lundi 1 octobre 2018

Hommage à mon père :NOUR

IL Y A PLUS DE TROIS DÉCENNIES 
que Noureddine,mon pater n'est plus de ce monde...Son souvenir ou plutôt  un souvenir n'est pas prêt à  lâcher  son emprise sur l'entier de mon Etre.
      A la prime jeunesse,ce papa  autodidacte et menuisier -artisan me distillait le même  conseil : "Fils, sois homme et reste-le".
---Avec l'âge, on verra,je faisais semblant de répondre sans saisir la signification implicite  de l'injonction.
         C'est que  celle-ci était soutenue par des lectures qu'il m'offrait à  chaque étape  critique de ma croissance ,doublée d'une communication  sans tabous établie  entre nous .Une chance inouïe dans une société  où l'autorité du père était indiscutable..
       A 15 ans,je manifestais une forme "confuse" de misogynie,tellement la femme était  magnifiée dans les chansons et les roses sans qu'elle soit atteignable,concrètement...
(sauf au bordel et je n'avais pas l'âge  legal!). Et pourtant ,j'aimais la compagnie de mes sœurs aînées, les enviant secrètement  du traitement de faveur que mon père  leur reservait.
       Lorsque je lui fais part de mon sentiment,
Il marque une pause:" Toutes les femmes et ta mère aussi".?
---Non, j'aime maman!
Quelques jours après, il m'offre un Que sais-je intitulé "La psychanalyse ".Instructif.Je l'ai potassé avec l'aide du petit Robert.
Depuis,j'ai appris à lire les gammes (moi-ca-surmoi)= li -bi-do..
   Au lendemain  de la guerre arabo-israelienne de six jours et la propagande subséquente,mon pater gardait la tete froide. Loin de la nuance politico-religieuse du conflit ,Il me rappelle son amitié  fraternelle avec le juif Rahmine avec lequel il a partagé  "l'eau et le sel".A Tozeur co-existaient alors juifs,chrétiens  et musulmans..Voire athés.
     Il m'offre un deuxième  bouquin intitulé :"la saga des juifs en Afrique du Nord" ,d'André Chouraqui.
       Que d'infos et d'enseignements sur la condition humaine et sa complexité, pour la survie..
Plus tard,c'est à  dire après  la découverte du jardin secret des femmes,j'etais fasciné par la marche de l'histoire et le retard mis par les pays  dits du tiers monde  à l'enfourcher;il m'offrit un troisième,l'ouvrage de propospective ,du à  la plume d'Alvin Toffler :
"Le choc du futur".Nous y sommes en 2018!.
En fait, en rapport avec les enfants de mon quartier , j'étais  à  quelques longueurs d'avance et sur des ondes divergentes.
Merci papa pour cet apport  humain et intellectuel inestimable!
   J'ai obtenu quelques diplômes  pour gagner mon pain et mon vin boudant d'autres certifs superieurs pour rester"homme" , sans quémander une quelconque bourse d'études...
      Avec du recul,une vie professionnelle et familiale  assumée,je réalise  le digne bonheur qui me submerge chaque fois remémorant  le souvenir  de Nour (la lumière  en arabe)..
   Ironie du sort,cette lumière a été emportée  par une méchante pleurésie...Le tabac a eu gain de cause!

PScriptum:
En vérité, la femme n'était  pas uniquement magnifiée dans"les chansons".Les rares échanges avec ma mère à  ce sujet ne faisaient que sublimer l'image de la gent féminine. 
   Sans s'attarder sur le détail, elle résumait  
ainsi les critères de sa beauté. 
Pour elle,les yeux sont le miroir de l'âme. Un regard prend  ce qu'il veut sans rien donner en retour...Il appartient à la personne  regardé e(matée ) de l'interpréter à sa façon...
Et si l'homme se laissait charmer par le premier regard ou clin-d'oeil,il risquerait d'être frappé par le syndrome de la passion ou à défaut le mal d'amour et de la sublimation.
Le nez symbolise la joliesse.
La bouche ,l'éclat.
   Hors de question,pour elle de caractériser les autres éléments constitutifs du corps féminin. 
Plus tard,j'y trouvais grâce dans les mains  le mouvement des hanches et celui
des jambes...
     "Certaines femmes,dit-elle sont tellement cristallines qu'au moment de se désaltérer on verrait l'eau zigzaguer à  leur gorge "!
Parabole et images ne reflétant que son background culturel !Dans ses mémoires,Freud m'a aidé à apprendre sur les femmes plus que les  histoires de maman.
    Aicha ,de son prénom  était Pieuse et fidèle. 
Elle a consacré sa vie durant à la famille.Elle était  attachée, comme nous à la grand-mère, sa génitrice.
    Un jour, sans préavis, elle a rejoint l'univers inconnu pour se reposer ,à jamais à côté  de son ex-compagnon du monde connu...Pas de maladie apparente.L'âge a fait son boulot.

Cimetière "Sidi Abderrahim" (Guitna-Tozeur)


dimanche 24 juin 2018

Politiquement "incorrect"

  Le dualisme tunisien n'a pas de limite...
A présent que l'équipe de Tunisie a été écartée vertement de la coupe du monde  Russie 2018 ,n'est-il pas venu le temps de remettre les pieds sur terre?Pause raison.
   Alors que la qualification à  la kermesse footballistique mondiale est la résultante d'un long parcours jalonné  de matchs disputés 11 joueurs contre 11,le public sportif  et un opérateur de la communication ont daigné y rajouter  une couche. Et quelle couche!
   Du lever au coucher,ils n'ont de cesse que d'implorer Dieu,son prophète  et les saints locaux pour qu'ils soutiennent les Aigles de Carthage dans leur odyssée..Meme les prières de l'entraîneur de l'équipe et son homonyme de poulain ont été associées  au chorus.
    Ce ne fut que peine perdue.Tous les appels au ciel n'ont eu l'écho escompté.
Mieux la réponse sur gazon fut globale.
Allah n'aime pas le foot ni ses fans -toute couleur confondue-de ses fidèles parmi les quatre teams des pays monothéistes.Toutes battues  (Arabie saoudite,Maroc,Egypte,Iran et Tunisie)!
   Re retour sur terre.Dans ce contexte de morosité politique en Tunisie,comment va -t-on dispatcher le pactole-bien rond-
(des millions de dinars) engrangé suite à la qualification après déduction -sans surfacturation-des frais?
Par obligation de transparence,la fédération tunisienne de foot-ball se doit de dévoiler l'opacité maintenant que les filets ont dévoilé la leur.Sans leurre.

   Tout comme les invocations se sont traduites en imprécations. Dieu aux abonnés absents semble avoir d'autres chats
Arabo-islamiques plus lancinants à fouetter.Ce qui est plus "religieusement"correct que le politiquement "incorrect" du sympathique opérateur et autres fans bernés ...

samedi 16 juin 2018

Retour aux sources de Sylvain Montéléone


« Retour aux sources » (histoires d’eau et d’encres)
A sa façon, l’artiste –peintre Tuniso-italien, Sylvain Montéléone a  intitulé  ainsi sa dernière exposition.
Elle n’aura duré qu’une « nuit »  celle du 13 juin 2018.Ses nombreux amis  étaient au rendez-vous à sa Galerie d’art et d’essai «  Le damier ».
 Ses 19 œuvres touchent à la gravure sur lin,affiche,croquis…remémorant ,résume  Sylvain «  un retour là,ou tout coule de source, de la mémoire olfactive aux personnes rencontrées aux dédales  de la vie ."
SPOTS  sous les timbres du Qanoun ( instrument de musique à cordes)


dimanche 3 juin 2018

Vache de vie


Vache de vie !

Une dame 
d’Europe,  prénommée  Fortune a hérité de son ex  décédé une fortune. Pour  compenser le manque, elle se rend en Afrique pour un Safari où elle fait connaissance d’un jeune homme robuste. Un enfant de la jungle, de son état gardien du parc-résidence. Regards croisés.
    A la tombée de la nuit et au milieu du silence, il rejoint la cabane de Fortune qui redécouvre-  sous les étreintes - la plénitude des plaisirs charnels dont son corps en fut, longtemps, privé.
    Ils décident de se lier par le mariage. Et adopte le patronyme de Mme Encore. Le couple est  sur un  nuage...
Quelques mois après le retour en Europe, Fortune a été fauchée par un chauffard et rend l’âme illico. Et M. Encore  hérite la fortune de Fortune. Fort-thuné et face aux brigues  des zonardes de la ville, il décide  de rentrer au bercail et   présenter sa candidature à l’élection présidentielle.
Slogan : »fortune aux infortunés ».Trop pompeux pour être vrai !
Pour contre, un de ses compatriotes, maçon de son état est parti en Europe pour gagner sa vie.Une brique tombée sur sa tète lui fait perdre toute la vie !
Moralité : A chacun sa fortune.


jeudi 24 mai 2018

Radotage -9 éme poème de Slah Mimoun

     Radotage

Verbe en continu...
Sans écho se répand aux monts sacrés
Par insouciance,que de temps perdu
Lecture:un peu trop
Ecriture:un peu trop
Jeu:trop lassant
Sans repentir ni répit
Une existence de pédant dialogue
Malgré l'éveil du jour monologue
A l'ère  de l'ingratitude
La parole se veut manifeste
Et analyse du discours
Pour quel plaidoyer?
Vide.Milieu hostile.Rectitude
Sans issue barricade de dards
Du bas en haut
Promesses de souhaits vaporeux
Existence ténébreuse -enchaine'e
Figée statue...
Qu'advienne la victoire
Et joie s'accomplit
Valorise les efforts consentis
Deploie les ailes de la liberté
Libre,hymne sempiternel
A l'echec ,le spectre  brûlé
Dans l'autel soit bûche  cendrée
Particules emportées par le cours de l'éternité.
                 TOZEUR,03/05/2008

Traduction approximative de l'Arabe.
(C)H.O


dimanche 20 mai 2018

Spot 2-poeme 8 de Slah Mimoun


Chant-enchantement

Serti de phonèmes tout douceur

Galvanise le corps endormi

Apaise le tumulte de l'esprit

Indigne de vie,terre sans Amour

Calmant lassitude de l'âme rebelle

Expurge la haine des coeurs

Et noie le passage temporel

Au goût  de ton ineffable nectar

      Tozeur,2/07/2009

Traduction approximative de l'Arabe
(C)h.o

samedi 19 mai 2018

Spots 1 de Slah Mimon

     Spots

J'aime t'aimer 

Aux recoins meandreux de l'existence 

Combien d'amours perdues 

Et finir pour en gagner un seul!


Toi fugace papillon,

Voyageur éphémère du temporel 

Témoin de rencontres croisées 

Au temple des oasis parfumées 

Insouciant,butine l'essence fatale 

Mêlée  aux soupirs de la passion

Des joues s'irriguent -ecarlates

Au rechauffement inductif de l'étreinte 

D'une blessure mûre à l'éclatement 

Réalité -reve  ou musique sacrale 

Au baiser furtif dédiée 

Eclairs,soif d'amour éternel. 

       Tozeur ,5/10/2008 
     
Ps.Traduit de l'Arabe par
(C)habib OFAKHRI 


mercredi 16 mai 2018

6 ème poème de Slaheddine Mimoun, (TOZEUR )


                                           FESTIN  JERIDIEN

Au centre du vaste patio, siègent les femmes

Grand-mère, cousine, tante et la voisine Quiétude

Pour la soirée, elles ont préparé de quoi se lécher les babines

La grosse grand-mère toujours drapée de son voile bleu-ciel

Aux vagues du vent, la robe noire de la cousine devient bouffante alvéole

De petite taille, la tante range sa chevelure hennée

L’espiègle cousine égrène les anecdotes  sur la belle mère, rires dans l’air

Toutes accroupies autour de la circulaire table d’antan

Au décor frugal : boule fusée dattière, sauce d’abricot et poivron aigre

Y trône un récipient d’eau rempli

Des losanges de chair grillée, poisson séché, seiche et caille

A chacune son tour de rouler et de s’envoyer un fusée au chanvre indien propulsé

Suivi d’une gorgée de fraîche  en cas de pépin survenu

Des doigts  aux bouches les losanges circulent

Alors que la marmaille chahute réclamant sa part de la boustifaille

Que les chats soutirent de leurs petites mains

Faisant le gué, les poules  picotent des miettes du pain

Echappées, par mégarde de la bouche de Quiétude fillette

La symphonie s’accélère dans la cacophonie

Cadencée par la bouffe,  boisson,  brouhaha et autres cris d’animaux

Le rideau du régal-gala ne tombe qu’à la nuit venue

Rassasiées, les femmes en douceur se séparent

Qui sait d’autres fusées plus charnelles les attend au sommeil

Mercredi prochain. Une autre retrouvaille  du festin jéridien ....


PS : Jerid : (Région des palmiers). Henné (feuille d’une plante servant à la coloration capillaire).
 Poème non daté et offert en manuscrit  en Arabe par le poète  au traducteur.
© Habib OFAKHRI



mercredi 9 mai 2018

L'IN-EXISTENCE : 5 eme poème de Slah MIMOUN


                                          L’IN- EXISTENCE
Un jour, je vaincrai

Au passage du train

Les voiliers prennent le large

L’autruche saute sur son ombre

L’eau saumâtre s’adoucit

Coulent ruisseaux de rouge  sang -innocent

De  la nostalgie s’estompe la symphonie des oiseaux

Sur les champs, les fleurs  s’étiolent

Inaudible le cri du chérubin

Aux lamentations d’une joie mortifère

Souvenir  de  la brise matinale

Le braire et l’aboiement

Le chant du coq ouvrant le bal

Au grand festin de l’apocalypse

Je vaincrai

Terre labourée du nivellement primordial

Éclairée par mines et flammes

Refuge  aux entrailles d’ultimes corbeaux

Elle aura été purifiée des limbes du péché.

Alors ,je vaincrai…

-------------Tozeur,20/10/2006
Traduction approximative de l’Arabe
©habib O.




Tozeur,princesse de l'oubli


                 Prosopopée

           A Tozeur, mes ancêtres venaient  d’Ethiopie.De cette Libye, un des  ces trois continents sans lubies. Des hommes libres  emportés par un  vent méridional   vers la senteur jujubier .Je me  reconnais dans les traits de vos traits burinés.
         Une figurine de l’enfant d'Addis me ramène aux fiers   troglodytes .Ils cultivaient une palmeraie verdoyante et nourricière .De la paix, ils jouissaient. Vivaient de  la chasse et s’enivraient -le coucher  venu- sous sa chandelle lunaire, ils se lovaient.
         A l’avènement des  conquêtes euphémiques des religions,des hordes ont envahi la terre pourchassant  ses hommes et ... ses sauterelles . 
       Les Guitons ( habitants du premier noyau  de la cité ) par le sabre ,des "Arabes" les auraient  islamisés. Ironie. Ils  délivrent  un message. Les hommes libres ont-ils besoin d’un message ,fut-il  sacré !?
        Friable ,la muraille d’El Guitna s’efface mais résiste à la souvenance mémorielle..
      Des années s’écoulent ,ce message  nous l’avons adopté .En contre partie du Paradis promis,nous avons perdu la sereine palmeraie. A présent, ils possèdent la terre .Quant à nous ,on se contente d’un déversement de versets et d’une kyrielle de muezins  à  assommer –cinq fois par jour- de leur appel –par multi- méga phone interposés.Tampons fragilisés...Réconfort: A El Guitna, , quartier à l'enceinte démolie ,aucun minaret  depuis  14 siècles n'a été érigé!
          De leurs minarets de plus en plus nombreux, ils n’annoncent  que les décès  et point de naissance de bébés dans l’étreinte  conçus, ni la célébration des amours réunies…. Dieu, a –t-il besoin de tant de clameurs -décibels pour être entendu. ?      Quant bien même ,le silence du Sahara limpide  et le ciel profond - étoilé sont  là pour l'interpeller et communier...
       Tozeur, princesse nomade,je te dois le  respect. A la mesure de ta dignité.Avec la force de l’âge je te dois également   la vérité. Dans tes prunelles j’ai puisé la quintessence de  la beauté et sur tes versants sablonneux, je m’étais assoupi.
  A présent ,je te plaints. Sans dérobade, suis à plaindre aussi...Entre nous, même le barrage romain ne sert plus de gué.




jeudi 3 mai 2018

Songes de l'éveil : 4 ème poème de Slah Mimoun

Songes de l'éveil

    Voguent au fronton de l'horizon
Des joues pommes  deteintes  de rosée
De la nostalgie d'une mémoire  chatouillante
Aux spectres ivres du vert  rayon
Descresendo de la flûte à l'orée de l'ennui
     Ô  maligne vaisseau de l'existence
Tangue au point de chavirer
Songes -tu encore à  l'apostasie?

    Existence: mirage de rêveries
Déployé  sur l'infini à perdre  la vue
Annales,des pages remplies
Alors que lorgne la finitude
Les plaisirs retrouvent l'ante
Pour que triomphent Amour-Art
Un rajout  de paix dans ce monde risible
Au centre du brouillard cosmique
Résonne plaintive la flûte  désenchantée.

----
Traduction approximative de l'Arabe par
H.O (c)_

mardi 1 mai 2018

Tunisie: art plastique

ART PLASTIQUE
NABIL SAMI : L’Unicité du Monde pluriel
    « Pour faire un monde » :  l’intitulé de l’exposition d’art plastique post-moderniste du peintre  Nabil Sami.

        Investissant les blanches cimaises de la Galerie Hédi Turki à Sidi Bou Said (banlieue de Tunis), l’artiste donne  à voir plus d’une quarantaine d’œuvres élaborées au mode  de la technique mixte ,froide et réflexive.
          Au commencement était " le germe "de la fécondation. Puis  survient la gestation. Autant que  les éléments, les sujets prennent racine puis forme-informent dans le détail premier. Le projet se drape  ensuite du doute de l’attente et la certitude interrogative.
          Peu disert sur ses motivations, l’artiste semble établir une symbiose entre dit et non dit. Un pointillé  faussant la piste ,par l’alternance du patent et du latent.L'acharnement et la douceur...


ENFANT DE L’EAU

          La mixture du clair-obscur,du rouge et du noir pigmentés  est supplantée  du bleu serein de la méditation ( Hommage pour Ghandi),les cris  raz le bol ( Dégage),un écho mondial du soulèvement du 14/01…Dans les  autres « séries »,les tons couches et les représentations  humaines s’entrecroisent.
         C’est que pour faire un monde, l’artiste en interpelle plusieurs. Apparente ,la variation  expressive renvoie à l’unicité du mouvement dont la trame se tisse dans la dualité de la frustration-désir,le pouvoir et son contre.
          Esthète observateur des deux rives de la grande bleue,l'artiste scrute horizon... Néanmoins ,il reste  un enfant de l’eau subjugué par la complexité de la personnalité du pays natal et son inspirante  polychromie .
            Entre la bonne plastique et la mauvaise peinture, s’intercalent des touches  de facture "Samiste".

(c) h.o

    

dimanche 22 avril 2018

Amour exclusif : 3 ème poème de Slaheddine Mimoun


Amour exclusif

Course poursuite de deux cœurs

Sur damier,  dé jeté en faveur d’un seul

Hésitante entre deux prétendants

Exclusif amour limpide répugnant la doublure

Sauf à se moquer du crédule

…ou à feindre la trapéziste

Tant l’amour profond abhorre duplicité futile

Signes visibles, les yeux trahissent l’indicible

La perte est double et c’est mauvais signe

A ce jeu, l’hypocrite y perd le premier et le second

Deux  amants floués de trahison

Du trapéziste de la double passion

Tardifs remords et regrets pour cause de double entrée

S’il était dans la confidence de la sagesse d’antan

Exclusif cœur ne battrait que pour un(e)seul(e).

Tozeur 10/05/2009
Traduction approximative de l'Arabe
(c)HO


samedi 14 avril 2018

Adieu,un poème de Slaheddine Mimoun


                   ADIEU-

Au craquement de l’amour, adieu bien  aimée

N’en subsistent que des éclats du caspase

Sans gémir, tu  chemines  en silence vers l’horizon

Bien  que nos âmes vibrent  encore au souffle des arbres

Et nos  cœurs subissent soudainement la subite intrusion

Imprégnant la fragilité et le danger pointant

Comment  se libérer de l’obsession tenace

Du vécu versatile, de l’invisible destin annoncé

Rigole ruisselante du liquide céleste arrose mes joues

Souffrance et passion convient à la fuite-voyage

Fugitif des étoiles-oiseaux et la lune pour compagnon

Te reverrai-je, mon ange de l’archange fugace

Un tic-tac véloce supplante le temps présent.
----------
                  Tozeur,20/04/2009
Traduction approximative de l’Arabe  du poème de Slaheddine Mimoun  
© HO





vendredi 13 avril 2018

littérature de Prison-Tunisie

Ezzedine Hazgui : Une mémoire des années de braise.

     Le 14 Avril 1978, un loupiot du nom de Jawher griffonne une missive affective à son géniteur, l’absent –présent et prisonnier politique confiné dans une geôle de la Tunisie post-indépendance.Le pater n’est  autre  que le militant « perspectiviste » Ezzedine Hazgui.
     Après avoir écopé  de 2.000 jours bonifiés –illégalement- de 48  heures, en mémorialiste il  saisit ,4O ans plus tard ,sa plume pour restituer une chronique de ces années de braise marquées par la chasse aux militants de la gauche socialo-Trotskyste adeptes du matérialisme dialectique. Lesquels sans s'apparenter à  des « vipères lubriques » sont qualifiés par le régime Bourguibien de «  troublions, pécheurs en eau trouble » .
       Intitulé «  Les lunettes de ma Mère » ,l’ouvrage interpelle ,de prime abord par l’illustration de sa couverture due à l’artiste  Fériel Lakhdar.Il se présente ,ensuite sous forme d’un chapelet qu’égrène une trentaine de scènes sur la filature policière, les arrestations, la torture ,les audiences  ,les grèves de la faim ,les mitards et les séjours dans les cellules  .
      Sans atermoiements ni vengeance, l’ex-détenu de « la vox populi » y accouche d’un testament de conviction et de courage ,sans se départir d’un sens de l’humour et de la lucide relativisation .Pour la catharsis  et le témoignage...
      Des flash-backs se succèdent confondant le réel et l’onirique avec la connivence  de ses nombreux camarades.De geôle. Ils discutent ,rigolent et transcendent leur situation par l’ observation critique ,torpillant -par la dérision raisonnée- une règle du jeu inégal.Et quand bien même  clos, le milieu de la prison offre  des moments cocasses et des détails tragi-comiques ..
       Parmi des dizaines d’autres, la scène de la chouette de « hathout « à la douche est révélatrice ( de la sexualité de la misère),tout comme celle du partage du moro(le pain ) et des cigarettes…

                             
DE LA POLITIQUE

L’enjeu de la politique n’étant autre que  la conquête du pouvoir .Seulement une fois conquis, ce sésame n’entrouvre une fenêtre que pour fermer des portes. Qu’en  faire et comment faire ?
«   Les perspectivistes » Tunisiens- puristes évoluaient alors dans une conjoncture de la guerre froide et des discours « révolutionnaires » de Radio Tirana ,dénigrant  la montée de l’impéralisme et ses laquais  capitalistes . Ils préconisaient la création d’un « noyau d’une armée populaire » ,alors que la Tunisie  tentait de clore le chapitre de la pseudo-querelle entre Bourguiba et Ben Youssef (  tous deux militants du mouvement de libération nationale )et  de mettre un  pied dans la sphère néo-libérale.
       Surchauffés par le Nassérisme et les fondamentalistes orientaux ,les nationalistes arabes et plus tard des puristes religieux du MTI ,à présent Ennahda, sont tombés dans la même erreur ,en plaçant la barre haute dans un pays moyennement riche et à majorité sous éduquée...
     Au « brave » peuple, Bourguiba a promis «  la joie de vivre »,Ben Ali « la république de demain » et la révolution de la Brouette14/01,la liberté en attendant la dignité.Un travail au quotidien attend  encore tout citoyen (ne)sur le chemin de la réappropriation de soi..
        A travers les lunettes de sa mère et  en souvenir de la poire promise,  Ezzedine Hazgui, écrivain libre et esthète demeure fier du combat désintéressé  qu’il a mené avec ses camarades( étudiants, syndicalistes et marginaux ) en faveur de la justice et des  libertés .
      IL l’est autant à l’égard de Jawher, un enfant  -le sien - studieux ( premier de sa classe),intègre ( scène du portefeuille ) et espiègle(scénario de  fuite de la prison)et franc (scène du Ramadan)....
 (c)oh    
                                                                                                            
« Les lunettes de ma mère »-213 pages
Editions :mots passants-2018-Prix :15D


vendredi 6 avril 2018

Retour sur scènes,Tunisie ,mon amour

Une fourmilière au cimetière sidi Abderrahim. (EL Guitna)

De Cap-Sa à ToZ-Eros
       Gafsa, Tozeur, D’gache, Nefta  et Tameghza sont ,entre autres, lieux du sud –ouest Tunisien.
Signes particuliers : nature imprenable et culture originale.
     La fin de la période glaciale est suivie d’une autre marquée par un réchauffement climatique qui perdure …à nos jours depuis plus de 9.600 ans avant notre ère. Un saut du paléolithique au néolithique s’est opéré  favorisant la sédentarisation progressive de l’homme. De prédateur, notre ancêtre du pourtour de la méditerranée  se mue en producteur.
Alors qu’en Espagne, Italie, Algérie  ,France et Palestine, des archéologues s’étaient penchés sur le décryptage de ce tempo crucial de la mutation humaine, en Tunisie le terrain demeure insuffisamment inexploré  .Pis.IL a subi une défiguration lors de la période de la dernière colonisation française du pays -dite par euphémisme protectorat- (1881-1956).
Des sites ont été alors investis et pillés dans une tentative de dépersonnalisation  des populations indigènes…En témoigne « le musée de l’Homme » à Paris empli d’outils, de fossiles et de costumes indument subtilisés  et remontant  aux civilisations  capsienne  et phoenixo-numidienne.
      A la faveur d’un récent séjour familial dans la région,je suis subjugué –comme d’habitude-par le foisonnement  des sites et de leur présence mémorielle…Des strates d’histoire imbriquées et dont le secret reste à dévoiler  .(néolothique,berbère,punique,romain et arabo-judaique…)
  Tozeur connait des mutations certes. Négatives à mon sens .Cependant ,l’amateur du mystère  insolite y trouve son dada .Plongez-vous d’abord dans le bric-à brac du musée de la Médina de Tozeur et puis laissez les pas vous guider à travers les senteurs de la palmeraie. ..N’hésitez pas à siroter quelques tasses de Legmi( sève du palmier),de préférence fermenté,(kechmi) …Le reste est dans le détail des détails et sur les visages burinés des habitants…
Contre paraphrasant  Venise ,le moto de la ville est : »Voir Tozeur et Revivre ».Authetique !
©H.O

Trois pyramides d'argile que le sirocco finira  un de ces jours par les emporter (direction site Onk al jamal ) ...
Un sanctuaire paien à   Castille  ( à 5 km de Tozeur en direction de  D'gache)

     
Sur les rails vit un chien solitaire et affamé. Sur la batisse  blanche  un écriteau: Rue Ammar Jeghil ( une victime  de a revolution de la brouette  janvier 2011

Tronc  intrigant   et gare "morte" de Tozeur ( datant de 1913)

jeudi 5 avril 2018

"Reproche" ITAB, un poème de Slaheddine Mimoun



                                       
                                         « Reproche »

Notre amitié d’amour s’effiloche, tels filons de crachin
Bien que mon esprit et ton anima  soient soudés …
Que faire, alors que se profile le rendez-vous inévitable de la séparation ?
Et  la douceur de ta voix résonnant au métronome de mon cœur
Conquis aux frémissements de l’astre de la nuit 
Sois sincère, ô vie !ne suis-je pas  depuis ton esclave sans refuge
Trimballant une supplique de larmes sans répit..
Je t’aime mon ange malgré le signal du départ impromptu
Funambule. Je m’adosse au compagnon du rêve
Un câlin de ta silhouette furtive flirtant les boucles d’un arbre chancelant
Amnésie : consolation de l’injonction du nuage estival passager
N’a-t-on pas promis que notre amour soit  roc incrusté
Et dans l’osmose de tes bras, nul ne pourra le fissurer
Souviens –toi que nous sommes de la même essence
Même si l’existence ne sépare que pour réunir les amants de jadis .
Reproche sans reproche : toi de moi et du moi à toi, c’est toujours nous, fidèle  amie.

© Traduction approximative de  l'Arabe par Habib Ofakhri
06/04/2018
Legende photos:
-bibi et Slaheddine Mimoun (à droite)
-ce qui reste de la rivière  oasienne de notre enfance...



dimanche 1 avril 2018

Claire et nette


CLAIRE


toi, sœur d’une autre mère
Un printemps furtif, avant terme, s’est épanoui
Capricieuse mais docile s’offrant sans prière
Celle qui aime et doute à l’envi
Toi présente éphémère, sans envie tu donnes envie
Souffrante, amour dans l' amour cherchant l’infini
Dans l’ivresse du baiser volé…
Avec ta clarté, la lumière illusoire fut
Dans l’obscurité du départ, de la pluie de tes larmes, la terre s’est assouvie
Sans pour autant perdre de son éclat,  certes épais
Le hasard a voulu que les regards se croisent
Et les corps se séparent toujours ainsi
Nécessité. Reste le filon de la mémoire souvenir
Qu’assombrit la distance et l’oubli
Il résonne aux thèmes et variations de Mozart
Telle cadence du métronome, de ce robinet d’époque
Authentique. Il gémit, à présent sans fard

Sous le plaintif d’une douce maman dacienne et baroque
Réinventant le cycle premier de la maternité éternelle
Alors que  les dés furent jetés.
Triste. Plutôt souriant,tu ne lui appartiens plus…à jamais !


(c)ho

jeudi 15 mars 2018

Déces de Mohamed Sayah


Mohamed Sayah et moi
         A  85 ans,  Mohamed Sayah, personnalité politique  de la Tunisie post-indépendance a avalé son acte de naissance.
Je me rappelle.
       Quelques mois après le changement « salutaire » du 7 novembre 1987, le collègue journaliste et non moins ami, Abdelaziz Barouhi rentrait des States où il a potassé  un essai intitulé « DEMAIN LA DÉMOCRATIE » sous la supervision du Massachusetts  Institue of Technology (MIT),un temple prestigieux du savoir  pluridisciplinaire .

           Dans la foulée de ce changement opéré à la tète de l’Etat par l’ex premier ministre ( du  6  Octobre au 6 Novembre) Zine Ben Ali,la quasi majorité des Tunisiens était sur le nuage de » l’ère nouvelle » et sa logomachie « démocratique » d’autant  qu’en dépit des signes d’essoufflement de sa santé , le combattant suprême  continuait  à marteler à la veille de sa destitution qu’il » continuerait à consacrer le restant de sa vie pour combattre la corruption »
    …L’histoire en a voulu autrement et le même mal persiste à ronger  la société…
           Alors président de l’Association des journalistes tunisiens (AJT), Mohamed Ben Salah me propose d’introduire  en débat  public l’ouvrage du collègue A .Barouhi.
            Lieu : Le PALMARIUM, au cœur de la capitale .La salle  est archi-comble. (politiciens de tout bord,des intellos,étudiants et curieux …)
          Feu Sayah , libre de ses mouvements était de l’assistance .C’est la première fois que je le rencontre en chair et en os alors son nom-plutôt sa réputation de faucon –était sur toutes les lèvres, depuis  que nous étions jeunes lycéens puis étudiants .Bref.N’étant ni politicien  ni affilié à aucun parti politique ,le  propos ne permet pas à ce que je puisse porter un quelconque jugement   sur son parcours politique ni l a souffrance qu’il a infligé aux opposants du régime Bourguibien.
            D’ailleurs il a -de son vivant -exprimer ses remords et demander  pardon !
Toutefois, dans un bref échange avant la présentation. Il nous a rapporté ( voir photo) avec un sourire narquois l’anecdote  du barbier de Kairouan qui a affiché à la porte de son officine l’écriteau suivant : « DEMAIN ON RASE  GRATIS ».  Si bien  que chaque fois que le crédule passager veut profiter de l’offre, le barbier le renvoie à l’enseigne.
---N’as-tu pas lu ,imbécile que le rasage gratuit , c’est pour demain .
Que dalle ! dut-il faire la navette des 365 jours de l’année, le bougre  ne pouvait en vouloir qu’à sa barbe ...hirsute.
        Moralité : Par cette boutade, Sayah voulait-il  insinuer que la « démocratie » et la «  république de demain « promises  par «  l’artisan du changement » relevaient  aussi  des calendes carthaginoises ?
            Avec le  recul historique ,  les 23 ans de pouvoir de Ben Ali  n’étaient que flop et sa république de demain ne serait-elle qu’un avatar de la 2 ème République post-révolution ?...Dans tout cas de figure ,l’essai  de Barouhi  préfigurait la conjoncture du possible et  devrait  s’intituler en 2018 « Aujourd’hui la démocratie » !A toute fin utile.


(c)H.O                  


légende  de gauche à droite : Barouhi,Bibi et Sayah