Point de vue :
L’allusion à l’article 49 de la constitution Tunisienne est explicite à savoir : ne pas porter atteinte à « l’essence »
du droit inaliénable d’exercice des libertés
politiques et civiles. Reconnaître le
droit (une voix)de vote (bien vote et
non éligibilité )aux corps armés ne signifie pas automatiquement
une politisation partisane étriquée .Ils adhèrent –en concomitance aux autres compatriotes
-au parti sublimé de la Nation qui à la préséance
sur celui des partis ordinaires (politiques )dont la vocation
consiste –dans un Etat démocratique – en la conquête
alternante et pacifique de la
gouvernance . La question de fond demeure académique et juridiquement nuancée
c ‘est à dire un peu à l’instar du débat sur l’être et le paraître-le citoyen
et son rôle sociétal .Un prof est
enseignant à l’école. Il ne se comporte pas en prof en société… Tout comme un policier
ou un soldat ne doivent pas confondre le statut social et les obligations découlant
du statut professionnel.
Toutefois la citoyenneté les unit.
Le grand parti de la Nation doit englober –par consensus tacite - toutes les catégories
socio-professionnelles en délimitant les devoirs et les droits responsables .En
cas de menace sécuritaire (terrorisme-agression
extérieure –désordre public… ) toutes ces catégories sont alors concernées -à divers échelons - pour
défendre (globalement) la patrie sans la
pérennité de laquelle elles n’ont pas d’autre
alternative .Sauf à vendre la conscience au diable !..Il y va de la
souveraineté et de la survie de tous les corps . Aussi longtemps que l’éthique politique
ambitionne de servir –sincèrement- la communauté nationale et non des desseins particuliers ; il n’y aurait pas d’objection
à ce que tous les citoyens jouissent dans la concorde et l’engagement des droits constitutionnels.
Aprés avoir longuement parlé et consacré son temps aux autres, n'est il pas venu le temps de parler -un peu-de soi et d’être en quelque sorte " le journaliste de lui même" .IL ne s'agit pas d'un égocentrisme ou d'une prétention de détenir une science infuse mais plutôt une remise en question continue et un essai pour démystifier une profession souvent "mystifiante"; à l'ère de la société spectacle où tous les protagonistes jouent aux clowns..
dimanche 29 janvier 2017
dimanche 8 janvier 2017
Mario Soares et la Tunisie
Les Hommes passent, les idéaux demeurent.
Mario Soares fait partie de grandes figures politiques dont l’histoire
de son pays et celle de toutes les démocraties
en garderont trace.
Son corps a lâché
le 7 janvier 2017 à l’âge de 92 ans.
Il était un ami de la Tunisie qu’il a visitée en sa qualité de chef de la diplomatie portugaise au debut des années 70 et celles 90
en sa qualité de président de la
République ,en réplique à une visite d’Etat qu’a effectuée du 15 au 17 février
1993 à Lisbonne l’ex président Zine el abidine Ben Ali.
De ce voyage auquel je faisais partie en qualité de journaliste rattaché
à la délégation officielle, je garde quelques souvenirs personnels à la fois liés à Lisbonne et à Paris.
A Lisbonne, la visite fut marquée d’un faste témoignant l’estime
du pays de la révolution des œillets à
la Tunisie (du Changement).Içi, il faut noter que les relations entre Etats ne
sont pas personnalisées... Intéressées et non protocoliseés.
Arrivée sous une escorte de chevaux et des
honneurs (militaires) au Palais Bélem .Les deux chefs d’état ont échangé des salamaleks ,des cadeaux et des décorations.
Le soir, rendez vous au palais Ajuda . Avant de passer au grand salon pour le dîner ,on procède à la présentation des membres de la délégation tunisienne. En lui serrant
la main Soares se tourne vers Ben Ali pour lui dire en français :«
…mais, c'est l’ami de ma fille ! ».
L’ambiance du protocole solennel était quelque peu perturbée. Je profite alors pour lui demander des nouvelles d'Isabel-
qui était une amie de classe de journalisme en 1977 à Paris. Son père s’y rendait pour lui rendre visite et retrouver ses camarades socialistes et amis
qu’on croise du côté du 15 ème arrondissement.
Il a ajouté qu’elle avait
opté pour une mission d’enseignante à l’intérieur
du pays.
---Monsieur le président ,je vous prie de lui passer l’amicale salutation , dis-je en ouvrant la voie au suivant face à une salle comble du gotha portugais.
Le menu était composé d’un velouté d’épinards-garoupe aux légumes et un filet de bœuf….Outre un dessert traditionnel,le vin a bien coulé :un Quinta de camarate – Réserva
Frei Joao (1987) et un porto Taylor’s 20 ans d’âge.
De retour à l’hôtel Sheraton où nous résidons,Habib Ben Yahia ,ministre des affaires étrangères était curieux des détails
de ma conversation « prolongée « avec le président Portugais..
Et tandis que Abdelwahab Abdallah ,le porte parole de la Présidence
enfumait la chambre tirant sur un gros cigare, l’ambassadeur de Tunisie à Lisbonne , Slaheddine Dhrif partait sur une tirade à propos des difficultés qu’il aurait rencontrées pour chercher une résidence
et d’autres détails insignifiants. On se
croyait dans une réunion de cellule rcdiste ! Je n’ai pas pu m’empêcher
de lui faire la remarque qu’il a acceptée "diplomatiquement." La présence de son patron facilitant la vanne .
ll était 2 h du matin .IL faut prendre un peu de repos. Le
programme du lendemain ( aujourd'hui )est bien chargé.
Ben Ali était visiblement sous informé de la question du Timor oriental,un dossier remontant à l'époque coloniale hollando-portugaise.Soares soutenait l'indépendance de Dili, située à plus de 12.000km de Lisbonne..L'artisan du changement confondait Delhi et Dili!
La présence de Ben Yahia sauva la situation...
Pour ce qui est du volet commercial,la partie portugaise s'est plainte du manque de"sérieux" des fournisseurs de l'huile d'olive.
En effet,voulant garder sous leur coupe le gigantesque marché du Brésil lusophone,des fournisseurs Tunisiens négocient dans un premier avec les brokers portugais qu'ils contournent ,dans un second, et traiter directement avec les importateurs du pays de la Samba..Or ,cette dance n'est pas du goût dollarien de ces brokers..
Lors de sa visite en 1994 à Tunis le président Soares m’a
assuré – suite à sa conférence de presse
au Palais Saada à la Marsa -qu’il avait bien transmis le bonjour à sa fille Isabel
à laquelle et aux membres de sa famille vont, à chaque commeration,mes sincères condoléances et ma sympathie.L’ homme meurt mais son œuvre demeure.
(C) h.o
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