DE LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE et ailleurs
D’aucuns sont riches de leur avoir. D’autres le sentent par leur être .Toutefois, les deux
ensembles se retrouvent égaux face au paraitre de la vie.Les premiers la vivent
alors que les seconds gambergent pour la survie.
A l’ère du capitalisme triomphant, la survie devient une problématique mortifère de sélection
par le chiffre. Relégué au second plan, le capital humain se jauge à l’aune des
revenus, inégalement repartis. Quid de la pauvreté en Afrique, un continent si
convoité et mal desservi dans la division internationale du travail ?
Elle est criante. Flashée par les images d’enfants faméliques ,
la souffrance d’exodus d’humains et de conflits interethniques souvent pour le partage (futile) de lopins de pâturages ;
la pauvreté rend l’existence insoutenable pour ceux-de l’intérieur- résignés l’assument et ceux –de l’extérieur-impuissants l’observent.
PLUS DE 300 MILLIONS DE PERSONNES
Véritable gangrène aux causes multiples, la pauvreté.
Globalement,elle niche dans les plis de
l’inégalité de la répartition des richesses et partant des revenus au quadruple
échelon local, national, régional et
international .La mécanique s’enchevêtre. S’en suit l’exclusion du marché et de
la gestion de la chose sociale et politique. L’engrenage découlant de l’internationalisation
du marché fait le jeu des happy few des élites administratives –gouvernantes. Conjuguée à la sécheresse
et à la corruption, l’engrenage accule des pays africains à la récession doublée de la spirale de l’endettement.
La bouée de sauvetage déployée par des « ajustements »
par euphémisme structurels sont ,d’une part,
incompatibles avec le développement durable et
minés , de l’autre, par une démographie galopante.
En dépit de la logomachie sur un continent riche en
potentialités naturelles et humaines, plus du tiers des populations sont pauvres.
Elles sont incapables de satisfaire leurs besoins essentiels( nourriture, santé,
éducation ….).Elles sont plus de 300
millions personnes en Afrique écrasées par le poids de ce statut révoltant pour
toute conscience imprégnée de dignité !
Dans ce tableau de la
honte, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables .Aux adultes, le
travail précaire et informel n’offre qu’une perspective instable. Reste l’attrait
de la périlleuse migration ou pis la désespérance du suicide terroriste…
Dans cette vision, l’imperfection ne réside pas dans l’homme,
sui generis, mais plutôt dans le monde
imparfait dans lequel il évolue. Par extension, même dans la catégorie des
riches persistent la misère du mal être et l’aliénation consumériste .
« N’attendez pas des autres la résolution de nos problèmes… »
a averti ses pairs l’ex-président ivorien F.H. Boigny. Moralité :l’estime
de soi renforce la confiance en soi ,quand
bien même la jouissance des droits se
mérite par l’accomplissement des devoirs.
Faut-il rappeler qu’en
mai 1963,la conférence d’Adis Abeba affirmait que « l’avenir du continent
réside dans l’union politique ».Un tel idéal aurait du imploser, en prime, les frontières sur
lesquelles les quelques 53 états actuels bâtissent leur souveraineté .Paradoxe. Une chimère
plausible si l’on vient à mettre entre parenthèses les prétentions de la
primauté nationale. Et dans une génération, l’Afrique se transformait en puissant pole économique à
l’instar de la chine, la russie et l’union européenne …
C’est à se demander : à quoi sert la démocratie si elle
ne sert pas de support aux droits
humains ?
Aussi devra-t-on -sous nos cieux -cesser de rechercher
ailleurs des boucs émissaires, de se concentrer sur le rééquilibrage des termes
de l’échange ,de limiter les importations superflus, plaidoyer en faveur d’une monnaie
africaine modulée(en adoptant dans une première étape le Rand sud africain)dans
le règlement inter-commerciaux et …de renforcer le rôle des femmes dans la gestion
des ressources vitales.
OH