samedi 28 novembre 2020

CAILLE

Passage sur les ailes frêles 

D'une caille boiteuse 

Ballottée par la brise quenelle 

De la plaine oiseuse

Entre inertie et élan 

Optant pour la liberté 

Plus d'envol céleste 

Elle devint épervier 

Au dessus de la rampe funeste

Sourire de l'éternité 

Sans atteindre la cime

Nasse de la finalité 

Au bout du parcours, un crime

Qu'elle n'avait( songe )imaginée 


....




jeudi 26 novembre 2020

Éclosion

 J'aime la terre tu nacquis 

La lumière t'a  brunie 

Le goût de sel sur les lèvres 

Dans le silence et le bruit

Mutisme ensoleillé 

Se réfugie  le brasier de  vie

Du Candide émerveillé 


Berceuse feuille de cèdres 








dimanche 15 novembre 2020

Balançoire


Cadrer le point de mire

Sans s'attarder aux choses de la vie

Tant la nature aura tout accompli

Des splendeurs  aux infimes secrets

Souvent on se lâche pour l'ami (e)

Du meilleur,on recueille un pire

Et du pire,de malins forfaits

Au-delà, festin de méchants 

En-deca, bal de cons

La roue  miaule de rouler







samedi 14 novembre 2020

Poète universel


 Fils de Tozeur!

Toi, le prophète inconnu

Chantre de l'amour et de la révolte 

Le temps  t'a pris en court-circuit

Tu as aimé ta mère en pensant à Hélène 

Dérobade par la petite porte

Au temple d'Éros,tu as loupé  Verlaine

A cette Tunisie tu t'es voué 

Et ton arme finit vaine

Pour un peuple hypnotisé 

Par le paradis perdu...

J'aurais aimé partager  ta peine

Le hasard a voulu qu'il n'en soit pas ainsi

Un mécène t'a ressuscité 

De ton aura,il aura fait fortune

Ma conslolation: tu restes Chebbi

De ta mémoire, le sacré infini

Et le profane plus infini

Ton double  s'incruste dans la dune

Friable.Dans l'éphémère de l'oubli


vendredi 13 novembre 2020

PourElle



Certains reçoivent des lots en héritage

D'autres courent derrière les honneurs

Rapidement évaporés qu'un mirage 

Grandeur et déchéance 

Du silence au plein d'horreurs

Guerre et paix dans l'effroi

Ramènent à l'indicible croyance

De Mère  et son leg d'amour

Chaque fois qu'on se noie

Il  nous  sauve du  naufrage

Et de l'a-mère inutile souffrance



jeudi 12 novembre 2020

Signifié

Aux apparences tout' illusion

L'emballage supplante le fond

Seule  nature se pare d'exception 

Le fruit se juge au feuillage 

Auquel revient la primauté 

Feconde croissance  de l'âge 

L'objet désir n'est apprécié 

Qu'à la bouche goûté 

Sans vécu 

Point de vertu 






mercredi 11 novembre 2020

S'agapo

       A travers  le nuage de fumée des cigarettes,l'ambiance se faisait feutrée.Dans ce lieu,au centre de Tunis mi bar,mi restaurant et semblant de bordel,toutes les catégories sociales s'y mêlaient. L'atmosphère était de la fête...La bière fraîche, le vin et les spiritueux coulaient à flot.La tempérance n'est pas ,en général au goût de l'echanson. C'est que la dive, dans ce pays est plus lucrative que la bouffe...Dans l'insouciance de la distanciation physique qu' impose la pandémie covid ,les habitués d'une kitsch dolce vita semblent indifférents aux conséquences de la contagion.

      Ils se croient à l'abri pour avoir passé à l'entrée  du local le test de la température  gardée par deux malabars ,à la voix cassée mais rassurante. 

   Des filles de joie y ont pris leurs quartiers.Elles se laissent entraîner par les clins d'oeil de riches clients, venus de zones rurales.Les  ventes des récoltes  ont gonflé leur porte porte-monnaie en billets de dinars moisis.

     Au tour de danse,la musique se fait traditionnelle et robuste -en décibels-avec les plaintes et des ratés sentimentaux... Quelques hommes et femmes s'emportent dans de mouvements saccadés ...

     Ce streap-tease fait tourner la tête  aux plus éméchés. Des billets de banque pleuvent ,tandis que des attablés aux gros ventres lèvent les bras pour dandiner ou dessiner des demi-cercles en poussant des cris de soulagement...Le plaisir  de la table s'associe au jeu des hanches aguichantes.

   J'occupais une place au coin.Seul,je surplombais ce panorama qui me ramène aux années fastes de Tunis la nocturne,du chant et de la danse,au delà de minuit.Covid oblige, cafés et bars doivent desormais fermer avant le coucher du soleil.Des boules quies ont sauvé mes fragiles tympons...

   De l'autre bout de la salle,une mignonne me fait signe de la main.On ne s'était jamais parlé auparavant .Je lui rends le salut gestuel. Les lampadaires de la salle commencent à clignoter,signe pour annoncer l' imminente fin de partie..

     Surprise,elle se pointe en face de moi  occupant une chaise vide.Dans la pénombre, je la dévisage. Un joli minois que coiffe une coupe garçonne. Des yeux brillants et noirs.En guise de boucles d'oreille,un cercle de jasmin.Son visage lisse et lumineux me transporte  soudain vers un autre visage  d'amie croisée à Salonique,au nord de la Grèce ...

La circonstance  était  différente. Ce jour là, la terre frissonait sous nos pieds.Elle n'a pas cessé de trembler, trois jours durant.La panique et la peur de mourir sous les décombres avaient accentué alors le désir commun de fusionner  physiquement... Les vestiges de couples ensevelis dans la lave du Vésuve à Pompéi retraversent ma mémoire. Une saveur de la mort  emplit ma bouche.Je ne savais pas comment expliquer à la créature  féminine en face de moi l' état  mental dans lequel j'étais englouti.Inutile.

    De toute évidence.Directe.Sa chatte semblait la gratter.Sa pensée était sous l'emprise du désir de terminer la nuit entre les bras d'un mec..Manque de (peau,) pour elle d'être tombée sur quelqu'un qu'on ne tire pas facilement ni par le nez ,encore moins par la bite! 

Question de moralité et de goût...

   Le soir,je me suis endormi sur une tonalité moyenne en voguant sur un nuage bleu:

"Sagapo"! résonnait Dalaras...





lundi 9 novembre 2020

Oubli (s)

Être d'ici et d'ailleurs

Planté au milieu

De tant de souvenirs

A l'Éden de l'oubli


L'herbe de ficelles tenues

Aux racines enfouies,une chevelure

Écrin d'une double blessure

Remonte  passions perdues


Au coucher,le soleil réchauffe l'absent 

La lune ,miroir  de la vie

Le silence tourmente l'esprit

Corps avide du présent 

Quand l'herbe cesse de pousser

Et racine de s'y incruster





 







Fugue

Que de rêves brisés 

Lorsque l'homme feint d'idéaliser 

Des projets démesurés 

Que de portes en fracas à claquer

Lorsque le dialogue est rompu

Tout ça pour cela 

Quand le bipède classe sa vérité 

Le désastre lorgne à l'horizon

Et la Mère  regrette l'enfantement

De rejetons  du trepas annoncé 




samedi 7 novembre 2020

Solitude

Écrire, se noyer dans la vague du présent 

Décrire,recréer des instants invisibles 

Que charrie le sable au gré du vent

Sur les ailes risibles d'anges-demons  

Au cortège  frivole de la foultitude 

Imposant le silence paisible 

Au royaume  reconquis de la solitude

Régente du sort terrible 


Photo:brin de feuille sèche.