Il y a
quelques années, nos chemins se sont croisés. Des instants furtifs avec lever du soleil doré s’alternent
demi-teintes du crépusculaire violet. L’immensité
saharienne de Tozeur nous a réunis ,mais il aurait suffi d’un vol aérien pour nous séparer. Plus tard, le même avion –en
sens inverse- Paris, nous réunissait...
Ce matin là, il faisait froid, pour une
contrée réputée pour son climat aride.
Encore, à pareil matin ,il faisait froid, un temps normal à la veille de Noël ...Sur la pelouse
de la dame d’acier, aux alentours du
Champs de Mars, je m'adonnais à mon jogging habituel. Une façon de laisser le temps courir derrière le dos
pour ne pas regretter- un jour -à le rattraper.
Tes cheveux
boy scout,ton pantalon de blanc immaculé, tes pas de gazelle effarouchée et surtout des yeux rimbaldiens m’ont tendu le
piège...A vrai dire abstrait.Dans la ville lumière,nous cherchions la culture.Les regards s'entrechoquent,les cœurs
fragiles ont associé l’émotion de l’affect.En Partage.
Le soir même
,tu m’as pris au septième ciel, suite à un dîner arrosé. Au menu :steak de renne : Maison du Danemark,place de l'Etoile .
Ah,je me rappelle,sur le chemin de retour,un peu d'humour :un jeune black qui n'admettait que sa "nièce bretonne" prenne le métro avec un nord africain"mal blanchi".!Rond,il te prenait pour roulure...Sourires complices.
Re-discours .Le lendemain sur la culture,la dignité
et l’égalité dans l’hexagone qui peinait alors à accorder aux femmes la liberté d’avorter.Sexe,pouvoir et oseille : triptyque de la domination.Simone Veil était aux aguets.
Sous l’étreinte
physique, la saveur de ta sueur me ramènait vers
l’outre mer de mon saumâtre Chott el Jérid..
Plus qu’un feeling, tu as gravé dans les veines ton être, à jamais ...
Puis des années plus tard, en silence, tu
t’es retirée en glissant à l’oreille un doux :« je t’aime ».Sous le clair de lune,que de fois as-tu expirée la même ex-pression .Réplique :un
billet sur lequel était gravé un numéro de téléphone que mon papa vient d’installer.Il
pressentait que mon séjour dans l’autre outre –mer allait s'étirer…L'instant retour à sonné.
---Je t’aime
aussi pour m’avoir accepté tel je suis ,un homme fait pour donner et recevoir.
Simplement. Tout comme la chance unique de notre passion éphémère et durable aussi.
-- Il faut
reconnaitre que les études de médecine à la Rue des saints
Pères m’ont empêché de te donner l’enfant
que je tu voulais aussi avoir de moi
-de nous.
---Il aurait pu être conçu depuis le soir où nous nous sommes
roulés sur le sable perlé, à mille lieux de ton intrigante Paname...Mais bon!
Tu défendais Solidarnosh, la Polonaise.Moi,la Palestine martyrisée et des exilés argentins grattant guitare prenant Place de l'Odeon pour quartier..
Tu étais fascinée par le film"Emmanuelle" et moi par le style d'Arsan et l'engagement esthétique du "Soleil des hyènes" de Behi.Un tourisme sexuel qui a fait de mon pays un temple pour empaffés et de chameliers vendeurs de roses de sable. J'en rageais d'impuissance ...et d'aversion à l'égard de certains choix politiques et l'hypocrisie du Droit international ,couverture au droit à la "sécurité" d'Israël et n'a cure de celle de la Palestine...
Le croissant de lune pour témoin…Avec ou sans regret,la vie ici et ailleurs continue...Roule cadence.
D'ailleurs,pourquoi tout demander à la vie?
Ses quartiers s'imposent au gré des saisons. Avec nous et malgré nous ,le printemps automnal se perpétue..Preuve:pas d' amnésie!