mardi 13 décembre 2016

POLITIQUE ET JOURNALISME


Tunis. 13 décembre  2016.Il est 15 :05 mn. Sous un ciel quelque peu clairsemé engouffrée à  
l’auditorium de l’Institut français de Tunisie sis à la rue de Paris de la capitale une assistance limitée -  faute d’une lacune de communication - a suivi  la présentation de l’ouvrage  « le Bal des dézingueurs » .Loin d’être déçue l’assistance a pu satisfaire sa curiosité sur  ce que disent les politiciens en dehors des micros « from the horse mouth » de Laurent Bazin   co-auteur de l’ouvrage avec  sa femme Alba Ventura . » (Édition Flammarion  2016).
Journaliste et communicateur émérite Bazin qui a roulé sa bosse  dans de nombreux médias français n’a pas tari d’éloges à l’égard de sa co –équipière -non présente dans la salle-  mais sans sa  complicité professionnelle le livre n’aurait pas vu le jour.
           Le bouquin  condensant  une série d’entretiens avec  les faiseurs de la politique de l’hexagone traite d’un sujet  nuancé et subtil sur le rapport entre  politique et journalisme. L’intervenant   a d’emblée cadré  le thème en déclarant qu’on ne peut parler de « démocratie sans  liberté de la presse ». Ceci peut  sembler évident de la part d’un professionnel mais pas pour le commun des mortels (lecteurs ou téléspectateurs) auxquels les constitutions accordent  également   le droit à la liberté d’expression. En contrepoint  la liberté doit rimer avec  la responsabilité  et l’éthique.
IL en découle qu’un journaliste qui se respecte doit faire la part des choses et prendre  le parti du public auquel il prétend par «  télescopage » se substituer. Tout comme  l’on s’attend à ce qu’un politicien fasse preuve de responsabilité et d’intégrité  dans l’exercice de sa mission de service public.
C ‘est grâce à ce  partage clarifié des rôles  que la machine démocratique se lubrifie.
Face  au pouvoir de l’argent  -des intérêts  et du positionnement de la ligne éditoriale (qui n’a rien d’innocent) et le devoir de servir ; le journaliste est pris dans une nasse inextricable. Bazin en est conscient pour avoir été contraint par le passé à « s’autocensurer « sur la teneur d’un entretien entre fromage et dessert avec  l’ex  président  Sarkozy ou à fermer momentanément son blog perso). Mais après trente ans  de métier sa langue peut se délier .Dans l’humilité. Sans jugement. IL  se libère   en faisant preuve de courage et de lucidité. Il y va de sa crédibilité de démiurge socratique alors que tout  journaliste   professionnel se croit investi d’une mission civique et éthique. Il renvoie  à l’éphémère de l’actualité continue et  à l’égo  plus continu des  élus  pour gouverner une nation dont le miroir réfléchissant demeure indéniablement le journal-la radio ou la tv auxquels  s’ajoute la déferlante du web.
       Derrière  ses supports  indispensables à la marche transparente  de toute société  des hommes et de femmes des médias  se démènent  pour que d’autres femmes et hommes impliqués dans d’autres tâches soient informés et élevés au rang de l’autonomie de la citoyenneté et franchis de la servitude des sujets. Le reste relève de la baliverne, tant il est rai que chaque fois qu’ils sont coincés certains  politiciens en mal d’inspiration jettent le dévolu sur les médias selon la rodée  et non moins fumeuse  théorie  du bourreau- de la victime et  du bouc émissaire… Même  si les avis restent partagés ; un commis de l’Etat  et de la 5 ème République  Française  ( le Président François Hollande ) a osé faire  preuve  -dans ses  ultimes confessions- de spontanéité  et du bon  sens .C'est  à l'honneur de la Vérité..

                                                                     Photo et texte   /   H. Ofakhri

jeudi 14 janvier 2016

TUNISIE : AN 5 DE LA REVOLUTION

14 Janvier  2016 : aujourd’hui le peuple tunisien célèbre  le 5 ème anniversaire de sa révolution  contre l’arbitraire  déclenchant ce qu’on appelle prosaïquement « le printemps arabe » qui tarde –par ailleurs - à fleurir.
        Un sentiment mitigé semble marquer l’événement  qui a permis à ce pays de se débarrasser  du joug oppressif et prédateur qui pesait sur lui deux décennies durant  par le fait de l’usurpation de l’Etat et de ses rouages  ainsi que des pans de l’économie nationale au profit de la famille  mafieuse des Ben Ali. 
       Entre  la sécurité dans la servitude et la misère dans la dignité le peuple a fait son choix. En attendant une meilleure visibilité  des horizons…
       Le legs de la dictature se fait encore sentir et les profiteurs de l’ancien régime ne lâchent pas du lest accentuant le malaise social  (chômage des jeunes-détérioration du pouvoir d’achat ,déséquilibre régional et attrait de l’extrémisme religieux…).Avec  une liberté d’expression arrachée, les Tunisiens croient en leur pays et à son génie innovant. La société civile demande des comptes aux politiques  et ne se décourage point ; en dépit de velléités  d’intimidation et des sollicitations  intéressées .La société bouge dans une dynamique « conflictuelle » avec l’Etat , appelé à assumer son rôle dans le respect du droit et des  objectifs de la révolution  (liberté-égalité et justice).
      Si  d’aucuns  se morfondent dans l’ amertume nostalgique ,la grande majorité  -optimiste -engage  un pari gagnant sur la Tunisie  sachant que  celui-ci  ne pourra être  remporté  que par davantage de confiance en soi et du travail honnêtement rétribué..