Il y a 16 ans,le 27 janvier 2002 ,un collègue et ami, Kamel
El Fazaa avala son acte de naissance.
Mais les hommes authentiques ne meurent que s’ils sont oubliés. Difficile d’oublier
Kamel et ses qualités humaines et professionnelles.
Dans un billet chagriné en date du 30 de ce janvier, je m’interrogeais sur son départ prématuré
,rongé comme il fut pour l’ amour partagé pour son pays et son absoute :« Y-a-t-il
un journaliste dans la salle » ? qui résonne, sans écho.IL repose,
depuis sous la terre fleurie de son bled natal , sur les hauteurs de Mejez el Bab.
Aprés avoir longuement parlé et consacré son temps aux autres, n'est il pas venu le temps de parler -un peu-de soi et d’être en quelque sorte " le journaliste de lui même" .IL ne s'agit pas d'un égocentrisme ou d'une prétention de détenir une science infuse mais plutôt une remise en question continue et un essai pour démystifier une profession souvent "mystifiante"; à l'ère de la société spectacle où tous les protagonistes jouent aux clowns..
vendredi 26 janvier 2018
mardi 23 janvier 2018
Tunisie : le racisme, résidu de l’esclavage
En écartant de l’arène politique et médiatique « les
ennemis de la liberté d’expression »,la Révolution 14/01 a ouvert la boite
de Pandore pour retourner le couteau dans la plaie du refoulé millénaire, et revisiter le fait identitaire ,c'est-à-dire le
frottement avec l’alter égo,au quotidien.
Rude épreuve -s’il en est- du face à soi. Rattrapée par son passé, lequel ni plus ou moins contradictoire sous d’autres cieux,la personnalité
tunisienne raisonne sur son déraisonnable, défriche les sous entendus longtemps
masqués par le vernis de la normalisation tous azimuts. Unité nationale
obligeait.
A nos jours, le démon individualisé des « minorités »
se réveille. Dans toutes les directions d’ordre religieux, culturel, ethnique,
sexuel…
La société civile s’active. Il n’est plus tabou de traiter
publiquement de la liberté de culte ou
de conscience, du patrimoine berbère, du racisme ou d’afficher son orientation
sexuelle.
La société doit être diverse. Sans adversité. En somme, tenter de
réinventer une éducation de l’humanité mono génique expurgée du paternalisme de
la « tolérance » et respectueuse de la dignité.Et pourtant.Alors que
la Tunisie fait partie des premiers pays à avoir aboli l’esclavage il y a 172
ans( le 23 janvier 1846),un relent
résiduel remonte sporadiquement à la surface.Il prend la forme « anodine »
de propos désobligeants parfois d’actes agressifs. Certains incidents contre
des ressortissants de pays sub-sahariens- confond au passage- à des autochtones
à la peau plus bronzée sont amplifiés
par la sarabande facebookienne, à la faveur de matchs de foot (élimination de l’équipe
de Tunisie de la coupe d’Afrique en 2015).
Conscientes de la résurgence du phénomène » raciste »,les
autorités ont décidé de sévir .Une loi « préventive et répressive »
contre toute forme de discrimination
a été élaborée en conformité avec
les standards internationaux. A l’actif , seule la citoyenneté demeure un
dénominateur commun à tous les membres de la communauté sans distinction de
sexe,couleur,religion..Cependant toute atteinte à la dignité heurte la conscience. La Tunisie doit traiter
les migrants légaux comme elle désire
que les siens le soient ailleurs…Et faire un distinguo entre la question de l’afflux
de migrants africains en provenance de la Libye -encore instable -qui doit être
co-examinée avec le HCR et l’OIM et celle des stagiaires et étudiants sub
sahariens sur le territoire.
Selon des témoignages,
ces étudiants rencontrent des tracasseries kafkaïennes pour l’obtention d’un permis de séjour ou d’insertion
professionnelle. Ils sont 162 cas dans cette situation fragilisante ;
entrainant la chute drastique depuis 2013 du nombre des étudiants africains qui
fréquentent les établissements scolaires du pays privé ainsi de recettes et d’un
gain humain et diplomatique inestimables.
oh
lundi 22 janvier 2018
Du journalisme d’investigation
La confiance en soi et le respect de la déontologie constituent les deux mamelles du journalisme utile..
Lors d’un bref passage à Stanford University (dans la
banlieue de la Californie), j’ai assisté –en qualité d’auditeur – à une intervention sur le journalisme d’investigation .
A l’époque
c’était comme surfer sur une autre
planète, sachant que dans les pays dits du tiers –monde ,il était encore pénible
de faire du journalisme tout court…
Ayant
retrouvé 30 ans plus tard mes notes, il
m’apparait alors que mon pays ( la
Tunisie )s’achemine vers la liberté d’expression et du droit à l’information
reconnu par sa constitution post-révolution 14/01 Partage à toute fin .
Autant que
tout genre d’information, le journalisme d’investigation répond à des
paramètres qui définissent la démarche pour tout reporter débutant ou rompu à
la pratique journalistique.
Il évoluait dans des sociétés post-industrielles où de puissants
médias disposent de moyens humains et matériels conséquents et bénéficient d’une crédibilité pour servir volontairement la Société.Dans la transparence ,sans laquelle point de convivialité .
Ce dernier role
est également dévolu aux assemblées parlementaires censées défendre et garantir l’intérêt général . Dans de telles sociétés,la démocratie,la responsabilité et la
reddition ne relèvent pas de la creuse logomachie.
Le journalisme d’investigation est un levier
reconnu en vue d’éradiquer à la base les travers de la politique et de l’économie
lesquelles façonnent indubitablement e devenir des sociétés ;non que la politique et l’économie
sont viciées par essence .Leur mauvais usage les rend toutefois perverses. Conflits d’intérêt
et lutte de puissance.
Le journaliste qui s’y frotte doit jauger et tenir compte du terrain miné du jeu.Les
conséquences seraient terribles et non moins ...gratifiantes! Mais que faire lorsque des
politiciens,des élus sont complaisants ou corrompus ?.Volontariste, le
journaliste va au charbon…
Etape par étape
ü Méfiance.Ce
qui semble négatif pourrait s’avérer positif. Et ce que l’on pressent louche
pourrait s’avérer légal !Mais rien n' empêche d’aiguiser toujours la curiosité
(why and what).
ü Engageant
des moyens matériels et humains importants et un temps plus long( compilation, déplacements,recoupements rédaction) ,ce genre doit définir le ou
les thèmes de l’enquête .
ü n Établi un plan pour les graphiques et l’illustration photo.
ü Confier
la mission à des journalistes motivés et
intègres ,car l’entreprise implique des intérêts de groupes influents et
controversés.
ü Cibler
les sources d’infos et bien se
documenter sur elles ,car en la matière on n’informe que les informés ;tout
en étant attentifs aux détails lors des interviews.
ü N’oublier
pas que le journalisme, tout comme la politique
c’est l’art du possible.
ü Apprendre
les ficelles de vos confrères et s’inspirer
des enquêtes conduites par des médias locaux et étrangers.
EVENTUELS
SUJETS D’INVESTIGATION POUR UN JOURNALISTE AFRICAIN
ü
L’environnement : effets de la déforestation,
des décharges toxiques sur la destruction de l’eco-système et l'environnement .A qui ça profite et quels
sont les implications sur la santé,l'agriculture et la culture autochtones ?
ü
La dépendance économique : la division du
travail et le flux des échanges commerciaux ont –ils des incidences positives
sur la population locale ou profitent-ils à une poignée d’affairistes
satellites du pouvoir politique ou des multinationales ?
ü
L’urbanisation à outrance ou la décentralisation
équitable ?
ü
Le statut
de la femme,des jeunes et des minorités : slogan ou réalité ?
ü
Les multinationales et les Ong :partenaires
gagnant-gagnant ou/et sources d’appauvrissement et de déstabilisation ?
ü
Quelles sont les entraves à l’unité africaine ?
ü
Etc..
Ces enquêtes ne relèvent pas de l’événementiel mais du
structurel. Le rôle du journaliste n’est pas de théoriser ; rôle dévolu aux
spécialistes. Le sien consiste à faire voir et à étayer la conjoncture par des
exemples humains et concrets.Preuve à charge et à décharge.. Sa satisfaction réside dans la conscience du
devoir citoyen accompli.Et comme dit un Dicton Américain d’avoir attrapé les
mouches par du miel ,alors que d’autres les aspergent de vinaigre pour les éloigner!oh
mercredi 10 janvier 2018
Tunisie:le dinarmania
Tunisie :
le dinar mania
Gouverner ne
signifie pas uniquement avoir le droit
de son coté, mais savoir gérer aussi le sociétal dans sa cohésion globale.
Initiatrice de son printemps, la révolution du 14/1 aura
permis à la Tunisie de relever le défi du pluralisme politique et médiatique.
Huit ans après, elle trébuche sur le plan socio-économique. Sans
perspective : dette, inflation galopante, chômage, corruption, évasion
fiscale, morosité et incivisme.
Relativement loti et homogène, le pays peut et doit nourrir puis épanouir sa population en majorité éduquée,
ambitieuse et innovante. Le blocage conjugué réside dans le manque d’ancrage
d’une culture éthique, l’inégalité historique dans la répartition responsable des richesses et des rôles. Outre
les eternels laissés pour compte, la classe moyenne -en voie de paupérisation- continue
de porter le fardeau fiscal et le boulet
de l’endettement des ménages ,alors que l’égotisme d’une caste bureaucratique
et mercantiliste du marché informel accumule du cash à neuf chiffres.
Aie !
« EQUITABLEMENT
REPARTI, LE FARDEAU N’EST QUE
DUVET »(proverbe
local)
La
conjoncture difficile requiert introspection. Elle impose une réflexion
positiviste et un examen de conscience sur le sens que le NOUS Tunisiens,
accorde à la patrie, à l’économie solidaire, à la convivialité et au travail honnête.
Il y a urgence avant que le pays ne s’enlise davantage dans le gouffre du
dirnarmania,le fric (et à frac) à tout prix .Quand bien même ce dernier
,associé au capital humain devrait demeurer un moyen d’entreprendre, de
produire et de consommer et non une fin
aux mains des uns laissant d’autres sur
leur faim…
Faut-il
rappeler que la génération post-independance(Bourguibienne) a déployé des efforts
pour mettre en place un Etat-nation,des écoles, des routes, de l’énergie et des
hôpitaux.
En moins
d’une génération, le clan mafieux de son successeur (Ben ali) a raflé la mise.
Celle post-révolution négocie, sept ans après , les miettes. Elle tente de
mener un combat –inégal-contre une misère matérielle patente.Et pour
cause ?
Après le semi-échec de l’islamisme politique, la
coalition gouvernementale actuelle issue des élections « ouvertes »
d’octobre 2014 cherche à calmer les esprits en augurant que 2018 sera l’année
de sortie du tunnel. Sans garanties. Composée de libéraux et d’islamistes dits
modérés, par euphémisme, cette coalition ne sert que la vision tordue des
seconds et érode la crédibilité mitigée des premiers. Le perdant n’est autre que la TUNISIE
contemporaine qui n’aspirait un e 14/01
qu’à la dignité, la liberté et la justice sociale.HO
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