jeudi 15 mars 2018

Déces de Mohamed Sayah


Mohamed Sayah et moi
         A  85 ans,  Mohamed Sayah, personnalité politique  de la Tunisie post-indépendance a avalé son acte de naissance.
Je me rappelle.
       Quelques mois après le changement « salutaire » du 7 novembre 1987, le collègue journaliste et non moins ami, Abdelaziz Barouhi rentrait des States où il a potassé  un essai intitulé « DEMAIN LA DÉMOCRATIE » sous la supervision du Massachusetts  Institue of Technology (MIT),un temple prestigieux du savoir  pluridisciplinaire .

           Dans la foulée de ce changement opéré à la tète de l’Etat par l’ex premier ministre ( du  6  Octobre au 6 Novembre) Zine Ben Ali,la quasi majorité des Tunisiens était sur le nuage de » l’ère nouvelle » et sa logomachie « démocratique » d’autant  qu’en dépit des signes d’essoufflement de sa santé , le combattant suprême  continuait  à marteler à la veille de sa destitution qu’il » continuerait à consacrer le restant de sa vie pour combattre la corruption »
    …L’histoire en a voulu autrement et le même mal persiste à ronger  la société…
           Alors président de l’Association des journalistes tunisiens (AJT), Mohamed Ben Salah me propose d’introduire  en débat  public l’ouvrage du collègue A .Barouhi.
            Lieu : Le PALMARIUM, au cœur de la capitale .La salle  est archi-comble. (politiciens de tout bord,des intellos,étudiants et curieux …)
          Feu Sayah , libre de ses mouvements était de l’assistance .C’est la première fois que je le rencontre en chair et en os alors son nom-plutôt sa réputation de faucon –était sur toutes les lèvres, depuis  que nous étions jeunes lycéens puis étudiants .Bref.N’étant ni politicien  ni affilié à aucun parti politique ,le  propos ne permet pas à ce que je puisse porter un quelconque jugement   sur son parcours politique ni l a souffrance qu’il a infligé aux opposants du régime Bourguibien.
            D’ailleurs il a -de son vivant -exprimer ses remords et demander  pardon !
Toutefois, dans un bref échange avant la présentation. Il nous a rapporté ( voir photo) avec un sourire narquois l’anecdote  du barbier de Kairouan qui a affiché à la porte de son officine l’écriteau suivant : « DEMAIN ON RASE  GRATIS ».  Si bien  que chaque fois que le crédule passager veut profiter de l’offre, le barbier le renvoie à l’enseigne.
---N’as-tu pas lu ,imbécile que le rasage gratuit , c’est pour demain .
Que dalle ! dut-il faire la navette des 365 jours de l’année, le bougre  ne pouvait en vouloir qu’à sa barbe ...hirsute.
        Moralité : Par cette boutade, Sayah voulait-il  insinuer que la « démocratie » et la «  république de demain « promises  par «  l’artisan du changement » relevaient  aussi  des calendes carthaginoises ?
            Avec le  recul historique ,  les 23 ans de pouvoir de Ben Ali  n’étaient que flop et sa république de demain ne serait-elle qu’un avatar de la 2 ème République post-révolution ?...Dans tout cas de figure ,l’essai  de Barouhi  préfigurait la conjoncture du possible et  devrait  s’intituler en 2018 « Aujourd’hui la démocratie » !A toute fin utile.


(c)H.O                  


légende  de gauche à droite : Barouhi,Bibi et Sayah

samedi 10 mars 2018

Olga Malakhova :la femme à l'honneur


Olga Malakhova : la permanence  de la Femme...
         L’artiste-plasticienne Olga Malakhova   a exposé   33 œuvres à la galerie « SALADIN » à Sidi bou Said (banlieue de nord de Tunis) , jusqu’au 1er avril dernier. Et ce n’est pas  boutade   associée  au même mois !
        Avec elle , le printemps s’accomplit dans sa  pleine variété  chromatique.
Intitulée «  D’hommage  à la Femme », l’événement  interpelle, de prime à bord par la concomitance du jeu de mots (euphonique) et par l’universalité (matricielle )conférée  au genre féminin, source  à la fois de désir et de sublimation.
         De récente réalisation, les œuvres   s’ouvrent  par des titres évocateurs : de «  la Carthaginoise » à la «  la Femme en attente » .Un itinéraire identitaire historiquement  nommé dont le devenir demeure , cependant  suspendu par l’interrogative gestation.
    Mais d’où vient cette femme et qu’attend- elle au juste ?.Seule la personne et non le persona détiendrait un début de réponse. La peintre, maîtrisant son art ne peut faire usage   que des couleurs et des formes pour suggérer tantôt une émotion, tantôt  une réflexion ou globalement   une« émo-inflexion ».
        Technique : une  quasi-parfaite maitrise de la peinture acrylique -mixte. Outre son adhésion et sa stabilité, le procédé favorise et le lavis et la dispense d’une couverture verrière  du tableau. S’ouvrent ainsi devant la palette  un champ  complexe  de variations d’effets et de motifs ,lesquels dans ce cas  se focalisent sur les  lignes  du corps féminin dans sa grâce  explicite et son intimité implicite.
         Qu’elle soit mère, sœur,  épouse ,fille ,matriochka ou amante, l’Eve demeure l’élément  vital en l’absence duquel  aucune  permanence  universelle n’est envisageable …
        Contextualisée  dans le paysage national des arts plastiques, cette exposition s’apparente -sans  les égaler –  à la dextérité de Ben Salem , la stylisation de Z. Turki et  l’ésotérisme  d’ A.Megdich dans l’ hommage-sans dommage, cette fois- que ces artistes  ont rendu à la femme tunisienne dans sa dimension anthropo-esthetique.

(c)H.O