dimanche 24 décembre 2017

DE LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE

DE LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE  et ailleurs
D’aucuns sont riches de leur avoir. D’autres  le sentent par leur être .Toutefois, les deux ensembles se retrouvent égaux face au paraitre de la vie.Les premiers la vivent alors que les seconds gambergent pour la survie.
         A l’ère du capitalisme triomphant, la survie  devient une problématique mortifère de sélection par le chiffre. Relégué au second plan, le capital humain se jauge à l’aune des revenus, inégalement repartis. Quid de la pauvreté en Afrique, un continent si convoité et mal desservi dans la division internationale du travail ?
       Elle est criante. Flashée par les images d’enfants faméliques , la souffrance d’exodus d’humains et de conflits interethniques  souvent pour le partage (futile) de lopins de pâturages ; la pauvreté rend l’existence insoutenable pour ceux-de l’intérieur- résignés  l’assument  et ceux –de l’extérieur-impuissants l’observent.
PLUS DE 300 MILLIONS DE PERSONNES
Véritable gangrène aux causes multiples, la pauvreté. Globalement,elle niche  dans les plis de l’inégalité de la répartition des richesses et partant des revenus au quadruple  échelon local, national, régional et international .La mécanique s’enchevêtre. S’en suit l’exclusion du marché et de la gestion de la chose sociale et politique. L’engrenage découlant de l’internationalisation du marché fait le jeu des happy few des élites  administratives –gouvernantes. Conjuguée à la sécheresse  et à la corruption, l’engrenage accule des pays africains  à la récession  doublée de la spirale de l’endettement.
La bouée de sauvetage déployée par des « ajustements » par euphémisme  structurels sont ,d’une part, incompatibles avec le développement durable   et minés , de l’autre, par une démographie galopante.
             En dépit de la logomachie sur un continent riche en potentialités naturelles et humaines, plus du tiers des populations sont pauvres. Elles sont incapables de satisfaire leurs besoins essentiels( nourriture, santé, éducation  ….).Elles sont plus de 300 millions personnes en Afrique écrasées par le poids de ce statut révoltant pour toute conscience imprégnée de dignité !
           Dans  ce tableau de la honte, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables .Aux adultes, le travail précaire et informel n’offre qu’une perspective instable. Reste l’attrait de la périlleuse migration ou pis la désespérance du suicide terroriste…
           Dans cette vision, l’imperfection ne réside pas dans l’homme, sui  generis, mais plutôt dans le monde imparfait dans lequel il évolue. Par extension, même dans la catégorie des riches persistent la misère du mal être et l’aliénation consumériste .
          « N’attendez pas  des autres la résolution de nos problèmes… » a averti ses pairs l’ex-président ivorien F.H. Boigny. Moralité :l’estime de soi renforce  la confiance en soi ,quand bien même la jouissance  des droits se mérite par l’accomplissement des devoirs.
              Faut-il rappeler  qu’en mai 1963,la conférence d’Adis Abeba affirmait que « l’avenir du continent réside dans l’union politique ».Un tel idéal aurait du  imploser, en prime, les frontières sur lesquelles les  quelques 53 états  actuels  bâtissent  leur souveraineté .Paradoxe. Une chimère plausible si l’on vient à mettre entre parenthèses les prétentions de la primauté nationale. Et dans une génération, l’Afrique  se transformait en puissant pole économique à l’instar de la chine, la russie et l’union européenne …
       C’est à se demander   : à quoi sert la démocratie si elle ne sert pas de support aux  droits humains ?
         Aussi devra-t-on -sous nos cieux -cesser de rechercher ailleurs des boucs émissaires, de se concentrer sur le rééquilibrage des termes de l’échange ,de limiter les importations superflus, plaidoyer en faveur d’une monnaie africaine modulée(en adoptant dans une première étape le Rand sud africain)dans le règlement inter-commerciaux et …de renforcer le rôle des femmes dans la gestion des ressources vitales.

OH

vendredi 1 décembre 2017

Terry Anderson et moi

Terry Anderson et moi


4 décembre 1991.Il y a  26 ans ,Terry Anderson ,journaliste de l’Associated Press (AP) accrédité au Liban a été relâché après avoir passé sept ans en captivité aux griffes de ses ravisseurs à Beyrouth depuis le 16 mars 1985.
     Cinq autres personnes ont été kidnappées à la même période par des milices dites « jihadistes ».Un pan de l’histoire survenant suite à  des événements : l’invasion israélienne du Liban, le massacre de palestiniens des camps de Sabra et Chatila,la sortie de l’organisation de libération de la Palestine(olp) de Beyrouth,l’assassinat du président Jemayel et bien d’autres événements  sanglants dans la région du Moyen-Orient.
En qualité de journaliste couvrant la Tunisie pour  AP ,je ne connaissais Terry qu’à travers le fil de l’agence et sa couverture des événements dans la région. Point de jugement ni de commentaire sur son objectivité. C’est que chez l’AP trois mots clés guident notre démarche professionnelle :intégrité-objectivité et équilibre. En somme, expliquer au public ce que l’on a soi même compris en le contextualisant...
Par contre, j’ai eu  le plaisir de rencontrer à Tunis,Paris,New-york et ailleurs  d’autres collègues  plus ou moins sympathiques. De mémoire :J.Ulbrich (cool),Rose (attaché à sa péniche de la Seine parisienne),Rosenberg (calme et averti),M.Goldsmith( pointilleux),H.Dunphy( meneur d’hommes et parfait francophone),E.Ganley( curieuse et affective),Katsman (impulsif),P.Treuthardt (amateur d’autos),Chris,Rice et d’autres…
Nos discussions, on l’imagine, tournaient autour de la passion partagée pour la profession et les relations avec nos familles respectives.
    En tant que journaliste du sud( Tiers monde) rattaché au nord (Premier monde) de par le  même parcours scolaire et éducatif qu’eux, je les enviais alors  ,un tantinet, d’évoluer dans des pays fondamentalement démocratiques et respectueux des droits de l’homme. Du moins intra-muros…
La liberté d’expression mère de toutes les libertés
Ainsi, la nouvelle du rapt de Terry m’a bousculé. Les risques du métier peuvent-ils un tant soit peu-atténuer l’impuissance ?          Dans l’écrit «  The den of lion’s » ,Terry raconte sa volonté et sa force à maitriser son calvaire , en dépit de plus d’une  année  passée dans l’obscurité du «  confinement »Reste la dénonciation.
Membre du comité des libertés au sein de l’Association des Journalistes Tunisiens(AJT), j’ai alerté mon collègue et ami Mohamed ben Salah. Un communiqué de condamnation du kidnapping des journalistes a été rendu public. On y recommandait la protection des médias en zones de conflits. C’est que la  liberté d’expression constitue le corollaire de toutes les libertés individuelles et publiques.
Aussi, n’ai-je pas  tardé d’apporter une assistance volontaire à sa sœur  Peggy Say et à son mari David lors de leur passage à Tunis dans le cadre de leur périple inlassable en faveur de la liberté de tous les otages.Sous  le drapeau US ,gravant sur tout bagage un appel du cœur » :SET THE CAPTIVES FREE ».
Simultanément, on apprenait  la nouvelle de la naissance de la petite Sulomé Anderson.Est-ce  la fille de sa femme libanaise M.Bassir ?Que ne sais-je ? Peggy Say me parlait aussi de Tamara ? à laquelle elle reprochait   l’inertie et le manque d’engagement pour  faire campagne en faveur de la libération de son mari (…). J’avoue que ce  aspect familial demeure peu clair dans ma mémoire .Que l’on  m’excuse si je heurte une sensibilité  pour faille de précision.
  Par ailleurs ,rien n’a filtré des contacts  éventuels que Peggy et David ont eus à Tunis par l’entremise de l’ambassade US.
Toutefois, j’ai acheminé-sans pli- à Bassam Abou Charif, conseiller spécial du leader  palestinien Yasser Arafat une vingtaine de cartes de vœux et de soutien d’amis et de sympathisants américains .En le priant de voir s’il y avait  moyen de les faire parvenir au captif. Terry les a –t-il reçus ?...
        26 ans après des sentiments d’empathie, de solidarité et d’espoir sont vivaces à l’endroit des hommes libres-dont les journalistes et reporters photos-     qui se dédient pour la liberté, la vérité et la justice .Justifiant une vie,un tel combat pourrait conduire également à sa perte et de  rares fois à la miraculeuse …survie !

H.O