquement en Tunisie .
              Ezzedine Oukail- président du parti de l’alliance (libyenne)pour la République devait fustiger  le rôle négatif de «  la communauté internationale »  plutôt son « conseil de sécurité « dans le processus de transition démocratique dans son pays .Il soutient  que seuls le rétablissement de la sécurité nationale ; la lutte contre la corruption et le consensus  sont à même  de  remettre les bases d’un état de droit .
               De son coté  Amira Messaoud ; militante et universitaire a plaidé la cause de la femme libyenne appelée- dit elle  à plus de dynamisme  pour imposer la parité en matière politique.
                 Bien que les orateurs libyens dont des  anciens diplomates semblent plus aux faits de la conjoncture et des dessous des cartes dans leur pays ; deux interventions de participants tunisiens ont retenu également  l’intérêt pour  leur pragmatisme  .
     Le premier ; Kamel ben Younès ; journaliste et chercheur en relations internationales est parti de quelques observations  qu’on pourrait résumer ainsi : la question libyenne s’internationalise. Les grandes puissances avaient paniqué  à l’idée qu’ El gueddafi devienne un joueur majeur sur la scène continentale africaine .Suite à sa chute une  guerre de proxys  est déclarée  sans que la communauté internationale (entendre otan-) ne procède à la confiscation de l’arsenal  militaire   qu’il a estimé  à 20 millions pièces .
         Sur le plan interne ; les nouvelles forces  politiques ont failli à leur mission en s’adonnant  au jeu morbide des alliances  (arabo-turque ) .
       Pour Ben Younès ; on peut résoudre la question libyenne en une «  journée ». !comment .Il est  indubitablement urgent  d’engager un dialogue inter-libyen pluriel et sans rancune ; la remise des armes et  l’alignement de toutes factions derrière un Etat et une  armée  uniques .Autrement  a-t-il averti ; la Libye ne sera qu’un «  pion «  sur l’échiquier du nouvel ordre régional….
       Le deuxième ;Alya Allani  universitaire expert de questions stratégiques  a planché   sur la déliquescence  de « l’état « sous les coups de butoir des milices et leur subordination à des   parties étrangères  qu’il n’a pas nommées. Parmi ses préconisations figurent la reprise  sans intermédiaires du dialogue inter libyen et le recours à  des concessions réciproques .L’internationalisation dit-il ne sert pas les intérêts du peuple libyen et ses composantes sociopolitiques appelées à privilégier  « une solution inachevée qu’une non solution ou celle  internationalisée« .  L’orateur s’est frotté  au terrain.
      Le débat a été marqué de sautes d’humeur et de griefs contre la la ligue arabe dont le dernier sommet en mars dernier ( en Egypte )a réaffirmé –pourtant -son attachement à l’intégrité territoriale et au dialogue inter-libyen ( sous auspices de l’émissaire de l’ONU).Même si d’aucuns ont  soutenu   que le peuple libyen avait  plus besoin –en l’étape actuelle –de sécurité ; d’une constitution ; des soins …ils   admettent -toutefois -  que la démocratie politique constitue la voie indiquée  pour l’avenir d’un pays -nanti  de  potentialités humaines et naturelles indéniables.
(c)  Habib OFAKHRI
     

vendredi 8 mai 2015

Bye Freaky..

        Fin mars dernier  atterrit dans nos parages un chaton à la  robe  tachetée blanc –talin .Dans un état piteux .Maigrichon. Il  arrivait à peine à tenir droit son corps fragile  sur de petites pattes crasseuses .La génitrice a du- suppose - l’éjecter de son ventre il y a une  à deux semaines . Son instinct l’a conduit vers notre petite tribu de félins  domestiques.
        visiblement ils ont  salué le nouvel intrus du bon œil .Ils l’ont humecté avant  que  chacun vaque  à ses besoins. Lorsque je l’ai pris entre les mains il ne manifeste aucune résistance  ni  signe d’hostilité .Après avoir nettoyé   ses pattes et le nez à  l’aide d’une serviette imbibée d’eau tiède  il se régala  en tétant goulûment le contenu d’une écuelle remplie de lait frais .L’après midi a été consacrée à  une longue sieste sous la platane ombrageant le jardinet.  Jour après jour il commence  à miauler timidement et  trotter rapidement comme une petite gazelle .Son regard était d’un  cristal brillant .IL se faufile toujours en premier entre les jambes à la distribution de la nourriture et ne répugne pas de manger des petits morceaux  de biscuit  ;contrairement au reste de la vieille garde .Reprenant son énergie il  était si rapide qu’on dirait qu’il volait sans ailes .Sans pouvoir en déterminer le genre je l’appelle Freaky  parce qu’il   était souvent  à mon coté quand que je parcours un ouvrage de jeunesse  de l’américain  Phil brik qui lui aurait filer –sans animosité  - le patronyme  Mighty….
      La présence du joyeux lutin attira  subitement la venue d’autres chats plus âgés  et surtout plus puissants. Bizarre .Je réalise alors que Freaky  était de sexe féminin ; proie facile à des prétendants agressifs .J’observe que ces félins mâles sont peu regardants  du coté âge fragile de la petite bête .Ils ne cessent de la grimper l’écrasant sous leur masse de poids .J’en étais furieux tellement ses cris lancés n’étaient que des sos pour la protéger de ses pressantes brutes.. en rut.
Ma famille a fait en sorte de mettre le pauvre et jeune animal  à l’abri de ses  instincts déchainés  .Mais hier Freaky  a échappé –par une fenêtre entrouverte à notre attention .Elle a passé la soirée dehors et quelle ne fut ma surprise –le matin-en la découvrant  corps jonché au sol  .Une tache  humide  formait un cercle . Je penses qu’elle roupillait ; j’approche pour la toucher .Pas de réaction .Je recule croyant ne pas déranger son sommeil .A la distribution du petit déjeuner toute la tribu est là sans que les miaulements ne la réveillent. Malade ou mourante ..Je n’arrive pas à le croire et m’éloigne quelques mètres du corps allongé .La brise  secouant sa robe me donne illusion  qu’elle respirait encore. D’habitude les chats malades s’enfoncent dans un sommeil réparateur. Trois heures après le corps ne bouge pas .Deux de nos félins étaient assis derrière le corps .Silencieux et leur regard tourné vers moi intrigue. Silence . Se fait –il que le chat n’est pas sensible à la violence physique qu’il subit ou fait subir à son congénère tout en ayant « conscience «  de la gravité du trépas ….A l’instant j’étais convaincu que l’impression de respiration n’était qu’une caresse du vent sur la belle robe du malheureux animal   sauvé de la faim et de la maladie mais pas de l’attaque d’autres chats .. . Je l’ai inhumé dans un trou de sable doré et passé un sceau d’eau sur le cercle humide autour duquel continuait à tournoyer   notre  belle Brunette -une choupette qui lance aussi des cris de détresse chaque fois qu’un malabar de chat lui saute dessus... Adulte saura -t-elle se défendre ....Bye Freaky tu es venu (e)tranquillement et parti (e)aussi tranquillement…
(c)Habib OFAKHRI

mercredi 6 mai 2015

Tunisie-politique et religion

Un débat non tranché .Le serait-il un jour en Tunisie et ailleurs sur le rapport antinomique entre religion et  politique?
Dans l'histoire antique et contemporaine leur association n'a généré qu'un couple  hautement toxique  et non moins explosif.
Une double observation :

1-Bons vivants  méditerranéens, les Tunisiens seraient  enclins  à l’excès   d’optimisme voire de crédulité. Ils veulent  à la fois le beurre et son argent .En d’autres termes ,l’en deçà et l’au-delà .Une place au soleil aujourd’hui et demain –qui sait –un strapontin au paradis...
Ca explique-en partie- que par le passé la contrée  du Maghreb a été   mise –sans trop de difficultés-sous l’emprise des subterfuges étrangers   (des commerçants puniques , à la conquête coloniale jusqu'aux commerçants religieux) .L’ere post indépendance avait  forgé une louable notion d'Etat nation –détournée ensuite de ses objectifs ( liberté-ordre- justice ) dés que les usufruits  du développement eurent émergé . 
    Le concept de l’autonomisation de la personne a été occulté au profit de l’état providence ou du vouloir du prince et de son parti de circonstance. Inutile dans le cas de faire appel à la conscience politique -à la dialectique de classes ou  simplement à l’historicité.
2- Surfant sur la plate-bande de l’ignorance et de l’absence d’incrédulité (sens critique) quand bien même le diable ait tenu tête à son créateur !, les mouvements religieux –toutes tendances confondues se distinguent par leur omerta sectaire .Ils  fleurissent dans tous les milieux .Leur parole n’aboutit - in fine- qu’à l'émergence  d’actes sanglants  .Pis.Une haine ontologique  de tous ceux  qui les contrarient. « Écoutez nous et non pas ce qui se dit sur nous « .Trahis par leur propre discours ,ils s’enferment dans une fuite en avant suicidaire et suicidante .C'est comme ll n’y aurait  de monde que le leur. Il s’avère  que dans ces mouvements ,il n’y a pas une tendance soft - une  hard ou une autre between.Ils veulent Tout au profit des membres de leurs confréries.
      Les  tendances se relaient –selon la conjoncture des rapports de forces  –pour atteindre le même objectif : l’assujettissement de la volonté de l’individu au diktat de la communauté –au nom de dieu –le clément et le miséricordieux ,taillé à  leur prisme totalitaire .Ils n’ont rien appris de la déchéance de l’empire ottoman et encore moins des souffrances endurées et qu’endurent encore les peuples de l’aire arabo-musulmane depuis le shisme suni-shiite pour le leadership de la Oumma ( la communauté).Au nom -justement -de cette choura ( concertation ) qu’ils proposent en tant qu’alternative à la Démocratie, feignant d’oublier que leurs ancêtres furent les premiers  à en faire  peu de cas.
Si « harkat ennahdha » (le mouvement nahdha -islamiste)cautionne –tactiquement- la démocratie ; c’est tout simplement pour lui permettre de placer  son pion sur l’échiquier politique  -in tune -avec l’air du temps  (ça plait à Washington et  au premier amendement de sa constitution  et autres chancelleries ayant rodé leurs sociétés aux droits de l’homme  ) .Preuve malicieuse : si l’on parcourt  le programme électoral des candidats nahdhaouis lors des dernières élections législatives (octobre 2014), on ne relève qu’a aucun moment le vocable démocratie  n’est écrit . Noir sur blanc. Dans leur fourberie,le peuple (mineur) fait partie de la « raiya » (sujets) qui doit être guider au pacage  de la vie terrestre (fut elle fugace) par leur berger (Amen )…
(c)H.O

vendredi 1 mai 2015

TUNISIE: supplément de témoignage d'un journaliste


Les derniers jours de Bourguiba à Carthage et les supplices de sa résidence surveillée, révélés par le Pr Amor Chedli

A la première lueur de liberté, le Dr Amor Chadli, médecin personnel et ancien ministre du Président Bourguiba, fait des révélations de première main sur la destitution du Combattant suprême, racontant dans le détail ce qui s’était passé au palais de Carthage dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987, mais aussi, le régime de résidence surveillée imposé au Président et les supplices subis, jusqu’à sa mort. Sous le titre de «Bourguiba tel que je l’ai connu : la transition Bourguiba-Ben Ali », l’éminent professeur de médecine, premier directeur tunisien de l’Institut Pasteur et fondateur de la Faculté de Médecine de Tunis, nous introduit au fil de 600 pages, dans les coulisses du sérail jusqu’à l’intimité de Bourguiba, racontant avec force détails et nombre de documents, ce qui s’était tramé notamment depuis juillet 1986 pour « la déstabilisation du régime» et le sort réservé par la suite au premier président de la République.
Témoin oculaire pour avoir eu l’occasion de côtoyer Bourguiba pendant plus de 40 ans, il a tenu à écrire plus que des mémoires, une sorte de déposition pour l’histoire. Comment Bourguiba a-t-il été réveillé à l’aube de ce fameux samedi 7 novembre 1987 ? Que lui avait dit alors Saida Sassi ? Quelle a été sa réaction ? Dans quelles conditions avait-il été poussé hors du palais pour le conduire d’abord à Mornag, puis à Monastir ? Et, comment il a subi et vécu son isolement ? Autant de questions qui trouvent réponses comme la vérité sur la cabale pour faire partir Wassila, Allala Louiti et Bibi Jr, l’intrusion de Saida Sassi et le diabolique  stratagème de Ben Ali et de son clan pour usurper le pouvoir.
Médecin personnel, compagnon de longue date, confident, directeur du cabinet présidentiel, ministre, et surtout un proche qui partageait avec lui souvent sa marche quotidienne, ses repas et ses soirées, le Dr Amor Chadli était bien placé pour observer tout ce qui se fomentait, rapporte après recoupement, vérification et analyse, des faits qui éclairent l’histoire et nous restituer une autre facette de Bourguiba dans la tourmente, plus que de la trahison des siens, de la perfidie, comme il le rectifiera.
Le premier chapitre du livre que Leaders publie des extraits en Bonnes Feuilles, il l’a écrit dès la première semaine de la destitution de Bourguiba. Puis, en 1990, il s’est remis à l’ouvrage sur la base de ses notes et documents, pour élargir l’aperçu. Après la mort du Combattant Suprême, en avril 2000, il reprendra l’ensemble pour le compléter des trois derniers chapitres, d’une forte émotion.
Un véritable livre-évènement (édité à compte d’auteur), qui suscitera sans doute des controverses tant il regorge d’informations souvent ahurissantes, au risque de nous surprendre sur certains, mais ne manquera pas aussi de dévoiler et d’expliquer aux jeunes générations un pan de notre histoire.
Bourguiba tel que je l’ai connu : la transition Bourguiba-Ben Ali 
Par Amor Chadli
600 pages, Février 2010, 25 DT,
 Diffusion: Berg Edition 
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Habib OFAKHRI
"SI"( monsieur)AMOR,TEL QUE JE L'AI (mé) CONNU .J'ai lu avec intérêt le premier chapitre de cet ouvrage au style exquis et à la plume alerte.Un point , cependant retient l' attention ,à titre subjectif: celui relatif à l'attribution au journal français " le Monde" (cité dans les annotations ) le fait que ce journal a mentionné que le pr.Chadli n'était co- signataire du certificat médical attestant " la sénilité " du leader Bourguiba.Certes.Vous n'aviez pas apposé votre signature , pour la simple raison que personne ne vous l'eut soumis.Et si tel en était le cas, l'auriez -vous fait?. Je présume que les auteurs de la manigance du " complot médical " n'étaient pas aussi crédules à soumettre le dit certificat à un inconditionnel de Bourguiba doublé d'un médecin ayant prêté serment d'Hippocrate. .Aussi ,pressentaient ils que s'ils l'avaient fait, vous seriez le premier à sentir l'odeur du " complot" et peut- être le faire tomber à l'eau en faisant tomber avec, des têtes. L'histoire de la Tunisie aurait pris une autre tournure , tant cette même histoire, avec petit ou grand H ne tient qu'à de menus détails.Oui détail.Et vous êtes bien placé , en tant que médecin, pour savoir q'une maladie virale débute par un virus, tout comme l'étincelle déclenche l'incendie. Mon propos est plutôt le suivant: De 1981 à 1996 , j'ai assuré en tant que correspondant ,puis chef de bureau, la couverture journalistique de la Tunisie pour l'agence Associated Press( ap), outre ma casquette de journaliste (rédacteur en chef ) à l'agence nationale Tap. Et qui dit couverture médiatique, dit les évènements d'ordre politique et social ayant jalonné la vie de notre pays durant cette période historique où le rôle du journaliste ne consiste pas à faire l'histoire mais à la raconter, avec autant d'objectivité possible, et ce bien avant la prolifération des chaines tv et des paraboles.Et comme disent les latins " scripta manent, parola volente" ( l'écrit demeure , la parole passe).Alors aux faits.Bien avant le 7 novembre 1987, une action de déstabilisation médiatique avait été déjà orchestrée par la bande du giron de l'ex premier ministre et ex président Ben Ali. Les acolytes se relayaient pour propager aus ein des rédactions des " rumeurs" sur l'éloignement du Palais de Carthage , de telle ou telle personne , de manière à créer le vide autour de Bourguiba.La première victime fut M.Belhassine, celui connu pour lire les journaux au Combattant Suprême .Puis vint votre tour. Le 4 novembre 87 , un des colporteurs m'a soufflé" le bruit " que le Pr Amor a été chassé du palais par le leader Bourguiba.Comme tout journaliste respectant l'éthique je vous ai appelé, l 'après midi même au standard de votre département afin de vérifier cette information- " bruit". De cette communication , je garde un souvenir d'avoir au bout de fil un homme furieux et crispé.Vous m'aviez envoyé au tapis sans daigner prendre la peine de rappeler.Mieux, vous avez contacté F.Chaieb , le pdg de la Tap en proférant une menace , non précisée, si je ne dévoile pas ma source.J'ai tenu évidement à ne pas la dévoiler, étant entendu que l'information à vérifier n'était pas destinée à la diffusion sur fil tap, mais une agence de presse professionnelle et internationale qui ne colporte pas des bobards Désolé .Pas de compte à vous rendre . Seul un tribunal était compétent pour trancher si vous estimiez qu'il s'agissait " de propagation de fausse nouvelle ".Dommage . Vous aviez raté une occasion pour tenir le bout du fil d’Ariane qui vous aurait conduit , peut être à vos détracteurs malintentionnés. Mais l'histoire accélérée poursuit son cours, imperturbable ... Pour ma part ,, je n'ai pas diffusé " le bruit" de votre vrai - faux , que ne sais-je, éloignement du Palais de Carthage. En contrepoint, le 8 novembre 87 , j'ai fait une lecture formelle du fameux certificat médical en soulignant qu'il était d'abord écrit en langue française( et non l'arabe , langue nationale, un point sur lequel l'assemblée nationale de l'époque est passée à coté de ses pompes ), oeuvre d'une seule main , ensuite avec quelques erreurs d'orthographe et de ponctuation. J'ai reçu le jour même un rappel officiel à l'ordre; mais passe on était dans l'euphorie sept novembriste. Un responsable d'un quotidien de la place , devenu par la suite ambassadeur a été médusé par " ce courage " ,sans reprendre la dépêche sur son canard . Le journal " le Monde" a repris l'info avec le rajout de votre nom ,en tant non signataire signalé par son correspondant à Tunis.Le collègue et ami Michel Durré a du vous contacter , comme il me l 'a confié plus tard, puisqu'à l'époque , seuls les journalistes étrangers étaient crédibles aux yeux d'une catégorie du leardership national (...).Quand à moi, je vous ai rendu la monnaie en vous ignorant, tout comme vous m'aviez ignoré un 4 novembre ... Quelques jours seulement après le 7 novembre , votre air hautain , Pr.Chadli ne vous a épargné l'humiliation qui vous a été faite lors de la 1 ère réunion post -bourguibienne du comité central du Psd, tenue dans les anciens locaux à El Kasbah , quand bien même , vous étiez membre à part entière de ce comité. Ce jour là, j'étais triste de la manière du faire de la politique dans mon pays et frustré , en qualité de journaliste ,parce que vous n'aviez eu l' audace pour expliquer aux médias présents le pourquoi de votre présence " indésirable ". Je reconnais qu'avec dignité, et aprés avoir ajusté vos lunettes , je vous apeçois ,filer à la tunisienne, en empruntant quatre à quatre les escaliers. Je tenais à apporter , de mémoire ces indications, car nos autres de cette ingrate et aimée ( mal aimée) profession ,sommes souvent témoins directs ou indirects de nombreux événements qui nourrissent le flux de la petite et la grande histoire.Et vice versa. Avec ma sympathie.
c)Habib OFAKHRI
18-03-2011
18-03-2011 21:52
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