dimanche 24 décembre 2017

DE LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE

DE LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE  et ailleurs
D’aucuns sont riches de leur avoir. D’autres  le sentent par leur être .Toutefois, les deux ensembles se retrouvent égaux face au paraitre de la vie.Les premiers la vivent alors que les seconds gambergent pour la survie.
         A l’ère du capitalisme triomphant, la survie  devient une problématique mortifère de sélection par le chiffre. Relégué au second plan, le capital humain se jauge à l’aune des revenus, inégalement repartis. Quid de la pauvreté en Afrique, un continent si convoité et mal desservi dans la division internationale du travail ?
       Elle est criante. Flashée par les images d’enfants faméliques , la souffrance d’exodus d’humains et de conflits interethniques  souvent pour le partage (futile) de lopins de pâturages ; la pauvreté rend l’existence insoutenable pour ceux-de l’intérieur- résignés  l’assument  et ceux –de l’extérieur-impuissants l’observent.
PLUS DE 300 MILLIONS DE PERSONNES
Véritable gangrène aux causes multiples, la pauvreté. Globalement,elle niche  dans les plis de l’inégalité de la répartition des richesses et partant des revenus au quadruple  échelon local, national, régional et international .La mécanique s’enchevêtre. S’en suit l’exclusion du marché et de la gestion de la chose sociale et politique. L’engrenage découlant de l’internationalisation du marché fait le jeu des happy few des élites  administratives –gouvernantes. Conjuguée à la sécheresse  et à la corruption, l’engrenage accule des pays africains  à la récession  doublée de la spirale de l’endettement.
La bouée de sauvetage déployée par des « ajustements » par euphémisme  structurels sont ,d’une part, incompatibles avec le développement durable   et minés , de l’autre, par une démographie galopante.
             En dépit de la logomachie sur un continent riche en potentialités naturelles et humaines, plus du tiers des populations sont pauvres. Elles sont incapables de satisfaire leurs besoins essentiels( nourriture, santé, éducation  ….).Elles sont plus de 300 millions personnes en Afrique écrasées par le poids de ce statut révoltant pour toute conscience imprégnée de dignité !
           Dans  ce tableau de la honte, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables .Aux adultes, le travail précaire et informel n’offre qu’une perspective instable. Reste l’attrait de la périlleuse migration ou pis la désespérance du suicide terroriste…
           Dans cette vision, l’imperfection ne réside pas dans l’homme, sui  generis, mais plutôt dans le monde imparfait dans lequel il évolue. Par extension, même dans la catégorie des riches persistent la misère du mal être et l’aliénation consumériste .
          « N’attendez pas  des autres la résolution de nos problèmes… » a averti ses pairs l’ex-président ivorien F.H. Boigny. Moralité :l’estime de soi renforce  la confiance en soi ,quand bien même la jouissance  des droits se mérite par l’accomplissement des devoirs.
              Faut-il rappeler  qu’en mai 1963,la conférence d’Adis Abeba affirmait que « l’avenir du continent réside dans l’union politique ».Un tel idéal aurait du  imploser, en prime, les frontières sur lesquelles les  quelques 53 états  actuels  bâtissent  leur souveraineté .Paradoxe. Une chimère plausible si l’on vient à mettre entre parenthèses les prétentions de la primauté nationale. Et dans une génération, l’Afrique  se transformait en puissant pole économique à l’instar de la chine, la russie et l’union européenne …
       C’est à se demander   : à quoi sert la démocratie si elle ne sert pas de support aux  droits humains ?
         Aussi devra-t-on -sous nos cieux -cesser de rechercher ailleurs des boucs émissaires, de se concentrer sur le rééquilibrage des termes de l’échange ,de limiter les importations superflus, plaidoyer en faveur d’une monnaie africaine modulée(en adoptant dans une première étape le Rand sud africain)dans le règlement inter-commerciaux et …de renforcer le rôle des femmes dans la gestion des ressources vitales.

OH

vendredi 1 décembre 2017

Terry Anderson et moi

Terry Anderson et moi


4 décembre 1991.Il y a  26 ans ,Terry Anderson ,journaliste de l’Associated Press (AP) accrédité au Liban a été relâché après avoir passé sept ans en captivité aux griffes de ses ravisseurs à Beyrouth depuis le 16 mars 1985.
     Cinq autres personnes ont été kidnappées à la même période par des milices dites « jihadistes ».Un pan de l’histoire survenant suite à  des événements : l’invasion israélienne du Liban, le massacre de palestiniens des camps de Sabra et Chatila,la sortie de l’organisation de libération de la Palestine(olp) de Beyrouth,l’assassinat du président Jemayel et bien d’autres événements  sanglants dans la région du Moyen-Orient.
En qualité de journaliste couvrant la Tunisie pour  AP ,je ne connaissais Terry qu’à travers le fil de l’agence et sa couverture des événements dans la région. Point de jugement ni de commentaire sur son objectivité. C’est que chez l’AP trois mots clés guident notre démarche professionnelle :intégrité-objectivité et équilibre. En somme, expliquer au public ce que l’on a soi même compris en le contextualisant...
Par contre, j’ai eu  le plaisir de rencontrer à Tunis,Paris,New-york et ailleurs  d’autres collègues  plus ou moins sympathiques. De mémoire :J.Ulbrich (cool),Rose (attaché à sa péniche de la Seine parisienne),Rosenberg (calme et averti),M.Goldsmith( pointilleux),H.Dunphy( meneur d’hommes et parfait francophone),E.Ganley( curieuse et affective),Katsman (impulsif),P.Treuthardt (amateur d’autos),Chris,Rice et d’autres…
Nos discussions, on l’imagine, tournaient autour de la passion partagée pour la profession et les relations avec nos familles respectives.
    En tant que journaliste du sud( Tiers monde) rattaché au nord (Premier monde) de par le  même parcours scolaire et éducatif qu’eux, je les enviais alors  ,un tantinet, d’évoluer dans des pays fondamentalement démocratiques et respectueux des droits de l’homme. Du moins intra-muros…
La liberté d’expression mère de toutes les libertés
Ainsi, la nouvelle du rapt de Terry m’a bousculé. Les risques du métier peuvent-ils un tant soit peu-atténuer l’impuissance ?          Dans l’écrit «  The den of lion’s » ,Terry raconte sa volonté et sa force à maitriser son calvaire , en dépit de plus d’une  année  passée dans l’obscurité du «  confinement »Reste la dénonciation.
Membre du comité des libertés au sein de l’Association des Journalistes Tunisiens(AJT), j’ai alerté mon collègue et ami Mohamed ben Salah. Un communiqué de condamnation du kidnapping des journalistes a été rendu public. On y recommandait la protection des médias en zones de conflits. C’est que la  liberté d’expression constitue le corollaire de toutes les libertés individuelles et publiques.
Aussi, n’ai-je pas  tardé d’apporter une assistance volontaire à sa sœur  Peggy Say et à son mari David lors de leur passage à Tunis dans le cadre de leur périple inlassable en faveur de la liberté de tous les otages.Sous  le drapeau US ,gravant sur tout bagage un appel du cœur » :SET THE CAPTIVES FREE ».
Simultanément, on apprenait  la nouvelle de la naissance de la petite Sulomé Anderson.Est-ce  la fille de sa femme libanaise M.Bassir ?Que ne sais-je ? Peggy Say me parlait aussi de Tamara ? à laquelle elle reprochait   l’inertie et le manque d’engagement pour  faire campagne en faveur de la libération de son mari (…). J’avoue que ce  aspect familial demeure peu clair dans ma mémoire .Que l’on  m’excuse si je heurte une sensibilité  pour faille de précision.
  Par ailleurs ,rien n’a filtré des contacts  éventuels que Peggy et David ont eus à Tunis par l’entremise de l’ambassade US.
Toutefois, j’ai acheminé-sans pli- à Bassam Abou Charif, conseiller spécial du leader  palestinien Yasser Arafat une vingtaine de cartes de vœux et de soutien d’amis et de sympathisants américains .En le priant de voir s’il y avait  moyen de les faire parvenir au captif. Terry les a –t-il reçus ?...
        26 ans après des sentiments d’empathie, de solidarité et d’espoir sont vivaces à l’endroit des hommes libres-dont les journalistes et reporters photos-     qui se dédient pour la liberté, la vérité et la justice .Justifiant une vie,un tel combat pourrait conduire également à sa perte et de  rares fois à la miraculeuse …survie !

H.O

samedi 18 novembre 2017

Requiem

Requiem
Durant  l’existence s’adosse le socle de 
l'amour .
A mesure qu’elle défile, l’ossature s’effrite
Eparpillant  ses lambeaux sur le sol ferme
Que  la poussière emportait aux cieux 
A présent je ne pleurs  pas ta mort
Plutôt  ta présence qui  ne revient jamais
L’absence se fait déjà pressante
Autant qu’un appel sans écho
Jusqu’au jour où je te rejoindrai
Grands nous fumes mais le destin rend petits
Vanité du corps et noblesse de l’esprit
Gratitude pour tout le vécu...
Plaisirs   évaporés tel un souvenir évanoui
Aérien dans l’espace  -toujours éclaté
Toi, moi , nous…ne valent le sourire
De l’enfant ignorant ce qui l’attend
Joies éphémères, souffrance et agonie
Tel est le cycle  de l’absurde infini
Adieu  douce amie !



vendredi 7 juillet 2017

Guerre et paix :Arafat et moi

BRIBES de mémoire..

Yasser Arafat est à la Palestine  ce qu’est David Ben Gourion  est à Israël. Les  deux  hommes  en proclamant respectivement  en novembre 1988 et en mai 1948 la création de leur état- nation sont entrés de plain pied sur le terrain de la  modernité politique. Depuis un processus s’est ébranlé.
Jalonné  des hauts et des bas. Il  aura conduit la région moyen-orientale  à des guerres  meurtrières puis  à une dynamique de réconciliation qui tarde à dégager ses fruits –pour plusieurs raisons- dont la géo-strategie n’en constitue pas  moindre.

 

Que de générations ont été nourries par le rejet réciproque alimenté par des régimes  ayant fait de la cause palestinienne leur fonds de commerce ; soit  pour se maintenir au pouvoir ; soit pour contenir la colère (sous informée) de leurs sujets.

      

Il n’en demeure pas moins  que prolongée la guerre ne peut être que terrifique. Et Clausewitz  a vu juste en soutenant que «  Toute victoire ne vaut que par la paix qu’elle permet d’édifier ».
Sans entrer dans les détails historico -religieux des populations susceptibles de prétendre  à  une prééminence sur la terre de Palestine qui faisait alors partie de la Syrie .S'y était établi un peuple de la mer – les cananéens à la fin du 3 ème millénaire avant Jésus puis une peuplade nomade juive  –parmi d’autres -depuis le 18 siècle avant Jésus conduite par un  chef de tribu du nom d’Abraham .Un émigré d'Ur .Il est  judicieux de relever que dans cette région  -autant qu’ailleurs- l’histoire est  et sera faite de migration alternée - de nomadisme et de sédentarisation. Autant qu’à présent,  des populations luttant  pour leur survie  ou fuyant la misère des changements politico- climatiques ou des rivalités  tribales. Légions de nos jours au Levant et ailleurs.
         Lorsque dans les années 90 ,je rencontre Arafat  durant  son exil Tunisien ; des prémisses du dialogue entre palestiniens et Israéliens se profilent. Plusieurs questions me taraudent. Je découvre  un  homme pieux (fataliste) mais  habité par la cause (nationale)de son peuple. Sans oublier Jérusalem ( Al qods )où il naquit .La première  étincelle de la révolution Palestinienne contemporaine y était déclenchée par son mouvement « Fatah «  en 1965 .Elle continue de transfigurer depuis la carte du moyen –orient.
      En marge de ces rencontres journalistiques ,il était clair que  la dimension humaine qui m’intéressait semblait difficile dans  les conversations bien qu’off « the record « de dissocier l’homme ( persona )du politicien (personnage).Mieux ,je n’avais  aucun projet d’un  portrait  biographique .En bref:
1 ère question :   Quelle est la plus grave blessure qu’Abou Ammar (nom de guerre)ait  subie?
2éme question : Quel souvenir garde-t-il  de « septembre noir » en Jordanie(1971).
3ème question : La révolution khomeyniste en Iran peut-elle  initier la démocratie  dans cette région marquée par la fragilité du personnalisme.(autonomos)
Réponses synthétiques.
1. contrairement à toute  attente ,Arafat   gardait  plus dans son tréfonds le souvenir  amer du siège  arabo-israélien  en 1983 à Tripoli ( nord -liban)  de ses troupes que celui de  leur encerclement  durant  l’invasion  en 1982 de l’armée israélienne du Liban .Elle se conclut par son éviction   du pays du cèdre.
2-L’objectif était la libération de la Palestine. » Nous n’avons jamais réclamé le pouvoir  -tout le pouvoir -en Jordanie ».Si tel était notre but nous aurions accepté l’offre faite  par le roi Hussein de Jordanie qui nous avait alors proposé de participer à la formation d’un gouvernement. 
    La révolution ,ajoute -t-il a été déclenchée pour lutter et triompher. » Bien que la proclamation de l’état palestinien ait été proclamé sur le sol algérien  … « nous  figurons  désormais sur la carte politique. « Soit.
(Ndlr :lors de cette confrontation  sanguinaire palestino-jordanienne Arafat n’a sauvé sa peau qu’à la faveur d’une  intervention  ( diplomatique )de la Tunisie qui lui a permis de sortir d’Amman déguisé en tenue de femme à bord de l’avion d’un émissaire spécial dépêché par le président  Habib Bourguiba) !
3. l’approche du pouvoir en Orient est différente de celle en l’occident où le distinguo(historicité) a été  établi entre le fait religieux et le fait politique. 
    Lorsque j’ai rencontré Khomeiny -confie –t-il  -il m’a fait part de sa hantise que l’armée du chah  remette en cause « la révolution islamique » ...Je  lui ai conseillé alors de mettre sur pied un corps para militaire  dénommé « les  gardiens de la révolution » ….
          Optimiste- Yasser Arafat  estimait  que le temps jouait en faveur de la juste cause du peuple palestinien. Son ample  connaissance  de l’histoire des empires qui se sont succédé dans la région (  Egypte-Babylone-Perse- Hellène-Romain-Moghol -Arabe-Turc- Franco –Britannique …) sa foi et le suivi de la conjoncture internationale lui donneront-  ils   -un jour -raison .?
         Toutefois ,cette attitude m’a renvoyé  à un passage de T.E Lawrence  dans lequel "l'espion  "porte le jugement suivant sur les Arabes . 

»Les Arabes   sont un peuple aussi instables que l’eau ,mais comme l’eau certains  sont parfois assurés à terme de la victoire « (extrait des Sept piliers de la sagesse)...
c-ho

samedi 27 mai 2017

Abdelwahab Meddeb : Eclairer l’invisible …


       Les cimaises de la galerie du petit Carnot  sise à l’Institut français de Tunisie  abritent  une exposition –hommage de photographies  inspirées de carnets inédits  de l’écrivain- poète universaliste Abdelwahab Meddeb( 1946-2014).
        L’œuvre  portant sur les notes instantanées  consignées  par le disparu en cheminant  dans les cités  marocaines de Marrakech et Tanger  est due à l’objectif de l’artiste photographe Jalel  Gastelli.
       On y découvre une face insolite de Meddeb : un homme sensible au détail d’une  plénitude  rassurante , sous un regard angoissé mais  questionneur. Un penseur habité par l’étrangeté et l’extranéité.IL tente de percer le mystère invisible malgré l’obstacle visible. L’atmosphère de la mystique  cité ocre  et de Tanger la bleue  en face d’une lointaine –proche Andalousie s’y prête..
« …Le temps passe et m’emporte sans que je vive la conscience de son cours.
C’est dans cette éternité de l’instant que je séjourne » ,note  l’écrivain  à Marrakech.
        En effet. Au cours de sa longue mais éphémère existence , le mortel ne poursuit –il pas une aventure jusqu’au moment où il bute à l’obstacle... Au départ il n’y a qu’un mur. Singulier. Il renvoie ontologiquement à l’être et son double : l’origine et le devenir .A peine franchi que d’autres obstacles psycho- historiques pluriels surgissent. Un mur des lamentations ?Que non.Un mur de séparation à Berlin ou en Palestine et un autre au Sahara occidental .Un mur du son. Un mur délimitant l’espace privé et celui public. Un mur fantasmagorique à démolir et un autre politique à édifier …Bref un conflit à n’en plus finir entre le désir  de l'Etr et la loi des hommes.
      A Tanger –le voyageur Meddeb  renifle   l’odeur  métaphorique de « la miction d’or » avant de revenir ,consigne –t-il« au café  Nafa devant l’Espagne toujours voilée » pour siroter …un thé à la menthe ! Son regard ne s’arrête pas au visible mais tente  d’aller au delà. Bien que les photographies n’ambitionnent  point de véhiculer un message in/ déterminé , les prises d’angle des pans de murs et les couleurs captées n’en referment pas moins des signes et des référents  voire un indice.Renvoi implicite au ciel illimité- au vide étroit  ou au large maritime . Lieux   ésotériques ,s’il en étaient.
        Selon  Meddeb   «  le poète et le photographe se rencontrent dans la vérité de l’instant ».Etant  fugace  ce dernier rend plus âpre toute communication avec l’absence. Paradoxalement, si la solitude se résumait dans l’oubli de soi ,elle n’éluderait  pas moins  le souvenir de l’autre ,tous les autres.






(c) H.O







jeudi 18 mai 2017

Tunisie: Tout ... sauf la dévalorisation de soi!

A l’antipode du climat  estival  ambiant ; pour un grand nombre  de citoyens l’humeur ne semble pas au beau fixe. N’étant pas dans l’ensemble poètes, les Tunisiens ne vivent pas d’amour (virtuel) et d’eau (quand elle   est fraîche). Le temps s’accélère. Il se durcit  pour les lanceurs du «printemps politique». Constat.

Amorphe, le Tunisien lambda croisé donne l’impression qu’il n’est  satisfait de rien. Sans perspective. Ombre d’une  ombre,il doute  en se dévalorisant alors que le monde extérieur  observe avec enchantement  le chemin parcouru par la Tunisie depuis sa révolution 14/11. L’amertume  viendrait-elle  d’ ailleurs…

Autant que tous les Etats de la planète, le pays connait de problèmes économiques et sociaux.  Lesquels problèmes ne devraient pas occulter les nôtres;plutôt inciter à davantage d’imagination et d’initiative  pour les résoudre avec le concours de  tous ceux qui ont en partage les valeurs de la liberté-la dignité et la justice. Un combat  qui jalonne-depuis Adam et Eve -l’histoire  tourmentée de la condition  humaine. Or des résultats  politiques   ont été accomplis aussi par des Tunisiens mus par l’attachement à leur patrie et dont de centaines d’âmes ne sont plus parmi nous. Paix  à leur âme.
La fidélité à leur mémoire  devrait stimuler l’humilité  et aiguiser les énergies vers plus de solidarité pour  raffermir les liens d’appartenance et du service de la communauté. Ne sommes-nous  pas embarqués sur la même felouque…

Sans entrer dans le détail des tiraillements politiciens et le jugement  du bilan des uns et des autres  depuis la révolution, il manque à notre pays une  double qualité: le bon sens et le respect des engagements. Homogène le pays peut contenir toute les diversités,sauf celles séditieuses et cupides à la solde des néo –mafieux.

Au contact de ce citoyen lambda  - on appréhende  qu’il  semble doublement  aliéné  par les  médias sociaux -la journée et la vision  du petit écran- la nuit. IL gère le quotidien. La tête  ailleurs… IL participe inconsciemment  à  un abrutissement programmé alors  qu’il   aurait  suffit de bouder ces médiums ou faire le tri selon une grille critique (…). Il s’épargne ainsi  l’isolement en   apprenant  à ouvrir l’esprit et les yeux sur  l’estime  de soi,sur  l’ineffable beauté  du pays et des opportunités innombrables qu’ offrent  ses régions intérieures. La Tunisie  -quoique qu'on rabâche  -demeure un champ ouvert à de multiples  parachèvements,  si le mérite  et la liberté d’initiative  étaient  responsable ment respectés. Mais on ne concrétise  pas  par  des «si» ou par l’accumulation de la dette… mais par le modèle  archétypal. (hommage à  Habib Bourguiba.)
  • Beauté et opportunités!
  • Sans blagues… une  beauté balafrée  par des amas d’ordures … Une pollution atmosphérique et des bureaucrates corrompus.
On feint d’oublier toutefois que la défiguration de l’environnement immédiat  ne tombe pas de la planète Mars, quand bien même elle  est forfait de  tous les irrespectueux  des règles de la salubrité et du savoir vivre ensemble.
L’Etat  post indépendance a établi  l’école- le dispensaire et l’institution. Mais que fait-on pour les préserver ! Peu –trop peu. En se dévalorisant,on les dévalorise. On pense  très souvent  à ce qu’on peut obtenir et peu souvent à ce que l’on doit fournir. On n’envisage pas  ce que l’on peut donner sans rien attendre en retour. Sauf à être digne dans un pays digne… où le devoir s’accomplit et le droit garanti. Juridiquement.

L’Etat post révolution (élagué  des tentations  corruptives) peut régénérer un esprit fédérateur et transparent; pour peu que les charges  et les richesses soient partagées. Équitablement. Un tel sursaut –possible- est susceptible  de redonner espoir à… la confiance  et l’imprégnation  de tous les  citoyens dans un processus participatif. Chacun selon ses capacités.
  Faut-il espérer l'avènement d'un Messie pour les embarquer?

mercredi 12 avril 2017

FILM TUNISIEN 2017 : THE LAST OF US


« The last of us » : un film  sur la condition de  l’homme
Mais par quelle mouche  le cinéaste tunisien  Alaedine  Slim a été piqué pour réaliser un film  sortant  des sentiers battus du cinéma tiers-mondiste. §Une gageure réussie.
 Au delà des rapprochements  du genre et de la sémantique  verbale que laisse  deviner  le titre  en anglais :« The last of Us » est un long métrage  angoissé et angoissant. Angoissé pour son auteur qui n’explicite pas son objectif et angoissant pour le cinéphile qui s ‘y engage par l’interprétation.
Tout de go ; l’on est plongé dans le clair obscur. 
Pas de dialogues et encore moins de monologue.
  A peine quelques   bribes d’alphabétique  pour rappeler une réflexion globale sur l’existence … Des cris de douleur. Le reste relève de la gestuelle et de l’expression visuelle  des protagonistes. L’image prend ensuite le relais polysémique. De la mécanique   citadine on passe au silence  du désert puis au rugissement de la mer et enfin au crépitement de la pluie. Le ton est lancé. Les quatre éléments (l’eau-la terre- le feu et l’air) sont désormais omniprésents .Ils  s’enchaînent  – se fracassent -s’imbriquent   sans jamais faire osmose. Seule l’eau demeure permanente. Elle irrigue -transporte-englue et finit toujours par purifier et régénérer.
Le liquide aquatique  - source vitale -est un trésor inépuisable qu’il importe  de conserver .Dans la quête  humaine d’un absolu désabusé par les éléments et désenchanté par l’enfer de l’autre ; les personnages sont toujours pris au piège de l’extérieur  (naturel) et paradoxalement sauveur.
Fatalité de la survie et survie dans la fatalité. L’immensité  et l’ineffable des sites du tournage   sont  admirablement servis par un fonds musical approprié glissant  

 vers une intimité  quasi -spirituelle .Dans un no man’s land chacun y retrouve une réalité essentielle et la dualité de la culture  et de la nature.
Dans le combat pour la survie, le dérisoire  se fond dans le primordial. Celui –çi   finit par  prendre le dessus.
Bien que le sexe  ne soit  suggéré que par les indices des formes fragiles d’une nature douce – violente  ou la nudité intégrale  de l’un des personnages face à une chute d’eau .Qu'aurait été la trame  de fin si un personnage féminin était adjoint au duo  du casting  (Soudani  et Akkari)?


mardi 14 février 2017

UMA : Le patient Maghrébin et son double

UMA : Le patient Maghrébin et son double

Advienne  que pourra…Le 17 février 1989 naquit à la cité  ocre  de Marrakech  l’Union du Maghreb Arabe  ( UMA).Déjà 28 ans.Dans la mémoire collective , le regroupement annonce  une promesse de guérison  du patient maghrébin alité depuis  la fin des épopées de la  libération nationale.
Premier couac : le cliché  souvenir capté à la naissance est éloquent. Posture verticale, d’une  énième tentative   de rassemblement vertical  des dirigeants de cinq pays de l’époque -évaporés - pour cause d’aléas humains. Débuta alors une course d’obstacles.
Le premier : chaque   pays a emprunté la voie exclusive de la souveraineté  en lorgnant   sur le territoire du voisin…Seule la Tunisie de Bourguiba a  opté -désintéressée  et pragmatique- à la construction institutionnelle  et infrastructurelle .Au pays  d’Ibn  Khaldoun on sait  que l’ancêtre  de l’union européenne  (UA) a démarré  en évitant  l’écueil  du charbon et de l’acier  ayant  défigurés de villes  et bourgs et noircis   autant  de visages durant des guerres fratricides .
Qu’eut été l’Uma  si l’acte d’ouverture était lancé sur une  communauté des phosphates et du pétrole entre Tunis-Alger et Rabat ( version Traité de Rome).Et qu’auraient été les régimes politiques si les tenants du pouvoir civile et militaire s’étaient placés  sur  l’orbite du pluralisme et du respect des droits humains auxquels ils ont souscrit lors de leur reconnaissance par la communauté internationale. ? Trêve d’imagination.
Le deuxième : certains pays se sont lancés dans une propagande verbeuse :Maghreb des peuples( sans leur permettre le choix  référendaire ) .Maghreb des Etats( alors que les chefs  ont lamentablement échoué à  aplanir les différends et encore moins les  défis du développement ).
Le troisième : la question du Sahara occidental  revendiqué manu militari par  le Maroc, en dépit du droit historique et juridique  du peuple sahrawi à l’autodétermination et  à l’indépendance.
Les manœuvres dilatoires et les  pseudo-ententes  ajoutent une couche générant  une triple retombée.
A-L’autoritarisme  et le manque   d’ouverture démocratique  des régimes en place .Une inflexibilité  qui a conduit  au printemps arabe et  son lot d’épines qu’une  moisson de roses.
B-L’intrusion en apparence ambigüe  mais productive de l’union européenne .Elle déniche   dans  le paradoxe d’une union –désunie une opportunité. Sémantique  l’ambiguïté de l’UA ...D’une part, elle demande –l’impossible- en voulant traiter avec une entité homogène. De l’autre, elle exclut   Tripoli et Nouakchott du processus de Barcelone  et de  la chimérique  Union pour la méditerranée .Puis  les intègre –dans sa géo- stratégie-aux dialogues  5+5.Le statuquo semble favoriser l’externalisation et  l’avantage comparatif des intérêts. Délocaliser l’entreprise pour relocaliser le produit. Plutôt chouette le capitalisme …à visage humain.
C-Positive : l’élaboration d’accords et  de conventions cadre intermaghrébins sur le commerce, les services et la sécurité. Une version adaptée de l’accord  latino américain de Montevideo (février  1960).

SOUS LES PIEDS, DU  SABLE MOUVANT  

L’actuelle conjoncture requiert une nouvelle approche. Toutes les parties saisissent  que la mondialisation rampante    implique que la méditerranée  appartienne  à l’ensemble des peuples riverains et - par confluence -d’ailleurs. La matrice du monde  est affrontée  aux défis de l’insécurité, du développement inégal, du terrorisme, du chômage, de l’émigration, de la pauvreté,  et de l’exclusion …
Coté  Nord : faudrait-il s’attendre à un réel sursaut stratégique pour relever solidairement les défis ?
Coté Sud : va –t- on persister  dans l’antienne du « complot extérieur « , quand bien même  des défaillances   logent  dans la myopie d’une  vision intérieure  .Tout repli identitaire  la rétrécit  autant qu’il réduit  la perspective de « l’édification « … maghrébine  ou afro-européenne .Aveuglantes et éblouissantes, seules la vérité (spirituelle ) et la réalité(matérielle ) demeurent ré-vo-lu-tio-nnaires .
Les prédécesseurs pionniers du projet de l’Uma auront vécu sans lui conférer  un contenu. Les générations  flouées postindépendance  ont hérité une coquille vide tandis que celles  Face-bookées  surfent  sur une  virtuelle Arlésienne   .
Toutefois, cette Uma  en faveur de la quelle plaident les fondamentaux objectifs  reste tangible sur de segments subjectifs .Au delà des logomachies  politicantes ,les individualités  maghrébo-nomades( voyageurs-étudiants-commerçants …) s’y sentent dans leur élément  naturel et culturel en parcourant  cette  région septentrionale  d’Afrique. Si la noblesse saharienne incruste la pureté, la volonté doit tendre vers l’action  porteuse d’espoir et de perspectives. Avec des potentialités plus ou moins égales, les  contrées du conseil de coopération du golfe ( ccg )ont réalisé en 10 ans, ce que les 5 pays de l’Uma ont été incapables d’entreprendre en 30 ans. ! Le soleil doit –il inexorablement  se lever de l’Est. Et si  le vent suit le mouvement  qui protégera le patient maghrébin du sable  mouvant ?
(H.O)


mercredi 8 février 2017

« KITSH 2011 »: Grandeur et déchéance de l’Homme

Si vous n’avez pas  lu « la trilogie (out-  Balthazar) d’Alexandrie « de Lawrence  Durrell, « la Plaisanterie » de Milan Kundera, « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen ou « l’Automne de la colère »de Mohamed H. Haykel , rassurez-vous. Le  roman « Kitsh 2011» de l’écrivain –et activiste politique ,Safi Said les condense en un opuscule (monumental) .
N’ayant rien  d’exotique -dans l’autre sens- les personnages sont familiers tellement  leurs caractères collent à l’espace méditerranéen, berceau des religions  révélées et de la démocratie. ..
    Deux thématiques autour desquelles s’articulent l’actualité du  présent, le devenir  de la région et l’avenir de la fragile planète.
Dans un style arabe fluide  et doux -amer ,« Kitsh 2011»  est un cri iconoclaste lancé à l’interface  du « printemps tunisien » et par extension arabe. 
     Il renvoie les élites politiques et culturelles à leur  miroir brisé par la bêtise et la schizophrénie ambiante. Des révolutions orphelines qui sombrent dans les magouilles de proto-politiciens prisonniers de l’ego surdimensionné et des manitous de la globalisation financière mus par la nouvelle économie et ses mantras de la démocratie et les droits hommistes.
 Face à la déferlante  des islamistes  fermés à tout dialogue et manipulés par le néo-empire pétro-dollarien et la géo-stratégie, seuls la paix, l’amour, l’éthique et l’art peuvent –semble-il - sauver les personnages. Subjectivement. Ceux-ci   règlent –trop tard- leur compte avec eux-mêmes. Ils réalisent  que les chrétiens  de l’occident dominateur-à présent - les ont devancés pour avoir  conquis la liberté d’expression par la réformation  plaçant  Dieu à sa place : le ciel .
    Leur foi dans le cœur. Sans haine ni surenchère.
    Repointe –toutefois- du nez un judaïsme exclusiviste .Et dire que tous les juifs-chrétiens  et musulmans oublient qu'ils descendent du même patriarche (sémite) :Abraham,Père d'une humanité  qui se dit monothéiste ...
De par leur fragilité, les personnages arrivent à tirer leur épingle d’un jeu d’échec -dont ils ne détiennent pas les ficelles – pour éviter de ne pas sombrer dans la déraison et la lâcheté  généralisées. Autant  que Cléa de Durrell ,l’auteur transcende   la solitude pour en faire  carrément un ultime refuge. Critique et hédoniste, Il les accompagne dans leurs  errements..
Son troisième œil  impitoyable les observe en contrepoint. Ils ne se rencontrent que pour se séparer, ne s’aiment éperdument que  pour se projeter dans le fantasme. Mais la conjoncture macabre finit toujours par  les rattraper. Insaisissable, l’ici et maintenant renvoie à l’ailleurs et au passé qui hantent, par ricochet, le présent  préfigurant l’avenir. Mais lequel ? Et si la révolution n’était qu’involution, la fiction se substituerait  à la réalité. Marx est mort .Dieu aux abonnés absents… Mais vigilance : ne jeter pas le bébé avec l’eau de bain même si de nos jours, elle parait trouble !
Captivant, ce roman à double entrée (contexte et méta- texte) ne se rangera  pas  de sitôt .S’il était traduit dans d’autres langues ainsi que la vingtaine d’ouvrages  de prospective, de relations internationales et de romans dus à sa plume, l’écrivain Tunisien  pourrait prétendre au mérite d'une nomination au prix Nobel de la littérature !
(c)oh
                                                                                                                                                
 KITSH 2O11 – Roman  de Safi Said

522 pages.Prix :25.700DT
Editions :sotumédias2016 TN

dimanche 5 février 2017

Nos amis les bêtes

LA  BETE ET MOI -2 et fin
Adulte adoptant des chats , j’ai vécu en leur compagnie des moments  de satisfaction et de tristesse à leur disparition. J’ai mesuré leur sens de l’observation ,de l’orientation  ; et apprécie  leur  fidélité. Regards tranquilles. Réflexes de  la peur se mêlant à ceux du plaisir de la satiété et de la sécurité.
Le dernier qui vient de  quitter avait 10 ans .On le nomme Be-jou.Un chat  tigré de type afro-européen.Pelage soyeux. Des yeux vert olive  surplombant des vibrisses de grand seigneur. Déterminé dés son jeune âge il faisait à sa tête ,n’ayant rien d’un jocrisse .
    Sa stratégie pour nous amadouer –par étapes- a bien réussie.
Sa maman- Hella- aux yeux symétriques (vert et turquoise)  a eu trois nichées. De chacune on gardait un frère ou une sœur  à leur ainé. Altruiste ,il affectionnait aussi bien sa génitrice que ses petits frères et sœurs :Twiter le dandy-Pacha l’abyssin et Bianka la princesse orgueilleuse…).Avec l’âge Be-Jou donnait l’impression de l’abandon et de la lassitude. Sans feinte.
Malgré les soins prodigués-les câlins ,un terrible coryza l’a emporté. Deux jours avant son trépas il ne me quittait pas d’un pas. Dés qu’une  chaise est libérée il s’y installe. Si je laisse trainer un de mes  vêtements  il s’en enveloppe. Des yeux cernés de noir et d’une démarche  chancelante ,il s’en gouffre toute la nuit dans sa litière.
A l’aube du  26 janvier 2017 Bianka  donne  l’alerte. Il n’est dans son habitude de cogner sur la porte et de miauler  en  discontinu. En jetant un coup d’œil ,notre petit amour de bête  était allongé comme happé par un sommeil profond. Sans respiration .Seul le pelage frémissait sous l’effet d’une brise hivernale. Son corps compact mais inerte .Tristesse avant que son cadavre enroulé dans une étoffe à carreaux  ne soit enseveli au coin Est du jardinet. Il gît à l’ombre d’un olivier planté alors qu’il n’avait que quatre ans-une touffe de tournesol et chauffé par le soleil d’orient.
Quid de « l’âme » !sa sœur  refuse mélancoliquement  ce départ. Elle continue de s’allonger et miaule lentement  auprès de la pierre tombale. Intuitive ma femme me fait comprendre que Bianka est pleine et qu’elle transmet un message.
--Lequel ?
--Elle annonce à son frère  la postérité  avec sa première portée.
Dans la fragilité de l’instant  j’ai rétorqué qu’aucun chat ne peut  désormais  remplacer l’anthropomorphique Be-Jou !
(c)





Nos amis les bêtes

LA BETE ET MOI/ 1/
Plus que mince ,ma lecture livresque  sur  les animaux   est quasi- nulle. Jeunot  se rendant au zoo, j’étais stupéfait par la force et la grâce du lion -le regard perçant du tigre et l’élan de l’antilope. Aussi le premier contact visuel avec l’animal se limitait -il à l’observation des mulets et chevaux  tirant péniblement des charrettes surchargées sous  un déluge de quolibets et des coups de fouets qui s’abattent sur leur corps
dés qu’ils trébuchent.
    J’étais révolté  contre  ce traitement ...J’ai  observé des dromadaires  s’abreuvant à la rivière de l’oasis de ce que fut le Belvédère à Tozeur (mon bled natal au sud ouest de la Tunisie )-des chiens  et des troupeaux de chèvres en pacage dans les contrées sahariennes environnantes. Ayant  encore au bout de la langue le gout saumâtre du lait de chamelle .A douze  ans ,je consigne dans ma première dictée scolaire «  Pitié pour l’animal qui souffre mais  ne parle pas ».
Un chien   - impur selon la(notre) tradition -avait accompagné ma prime jeunesse. Plus tard un voyage initiatique au pays des Brahmanes m’a fait découvrir superficiellement la métempsychose .
    En gros le corps disparaît alors que l’âme trans-migre vers un autre corps en fonction des bienfaits que le premier  aura accompli sa vie durant. Cela va du vertébré à l’invertébré .Or, ma conception chimique des êtres a renforcé   une conviction organique de l’existence tant les religions dites révélées et autres animismes m’ont paru –avec leur sens de la fatalité- aussi absurdes..
     Si le destin  objectif  était pré-établi à quoi servirait un dernier jugement pour sauver un corps de la décrépitude? L’âme est essentiellement dépourvue d’organes …A mon sens, le destin  subjectif ne parait pas établi à priori. Socialement .Il s’accomplit dans le devenir et l’action...
L’expérience a démontré -depuis la nuit des temps- que les hommes  font le malheur d’autres hommes par l'agressivité et /ou leur bonheur par la coexistence  et le co-amour.A ce point l’homme s’avère pire que la nature dévastatrice. Il semble qu’il ne se relèverait  pas de sitôt... Pénible condition humaine,s'il en est..

Pour stimuler des centres de rejet de la cruauté,  est-il impératif qu’il apprenne à faire preuve d’humilité bienveillante pour s’accepter et respecter l’existence d’autres espèces dont l’unique objectif-comparable au sien- consiste à vivre-aimer – mourir et assurer éventuellement une descendance.? 
    Nos amis les bêtes s’esquintent dans l’adversité pour assurer uniquement leur survie... Dotés d’une conscience et d’intelligence les hommes –aspirant à l’éternité virtuelle -s'entre
tuent pour des idéologies fallacieuses et la possession d’objets-à leur image-périssables…

 (à suivre)

dimanche 29 janvier 2017

Tunisie:corps armés et droit de vote

Point de vue :

L’allusion à l’article 49 de la constitution Tunisienne est explicite  à savoir : ne pas porter atteinte à « l’essence » du droit inaliénable  d’exercice des libertés politiques et civiles. Reconnaître  le droit (une voix)de vote  (bien vote et non éligibilité   )aux corps armés ne signifie pas automatiquement une politisation partisane étriquée .Ils adhèrent –en concomitance aux autres compatriotes  -au parti sublimé de la Nation qui à la préséance  sur  celui des  partis ordinaires (politiques )dont la vocation  consiste  –dans un Etat démocratique – en la conquête alternante et  pacifique de la gouvernance  . La question de fond demeure académique et juridiquement nuancée c ‘est à dire un peu à l’instar du débat sur l’être et le paraître-le citoyen et son rôle  sociétal  .Un prof est enseignant à l’école. Il ne se comporte pas en prof en société… Tout comme un policier ou un soldat ne doivent pas confondre le statut social et les obligations découlant  du statut  professionnel.
       Toutefois la citoyenneté les unit. Le grand parti de la Nation doit englober –par consensus tacite - toutes les catégories socio-professionnelles en délimitant les devoirs et les droits responsables .En cas de menace sécuritaire  (terrorisme-agression extérieure –désordre public… ) toutes ces catégories sont alors  concernées -à divers échelons - pour défendre  (globalement) la patrie sans la pérennité de laquelle elles  n’ont pas d’autre alternative .Sauf à vendre la conscience au diable !..Il y va de la souveraineté et de la survie de tous les corps .         Aussi longtemps que l’éthique politique ambitionne de servir –sincèrement- la communauté nationale et non des desseins  particuliers ; il n’y aurait pas d’objection à ce que tous les citoyens jouissent dans la concorde  et l’engagement des droits constitutionnels.

dimanche 8 janvier 2017

Mario Soares et la Tunisie


Les Hommes passent, les idéaux  demeurent.
Mario Soares fait partie de grandes  figures politiques  dont  l’histoire de son pays et celle de toutes  les démocraties en garderont trace.
            Son corps a lâché  le 7 janvier 2017 à l’âge de 92 ans.
Il était  un ami de la Tunisie qu’il a visitée  en sa qualité de chef de la diplomatie portugaise  au debut des années 70 et  celles 90 en  sa qualité de président de la République ,en réplique à une visite d’Etat qu’a effectuée du 15 au 17 février 1993  à Lisbonne  l’ex   président  Zine el abidine  Ben Ali.
          De ce voyage auquel  je faisais partie en qualité de journaliste rattaché à la délégation officielle, je garde quelques souvenirs personnels  à la fois liés à Lisbonne et à Paris.
        A Lisbonne, la visite fut marquée d’un faste témoignant l’estime du pays de la révolution des œillets  à la Tunisie (du Changement).Içi, il faut noter que les relations entre Etats ne sont pas personnalisées... Intéressées et non protocoliseés.
          Arrivée sous une escorte  de chevaux   et des honneurs (militaires) au Palais  Bélem .Les deux chefs d’état ont  échangé des salamaleks ,des cadeaux et des décorations.
     Le soir, rendez vous au palais  Ajuda . Avant de passer au grand salon  pour le dîner ,on procède à la présentation  des membres de la délégation tunisienne. En  lui serrant  la main   Soares se tourne  vers Ben Ali pour lui dire en français :«  …mais, c'est l’ami de ma fille ! ». L’ambiance  du protocole solennel  était quelque peu perturbée. Je profite alors pour lui demander des nouvelles d'Isabel- qui était une amie de classe de journalisme en 1977 à Paris. Son père s’y  rendait pour lui rendre visite  et retrouver ses camarades socialistes et amis qu’on croise du côté  du 15 ème arrondissement. 
      Il a ajouté qu’elle avait  opté pour une mission d’enseignante à l’intérieur du pays.
---Monsieur le président ,je vous prie de lui passer  l’amicale salutation  , dis-je en ouvrant  la voie au suivant face  à une salle comble du gotha portugais.
         Le menu était composé d’un velouté d’épinards-garoupe aux légumes et un filet de bœuf….Outre un dessert traditionnel,le vin a  bien coulé  :un Quinta de camarate – Réserva Frei Joao (1987) et un porto Taylor’s 20 ans d’âge.
          De retour à l’hôtel Sheraton où nous résidons,Habib Ben Yahia ,ministre  des affaires étrangères était curieux des détails de ma conversation   « prolongée « avec le président Portugais..
Et tandis que Abdelwahab Abdallah ,le porte parole de la Présidence enfumait la chambre tirant  sur un gros  cigare,  l’ambassadeur de Tunisie à Lisbonne , Slaheddine Dhrif partait sur une tirade à propos des difficultés qu’il aurait  rencontrées  pour chercher   une résidence  et d’autres détails insignifiants. On se croyait dans une réunion de cellule rcdiste ! Je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire la remarque qu’il a acceptée "diplomatiquement." La  présence de son patron facilitant la vanne .
    ll était 2 h du matin .IL faut prendre un peu de repos. Le programme du lendemain  ( aujourd'hui )est  bien chargé.
     Ben Ali était visiblement sous informé de la question du Timor oriental,un dossier remontant à l'époque coloniale hollando-portugaise.Soares soutenait l'indépendance de Dili, située à plus de 12.000km de Lisbonne..L'artisan du changement confondait Delhi et Dili!
   La présence de Ben Yahia sauva la situation...
    Pour ce qui est du volet commercial,la partie portugaise s'est plainte du manque de"sérieux" des fournisseurs de l'huile d'olive.
      En effet,voulant garder sous leur coupe le gigantesque marché du Brésil lusophone,des fournisseurs Tunisiens négocient dans un premier avec les brokers portugais qu'ils contournent ,dans un second, et traiter directement avec les importateurs du pays de la Samba..Or ,cette dance n'est pas du goût dollarien de ces brokers..


       Lors de sa visite en 1994 à Tunis le président Soares m’a assuré – suite  à sa conférence de presse au Palais Saada à la Marsa -qu’il avait bien  transmis le bonjour à  sa fille Isabel à laquelle et aux membres de sa famille vont, à chaque  commeration,mes sincères  condoléances et ma sympathie.L’ homme meurt mais son  œuvre  demeure.
 (C) h.o