Derrière ces murs de briques agencées
A l'odeur sueur de maçons de l'oubli
Les larmes de pluie s'acharnent à craqueler
Portes closes et vasistas témoignent
De quelques existences au sort indécis
Des rêves à la tombée de la nuit
De futiles espoirs durant la journée
Des amas de roches et de boue à élaguer
Au tournant,un sourire ami(e)
Un troupeau devant une tribu
Traversant terre étrangère
De civilisations avancées
Babylone,Syrie Palestine,un pan d'Arabie
Bivouac en Égypte et rebrousse chemin
Halte avant bercail, destin émigré
Désarroi du père
Lequel des fils, fallait-il sacrifier?
Un calme de désir
Renvoie ton minois
Aux rides de la jeunesse épanouie
De ton minet Finnois
Au fourni album de portraits-retraits
De larmes et sourires d'une nuit d'été
Soleil de minuit dans ce pays froid
De ta blanche candeur
Au goût de soma
Recouvrant la terre,le ciel méta-morphose
Bipèdes en amphibiens
Marcheurs sur le sable tiède
Nageurs dans l'amnios de Tunisie
L'astre du jour irrigue les veines
De la volonté première
Raccourcit distance -circuit
Aux rigoles du liquide hydrique
Mariant la noire avec la blanche
Les yeux bleus avec rayons verts
Au loin ,le cap Sounion phallique
Au résiné se désaltère
Une bougie illumine le Topkapi
Ni fils de Carthage
Ni bâtard de Kairouan...
Indigène de Libye,revendique l'Identité
Depuis des millénaires navigue ce rivage
De la mer d'Erythrée au sable d'Aghadir
Du cap Bon à celui de la bonne Espérance
Se fichant des frontières et ses bandits
Mes ancêtres ont édifié les Pyramides
Des temples animistes et des Empires aussi
Leur motto : La Liberté
Avant qu'il ne fût perverti par vos conneries
Razzias, conquêtes,esclavage de l'autonomie
Des générations endurent les stigmates
De chacun de vos stratagèmes réchauffés
Les baobabs gardent fièrement secrets
Les eaux du Nil n'ont rien lessivé
De l'Histoire et de la Géographie
Suis l'aérien olivier des racines ancrées..
La solitude ne manque compagnie
Au firmament une demi-lune
Des thèmes récurrents tristes
Font vibrer la mémoire endormie
De la ritournelle du passé futur
Saga d'une passion renouvelée
Au goût de miel amer
Quintessence de la solitude partagée
D'un retour sans aller ...
Ainsi soit-elle.Tant mieux ainsi!
Ce soir,au soir d'une vie tu redeviens ami
Hier chamelon, à présent grandi
Je me decartonne...
Fuyant debardots et toubibs
Et autres diseurs de l'aventure
Les coups de chiens de la mésaventure
De mon verdouse ,j'en fais oratoire
Reconnaissant ton endurance
Vaisseau du désert témoin de gros tabacs
Et l'amitié feinte des croulants imbéciles
A toi,le brave, merci
Ce Vendredi Saint,il y a de quoi être triste
Les uns se prosternent
D'autres s'abreuvent à la source de Bacchus
Camarade, laisse tomber le pourboire
La Muse manque à l'abreuvoir
Ses lignes de Marilyn se profilent sur piste
Elle fut et n'est plus...
Le coeur se brise de la nouvelle triste
Partit à travers les nuages du perlot
Pour habitués du Mazar ,elle était phare
Et pour les intimes,la princesse de Tunis
Coffre silencieux de conjugos blasés
Des bourrés à zéro et de pisseuses frustes
Bye Martine ,ta silhouette n'est pas loin
Ta facture marque la dive du lendemain
*Un resto sympa du centre de la Capitale.
Façon de s'allier le Temps
Points cardinaux sans boussole
Au gré du moment...
Des étoiles clignotent phare
Rire de tout ,rires de folle
Le chemin se fait tunnel
Au final moins menaçant
Ces gens qui roulent
Sur engins obtus
Rasent les murs de l'indignité
Des semblables dans la souffrance et les besoins
Ingrats une fois satisfaits
Leur écran,un bordel de cinéma
S'y projettent des désirs enfouis
Du détail,en font montagne
Et de sourires, économie
Ces gens côtoyés
Faudrait-il plaindre ou les oublier
Pataugent dans la mare de l'envi (e)
Morbidité
De quoi gerber...
D'aucuns font chantres d'Esprit
D'autres s'adossent à l'Ame
Et se confondent dans le croisement
Supplice de l'Eternelle vérité
Elle cherche une vie sans fin
Il se noie en conjectures inouïes
Beauté,fleur du bien et du mal aussi
Un toucher se fait pétale
Un souffle régénère la vie
Le souvenir se fait drame...
Dans la pénombre de la nuit dormante
Le sub-conscient prend souvent le dessus
Esprit et âme se dissolvent dans Amitié
A chaque rendez-vous tu rates le train
A chaque appel ,il faut rappeler
A chaque sortie,il faut décommander
Imaginative d'alibis
A la bouche l'insolite refrain
Indisponibilité
D'une montre à la trotteuse lente
Fatuité
Castes d'ingrats
Vous avalez la soupe
Et crachez dans le plat
Sectes bipolaires
Vous faites comme si et rien vu
Face aux crimes quotidiens
De prédateurs d'hier et de demain
Crispés par la peur de perdre vos biens
Acquis sans labeur, à partir de rien
Pour avoir troqué votre fierté
Contre une poignée de dollars frelatés
Reconvertis en cabanons de fruits secs
Et de revente de Cigarettes à l'unité
Gars !les victimes revendiquent la dignité
Ils s'y sont sacrifiés malgré un vide bide
Quoi faire?
Préparez-vous au voyage sans retour
Aux radiations plus ardentes que four
Castes d'ingrats
Clap de fin.
Amante, aimante ou aimé(e)
Toi, douce présence d'une soirée d'été
La solitude n'en est une reniant son sujet
Sur cotons blancs voguent silences
Au rythme de ta partition enchantée
Fait virevolter l'éternel thème
De la passion désirée
Mère,mer mixture de miel saumâtre
De ton crustacé sans frontières
Hardi transgresseur d'interdit
Et face à l'éternel,tu resteras Marie
Faut-il saluer leur bravoure
Affrontant l'inconnu
Ou blâmer la félonie?
Ces migrants...
Voyageurs à l'identité spoliée
Femmes enceintes - enfants
Hommes à la force de l'âge
Au pile ou face pariant destinée
Des migrants?
Imitent Ulysse sur pneumatique d'air
gonflé
Ignorants que le temps de la liberté est révolu
Depuis que des forteresses ont été édifiées
Que la marée septentrionale s'amuse au reflux
Des chairs se décomposent...
Les halieutophages se gavent à satiété
Des deuils anonymes se multiplient
Au registre macabre de la Méditerranée
A faire gerber des croisières funèbres
Et du Champagne sabré sur inanimés
Au goût du poisson désormais pourri
Ogresse silencieuse par complicité
Combien de cadavres en faut-il encore
Pour qu'on retrouve ta bleu(e) humanité ?
Que reste-t-il de la MTD?
Une bâtisse aux vitres brisées
De mornes formes striées
Témoignage de tant de calligraphies
Ayant déclamé l'amour,l'intelligence aussi
Pale blancheur telles rides de ma Tunisie
Toujours résistante à l'amnésie
Des hordes sorties des cavernes post-Jesus
Parking écriteau...
Ça sonne faux!
A l'ere du système D
*Acronyme de la Maison Tunisienne d'édition qui fut un temple pour la diffusion de la Culture.
Tyr, qu'as tu fais de ta jeunesse dorée
De tes Madones maculées
D'Ephebes éffeminés
Des barbus ont balafré les joues
Roses candelabres de ton rivage
Quand sombre la nuit
Coule sang assassin
D'une époque révolue
Tes poètes livrent secrets
Scrutent l'horizon rage
A l'espoir renouvelé
De ta tour polyglotte
S'entre-melent des langues
Au goût de l'Arak exquis
Plus qu'Ode Tyr,une symphonie...
