samedi 30 novembre 2019

Momo et nous...


    Au fil des jours et des nuits,la scène  artistique Tunisienne est frappée par la malédiction.Avec la Covid et ses variants, la liste s'allonge et s'étire.Objectif: faire de l'horizontal avec du vertical...
     Après la disparition ,dans l'indifférence, plutôt  la honte ,de Ridha Dikidiki ,la nouvelle du décès, suite à une longue maladie de Momo,vient de tomber.
    Momo,Brown pour les intimes n'est autre que Mouhamed Al Farsi,virtuouse jazzman et guitariste.
     Avec sa voix  grave à la BB King,il était  l'incarnation  du Blues à  la tunisienne.
     Dans cette contrée où les authentiques artistes se sentent exilés, certains font leur bonhomme de chemin -en silence -afin de rester  fidèle à leur vocation.Le regretté en faisait partie.
        Mais que faire pour gagner sa croûte, quand les cinq doigts ne peuvent que gratter  les cordes d'une guitare et la voix amplifier  les plaintes du désir et de la liberté
?
       Les habitués de l'hôtel Hilton des années 90 étaient émerveillés par la dextérité du maestro  Fawzi Ch'kili.Auparavant,d'autres s'enivraient des compositions du groupe "Carthago" et celui des "Fils d'Hannibal"...
Ceux du "Sheraton "des années 2000 découvrent  la virtuosité  de Momo.
Sans sa présence  et ...sa corpulence,le Harry's Pub perd en ambiance et substance.
Les canettes de bière  ont désormais  un goût plus amer que la Guiness. ..et la Kemia plus saumâtre....A travers la lumière tamisée, sa silhouette se profile.De noir accoutré ,il lance guturallement:
----Ami(e)s,sipez vos verres,la soirée  continue!
      Au resto "Belvédère "  Momo venait de s'attabler...Diner léger et rapide avant de retrouver la compagnie.Et la fête continue..
Sincères condoléances  à sa famille et aux amis.
  Je n'ai pas pu assister à sa mise sous terre.Et c'est bien ainsi , étant déjà parti ,il n 'y sera pas à la mienne!
(ho).