Saura-t-on un jour un brin d'inconnu
Sur ce que se vit ailleurs qu'ici
Cycles itératifs de faux fuyants
Proches et lointains invisibles à l'oeil nu
Une traînée sans poudre au sillage indécis
Que n'a -t-on pas dit et promis
Parole sur parole plaquée
Se suivent sans se ressembler
Des hordes en rangs dispersés
S'arrogent droit indu
Lasse terre s'arrête de tournoyer
Un cycle immerge du démon oubli
Lorsque Hélène se fit énigme
Les barons du feu font fausse route
Prennent Troie pour Memphis
Finissent dans l'absurde déroute
Sur les traces du sacré Ibis
Les fers se croisent sans paradigme
Le sang de mutilés coula rivière
Lisse vengeance au goût de haine
Perpétue la légende incongrue
Parole incrustée de silence
Regard sonde le non dit
Ton sourire phare de la nuit
Ramène au rivage voilier égaré
Au doux-amer berceau de l'enfance
Un sommeil du temps Infini
Je te regarde sans te garder
Tant que coeur contre coeur
S'enlisent au friable de l'oasis fleurie
Des êtres ont vécu
D'autres survécus
Dans le silence ou les fracas
Daignent arpenter
Méandres et murs
A la recherche de la dignité
Si d'aucuns la perdent en chemin
D'autres ont tenté d 'en extraire l'inconnu
Du connu...
Sans pour autant partager
Ineffable tentation de l'oubli
Certes,la géographie sépare
Ce que l'histoire réunit
Souvenir passion
Que la souvenance unit
Seul en présence lointaine
D'un parfum exquis
Entre les versants d'Ister*
Et d'autres fleuves maudits
Fasse que de pluies de larmes
Apaisent les laves du volcan sacré
Des nuits sans étoiles
Soleils peureux de leur lumière
Ayant échoué à rallumer la flamme
D'une passion endormie
*ancien nom du Danube
Mer,toujours ressuscite colère rieuse
De sondes invisibles
De l'île méconnue
Ressac sur rivages étanches
Renouvelle rides blanches
Puisées à l'horizon
Des baigneurs frémissent de plaisir
De l'après rincette
En face de la tour Joyeuse
Se joignant à la folle fête
Rhodes aux joues paisibles
Que courtise le vent
Déserte mer caressée par le vent
Fredonne silence de la nuit profonde
De cariatides aux pieds nus
Font le gué douceur
Contre la vague du désespoir ambiant
Sable en particules et débris mollusques
Matière enfouie pour toujours
Sous sein asséché par le temps
Ici et là bas,la nuit demeure profonde
Se nourrit de l'affection transparente
De l'éternelle fraternité
Mystère sans sommeil défini
Alors que les fantasques sont à la ronde
Cherchent encore cette ombre
Pour avoir épousé la lumière
Nocturne auréolé de gloire
Tatouée de vert -oubli
Comme au temps d'Artémis,on construit
Temples et lieux de prière
Où l'amour sera banni
Les offrandes viennent d'inconnus
De marchands - artisans honnêtes
Et des putes aussi
Tous cherchent à être purifiés
De délits non commis
Que reste-t-il de leurs péchés
Sinon une fausse odeur de sainteté
En journalisme,on cherche la vérité
Celle objective antipode de la subjectivité
Quand bien même s'y cache un intérêt
Qu'il importe de débusquer
Avec le roman,on feint se faire comprendre
Sans réussir à faire comprendre
Tout Incompris
En poésie, à la piscine tout est nu
Ni vérité ni mensonge
Juste un doute sur l'a peu près
A loin se dresse millénaire arbre-piton
Altier et vulgaire mal entretenu par le temps
J'emprunte deux sentiers parallèles
Sans indication ni boussole
Une grotte -duvet à l'abri contre vent
Deux sentiers galbés de glaise
S'étirent vers l'esplanade convoitée
Une hirondelle -abeille dance en vol
Escrime ses huits sans présage
Et explose tonnerre
Plus rien au delà du faitage
Chute amortie sur sable mouvant
Lorsque voyage ne rime supplice
Fatigue,soif et endurance
Il devient forteresse mentale
Retenant physique vers inconnus
Terre,culture et visages croisés
Marquants sans défigurer
Confort de l'oubli souvenance
De fraîches nuits d'hiver
Journées au soleil ardent
Adoucies par brise printemps
Nourries de désirs factices
Un relent d'inutile souffrance
