mercredi 12 avril 2017

FILM TUNISIEN 2017 : THE LAST OF US


« The last of us » : un film  sur la condition de  l’homme
Mais par quelle mouche  le cinéaste tunisien  Alaedine  Slim a été piqué pour réaliser un film  sortant  des sentiers battus du cinéma tiers-mondiste. §Une gageure réussie.
 Au delà des rapprochements  du genre et de la sémantique  verbale que laisse  deviner  le titre  en anglais :« The last of Us » est un long métrage  angoissé et angoissant. Angoissé pour son auteur qui n’explicite pas son objectif et angoissant pour le cinéphile qui s ‘y engage par l’interprétation.
Tout de go ; l’on est plongé dans le clair obscur. 
Pas de dialogues et encore moins de monologue.
  A peine quelques   bribes d’alphabétique  pour rappeler une réflexion globale sur l’existence … Des cris de douleur. Le reste relève de la gestuelle et de l’expression visuelle  des protagonistes. L’image prend ensuite le relais polysémique. De la mécanique   citadine on passe au silence  du désert puis au rugissement de la mer et enfin au crépitement de la pluie. Le ton est lancé. Les quatre éléments (l’eau-la terre- le feu et l’air) sont désormais omniprésents .Ils  s’enchaînent  – se fracassent -s’imbriquent   sans jamais faire osmose. Seule l’eau demeure permanente. Elle irrigue -transporte-englue et finit toujours par purifier et régénérer.
Le liquide aquatique  - source vitale -est un trésor inépuisable qu’il importe  de conserver .Dans la quête  humaine d’un absolu désabusé par les éléments et désenchanté par l’enfer de l’autre ; les personnages sont toujours pris au piège de l’extérieur  (naturel) et paradoxalement sauveur.
Fatalité de la survie et survie dans la fatalité. L’immensité  et l’ineffable des sites du tournage   sont  admirablement servis par un fonds musical approprié glissant  

 vers une intimité  quasi -spirituelle .Dans un no man’s land chacun y retrouve une réalité essentielle et la dualité de la culture  et de la nature.
Dans le combat pour la survie, le dérisoire  se fond dans le primordial. Celui –çi   finit par  prendre le dessus.
Bien que le sexe  ne soit  suggéré que par les indices des formes fragiles d’une nature douce – violente  ou la nudité intégrale  de l’un des personnages face à une chute d’eau .Qu'aurait été la trame  de fin si un personnage féminin était adjoint au duo  du casting  (Soudani  et Akkari)?